INFO CAPITAL : Après l’abandon de Benjamin Griveaux, c’est la ministre de la Santé Agnès Buzyn qui sera candidate LREM pour briguer la mairie de Paris. Arrivera-t-elle à détrôner Anne Hidalgo, toujours en tête des sondages ? Capital révèle pourquoi les impôts et l’endettement de la municipalité pourraient être embarrassants pour la maire socialiste actuelle.
Le saviez-vous ? Les mobilités douces et le vivre-ensemble ne lui suffisant pas, la mairie de Paris ambitionne aussi de devenir un modèle pour la transparence comptable. A preuve, il y a quelques années, elle s’est volontairement lancée dans une «démarche de préparation à la certification de ses comptes», action indispensable aux yeux d’Anne Hidalgo pour instaurer une vraie démocratie citoyenne. Il s’agit, précise la municipalité, de faire en sorte qu’à l’avenir Bercy «puisse attester que nos présentations chiffrées sont régulières et sincères» et offrent une «information irréprochable sur l’utilisation de l’argent public». Bravo! «Nous avons conscience que la route sera longue», a cependant tenu à tempérer l’adjoint aux finances Julien Bargeton (il a démissionné depuis) lors du lancement de l’opération, en novembre 2016.
Des documents administratifs non communiqués
Au moins ne pourra-t-on pas reprocher aux édiles parisiens de manquer d’humour. Parce qu’en matière de comptabilité leur principal objectif a toujours été – et continue d’être, nous allons le voir – de masquer aux citoyens la situation des finances de la capitale. Et d’une certaine façon, on les comprend, car exposer la vérité toute crue nuirait gravement à l’avenir électoral de madame la maire. Lors de sa campagne, début 2014, Anne Hidalgo avait promis tout à la fois aux électeurs de contenir les budgets, de maîtriser l’endettement et de ne pas augmenter les impôts d’un centime. Quatre ans de trous dans la chaussée et de folles dépenses plus tard (la masse salariale de la ville s’est envolée de 17%, trois fois plus vite que l’inflation), il faut bien reconnaître que le résultat n’est pas tout à fait à la hauteur.
Pour essayer de cacher la misère, la mairie commence par «oublier» de mettre en ligne sur son site les documents administratifs compromettants. De nombreuses délibérations du conseil municipal concernant les dépenses ou l’endettement, par exemple, n’y figurent pas, au mépris des règles administratives les plus élémentaires. Et il est impossible d’y dénicher les «budgets supplémentaires», documents essentiels que la loi NOTRe fait obligation aux communes de mettre à la disposition de leurs administrés. «Nous ne les publions pas», reconnaît-on aux services financiers, sans aucun trouble. Il est vrai que, si d’aventure la ville de Paris était condamnée à une amende pour ce déni de droit, ce serait les contribuables qui la paieraient.
Flou sur la dette
Mais laissons là ces broutilles. Pour enfumer les citoyens, les argentiers de la capitale ont recours à un procédé autrement audacieux : ils glissent des chiffres erronés dans leurs présentations comptables. Selon la nomenclature officielle, le compte administratif des communes doit donner, par exemple, dans son annexe IV, le détail des dettes de chaque ville au centime près. Observons un instant celui de Paris. Aux lignes 163 et 164, on lit qu’au 31 décembre 2018 la municipalité devait 4,38 milliards d’euros sous forme d’emprunts obligataires et 1,311 milliard d’euros sous forme de crédits octroyés par des établissements financiers, ce qui est parfaitement exact. En revanche, à la ligne 168, censée regrouper tous les autres emprunts, les scribes municipaux ont inscrit la somme de 192,63 millions d’euros, ce qui est faux.
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