La France connaît une vague de dénonciations et de délations émanant de femmes à l’encontre des hommes qui offensent, harcèlent, tourmentent, blessent, tuent des femmes parce qu’elles sont femmes et / ou parce qu’elles sont faibles.
Les délations sont anonymes. Elles pullulent sur les réseaux sociaux. L’absence d’identification des délatrices ne permet pas de considération.
Les dénonciations avancent des faits vérifiés ou non. Les dénonciations de faits attestés permettent parfois d’assigner les coupables.
La dénonciation pose deux difficultés.
Elle ne permet pas l’échange contradictoire nécessaire à a défense du présumé coupable et par conséquent à l’établissement serein des faits et de la culpabilité éventuelle. La dénonciation numérique ressemble à la vengeance. Elle remplace la justice. Elle défie le Droit.
La dénonciation identifie le coupable présumé et parfois son adresse précise, son téléphone et tout ce qui peut mettre sa vie en danger alors même qu’aucun débat contradictoire entre la plaignante et le coupable désigné ne puisse avoir lieu. Les hommes désignés sont soit des coupables soit des innocents.
Dénoncer des faits contraires à la dignité des femmes et à leurs existence est une impérieuse nécessité. Dénoncer des personnes en les identifiant dans le cadre des réseaux sociaux est une opération de justice aléatoire. Dénoncer les mêmes personnes devant les juridictions est certainement plus long, plus lent, plus difficile, mais tellement plus juste. La Loi prévoit une échelle de peine aggravante attachée aux infractions, délits et crimes à caractère sexiste sur le modèle des lois luttant contre le racisme et l’antisémitisme.
La dénonciation unilatérale n’ est pas un modus operandi démocratique. Elle est un modus operandi des régimes totalitaires et dictatoriaux. Elle s’agrège à une ambiance civique déjà délétère que connaît la France. Si elle correspond à une libération nécessaire de la femme, elle ne résout aucun des problèmes auxquels elle prétend s’attaquer.
Il est à cet égard surprenant de constater que ces dénonciations par les femmes ignorent les souffrances, les agressions, les crimes infligés à certaines femmes en raison de ce qu’elles sont femmes et juives. Ces femmes sont en France ultraminoritaires. Elles cristallisent pourtant une proportion impressionnante d’agressions et de crimes. A ces femmes coupables aux yeux de leurs agresseurs d’être et femmes et juives, point (ou si peu) de solidarité de la part des dénonciatrices et des groupes de dénonciatrices !
La dénonciation est certainement bien peu fiable, bien peu juste.
Pierre Saba
Cette atmosphère de délation néo-pétainiste et maccartyste est fortement encouragée par les médias qui mettent en avant des fascistes comme Caroline de Haas. Voir aussi les tribunes de Guy Soman, véritables apologies de la délation. Heures sombres.