Serge Hajdenberg. Libération d’Auschwitz

Comme presque toujours l’actualité se bouscule et nous bouscule. Les différentes commémorations célébrant le 75ème anniversaire de la libération du camp de la mort de Auschwitz ont rappelé à ceux qui avaient oublié ou qui voulaient oublier de toutes leurs forces le génocide des juifs d’Europe ainsi que celui des Tsiganes que le racisme et l’antisémitisme destructeurs étaient toujours bien là, à chaque coin de rue, prêts à recommencer.

Il suffisait de suivre le programme de la 2ème chaîne pour voir ces visages convulsés par la haine, éructant dans les rues de Paris ou de grandes villes françaises les slogans « Mort aux Juifs » ou »nous sommes chez nous » et encore plus simplement « juifs, juifs, juifs ! » comme pour nous attirer vers de nouveaux camps de concentration, voire de camps d’extermination. Comment peut-on vivre normalement après avoir vu de tels scènes ?

Nous, nés pendant la guerre, survivants  et par miracle échappés de justesse au massacre, ne devons-nous pas comme la génération survivante de nos parents aller de classe en classe dire : « Voilà l’enfer que nos parents ont vu ! Ecoutez comment ils ont survécu ! Et voici les leçons que nous avons apprises et que nous voulons vous transmettre avant qu’il ne soit trop tard et afin que vous les transmettiez à votre tour. Cette transmission c’est notre tradition, ne l’oublions pas ! mais elle marquait le passage de l’esclavage à la liberté. Aujourd’hui il faut transmettre comment la mort nous a poursuivis et continue à nous poursuivre. Rien n’a été gagné définitivement. Il faut le répéter sans cesse de génération en génération. Et continuer à se battre.

Le plan de paix proposé cette semaine par le Président américain Trump marque encore mieux la présence juive en Israël et rappelle que Jérusalem est la capitale une et indivisible de cette terre et de ce peuple. Là aussi rien n’est gagné facilement. Les enfants de ce pays devront eux aussi voir leur propre descendance continuer la lutte jusqu’à la victoire finale. C’est le dur prix à payer pour l’avenir mais il est infiniment plus doux que celui d’Auschwitz.
 

Source: Editorial Radio J. 31 janvier 2020.

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