Sarah Cattan. Un Etat lâche : Mila ne retrouve pas « son » lycée. Quitus est donné aux barbares qui l’ont menacée.

Mila : « Qu’elle ne compte pas sur nous ! »

L’affaire Mila, à présent, chacun commence à la savoir. Il était temps car l’Etat fait tout pour qu’on passe à autre chose. L’Etat fait tout : le Président et ses commis, mais encore les prétendants à quelque charge politique, ont montré en l’affaire où était leur préoccupation première : Lâcheté et complaisances aidant, lorsqu’il n’ y a pas connivences, à si peu de temps des élections, un mot, un seul : clientélisme. Il faut à tout prix ménager l’électorat concerné, et si possible s’en concilier les faveurs. Une simulation sur 2022 laisse entendre que le vote musulman pèsera sans doute pour 10 % des votes.

L’Affaire Mila tombait mal ! Encore plus mal que l’Affaire Sarah Halimi ! Mais Ils surent, piétinant le peu d’honneur qui restait, la régler : chacun et chacune, trouvant prétexte et refuge derrière l’écart de langage de l’adolescente, y trouva, par un subterfuge grotesque, matière à condamner le sacrilège commis à l’encontre de la religion de paix et d’amour, au point que, dans la séquence télévisée où la jeune fille prit un jour la parole, le mot islam n’est pas une fois prononcé, en quelque 14 minutes.

Nos Dirigeants? Ils ont tous … peur

Pire encore ? Ils ont déjà fait allégeance. Ou alors ça y ressemble bien. Leur maître-mot. Pactiser. Vivre-ensemble.

Aujourd’hui, on nous annonce comme une victoire le fait que Mila ait été recasée. La voilà donc dans une nouvelle structure. On l’imagine ce lundi matin. Arrivant. Précédée de tout ça. Et escortée. A la Zineb, n’en doutons guère.

Ainsi, la meute qui s’en est prise à Mila est, elle, restée sur place : ce fut à la jeune fille de dégager. La Police. La Justice, L’Education n ationale. Son Ministre. Tout le lycée Léonard de Vinci de Villefontaine, dont on se demande ce matin qui y détient … l’autorité. Un lycée tout de même. Des professeurs. Tant d’élèves.

Cet Etat où Police, Justice, Education nationale: aucun n’a fait le job

Ils n’ont pas fait le job. Les agresseurs seront impunis. Ne les ayant pas identifiés, ils ne les puniront pas. Le prof de français aura beau jeu de revenir à sa séquence sur le blasphème, le prof de philo aura aussi fort à faire pour parler de responsabilité. De courage.

Le Président et son Gouvernement devront rendre des comptes de cette forfaiture supplémentaire. De cette prétendue incapacité à avoir réussi à faire que justice ici encore soit dite. Ils aimeraient bien qu’on passât, nous, à autre chose. Qu’on passât l’éponge sur cet Etat qui n’applique pas la loi et ne punit pas la meute qui s’en prit à une jeune fille de 16 ans, seule.

Les Neuf de Little Rock 

Régis de Castelnau rappelle à raison ce matin ceux qu’on appelle Les Neuf de Little Rock : En 1957, les Neuf de Little Rock sont un groupe d’élèves afro-américains inscrits à la Little Rock Central High School et qui furent empêchés d’étudier, – bien que la ségrégation raciale fût légalement abolie depuis l’arrêt de la Cour suprême de  1954,- par les partisans de ladite ségrégation , dont faisait partie le gouverneur de l’Arkansas, Orval Faubus, lequel ordonna à la garde nationale d’empêcher les étudiants noirs d’accéder à l’établissement.


Le maire de New York Robert Wagner félicitant neuf adolescents qui intègrent la Central High School de Little Rock en 1958

Le président des États-Unis Eisenhower fit alors intervenir plus de mille soldats de la 101e division aéroportée qui eurent pour mission d’escorter et de protéger les neuf élèves noirs dans leur nouvelle école, afin de faire appliquer la loi, quitte à ce que chacun des neuf se voie affecter un militaire comme garde du corps.

Charles Mingus nous a laissé… Fables of Faubus

Comme quoi, quand on veut, évidemment on peut. Sauf en France. 2020.

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