Isaac Franco. Ne croyez pas ce qu’on vous dit…

Ne croyez pas ce qu’on vous dit. Ne croyez pas ce qu’on vous dit, le plan américain « Peace to Prosperity » n’est pas un « plan israélien » mais la mise en œuvre de la résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU du 22 novembre 1967 recommandant essentiellement des frontières sûres et reconnues pour l’Etat d’Israël.

Mais il est aussi, et surtout, la prise en compte, ô combien tardive, des traités internationaux des années ’20 (San Remo 1920, SDN 1922, clause 80 du peuple juif de la charte des Nations-Unies 1946) fondant le droit inaliénable des Juifs de s’établir partout à l’ouest du Jourdain.

Le plan autorise dès lors Israël à étendre sa souveraineté sur la vallée du Jourdain et sur toutes ses implantations de Judée Samarie, soit 30% de ce territoire d’environ 6.000 km2 à l’est de la ligne d’armistice de 1949 perversement qualifiée de frontière politique depuis la guerre des Six-jours de juin 1967. Il reconnaît en outre la pleine et entière souveraineté d’Israël sur Jérusalem, fruit des droits historiques du peuple juif sur la ville, ne concédant que les quartiers arabes situés au-delà de la barrière de sécurité qui les sépare déjà de l’ensemble de la municipalité, pour en faire la capitale d’un éventuel Etat palestinien. Dans les mots du président américain dans son allocution de présentation du plan le 28 janvier dernier: « Jérusalem ne peut pas être libérée parce qu’elle l’a déjà été ».

Si le volet du plan concernant l’Etat juif ne fait donc qu’entériner une réalité du terrain (partiellement) respectueuse de ses droits historiques et juridiques, le soutien de cette administration américaine à la création d’un Etat palestinien et à une solution réaliste à « deux Etats pour deux peuples » en est, lui, la véritable nouveauté après des années de flou et de valse-hésitation. Certes, la création de cet Etat est subordonnée à une série de conditions qui devront impérativement être satisfaites dans un délai de quatre ans, dont la démilitarisation du futur Etat, le désarmement et le démantèlement des organisations terroristes, la solution à la question des « réfugiés » ailleurs qu’en Israël, l’abandon des programmes au service de la promotion de la haine du voisin israélien et de récompense des activités criminelles, la lutte contre la corruption, le renoncement à toute action nouvelle ou en cours contre l’Etat d’Israël devant la Cour pénale internationale ou tout autre tribunal,… Sans omettre, bien sûr, la condition qui précède et commande toutes les autres: la reconnaissance de l’Etat d’Israël comme l’Etat-nation du peuple juif.

En somme, le plan américain reconnaît le droit des Juifs sur l’ensemble de sa terre ancestrale. Et même s’il attend d’eux qu’ils renoncent à ce droit sur environ 70% de la Judée Samarie, il consacre l’abandon salutaire du principe des « Territoires contre la Paix » comme de celui, moralement indécent et garant à lui seul de la perpétuation du conflit, d’équidistance entre un Etat démocratique et une cause dont la fin est toute entière contenue dans les moyens qu’elle a jusqu’à ce jour mis en œuvre pour sa promotion.

Il appartient désormais aux Palestiniens de convaincre qu’ils veulent la paix avec leur voisin, ce qui revient à faire la preuve irrécusable que leur aspiration à un Etat est autre chose qu’une feuille de vigne dissimulant leur vrai dessein, celui de la destruction, immédiate ou par étapes, de l’Etat d’Israël. Si le passé parle pour l’avenir, il paraît pour l’heure assez peu vraisemblable que les Palestiniens donnent à ce plan un accueil différent de celui réservé par leurs frères arabes à la résolution de partage 181 de l’AG des Nations-Unies en 1947, et par eux-mêmes aux offres inconsidérées d’Ehud Barak en 2000 et d’Ehud Olmert en 2008, et qu’ils ne manquent dès lors pas non plus cette occasion de rater une occasion.

Limites et mérites du Plan

Si donc il paraît sage de ne pas attendre du plan qu’il accouche de la paix, celui-ci a néanmoins le mérite de poser des nouveaux paramètres de résolution du conflit enfin réalistes et respectueux de la vérité et de la justice, et d’offrir aux Israéliens une position légitimement renforcée pour l’attendre plus sereinement.

Un conflit aux racines idéologiques

Reste aux Européens et à la gauche américaine et israélienne de se convaincre que la racine de ce conflit n’est pas territoriale mais idéologique. Et de convenir que si ce plan n’est à l’évidence pas parfait -pour les Palestiniens appelés à se satisfaire de moins que ce qu’ils ont eu la sottise de refuser par le passé et pour les Israéliens de s’accommoder de la perspective d’un Etat qui fait encore figure d’épouvantail au cœur du leur-, il est vain pour les uns comme pour les autres d’en attendre un qui ne viendra jamais, parce qu’il n’y en a tout simplement pas.

Quant aux Iraniens qui, avec les Turcs, se proclament les gardiens inflexibles d’une cause que l’intransigeance et le maximalisme de ses dirigeants condamnent tôt ou tard à disparaître, ils pourraient bien continuer de fournir aux Arabes sunnites de la région toutes les raisons de se débarrasser de la petite pierre palestinienne qui les empêche de marcher et de se rapprocher un peu plus encore de l’Etat juif…

Isaac Franco est chroniqueur à Radio Judaïca Bruxelle – FM 90.2 les lundis de 17 à 18 heures: « Cherchez l’erreur« )  

Isaac Franco

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