CLAIRE BRETECHER ADIEU MON AMIE Pendant des années, à partir de 1973, je commençais toujours, en ouvrant le Nouvel Observateur, par « Les Frustrés ». Un régal. Elle était irrésistible dans l art de saisir l air .du temps. Tout le monde y passait.
Un jour que je prenais un café avec elle, en lui racontant une soirée, elle avait déjà croqué pour sa chronique de la semaine notre conversation. Elle attrapait un tic de langage, un geste, un mot, et l épinglait sur une table à dessin, comme un entomologiste, sans la moindre pitié.
De son tendre regard d acier, elle a crucifié les gauchistes de salon, son obsession, elle ne les ratait jamais, les pubards depressifs, le branchés snobs, les mères affolées, les pères peperes qui bluffaient sur leurs conquêtes imaginaires, bref rien n échappait à son regard laser. Elle était comme ça : impitoyable ! Avec son humour hilarant.
Elle va maintenant rejoindre le petit panthéon de la BD , pres de Goscinny, Cabu, Pétillons, ou Wolinski dans cet aréopage masculin où elle s est hissée en pionnière et en femme libre.
C était au temps de la gauche en ascension, quand le Nouvel Observateur qu elle appelait en plaisantant, un jour, « Le Nouveau Snobservateur »! Adieu Claire ! Tu resteras à jamais dans nos mémoires !!! AC
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