Sarah Cattan. Mila. Le Procureur de Vienne a-t-il agi de sa propre initiative

Le parquet de Vienne vient de classer sans suite l’enquête ouverte pour provocation à la haine raciale à l’égard de la jeune lycéenne Mila, cette lycéenne victime de menaces de morts après avoir insulté l’islam sur les réseaux sociaux. « Les investigations conduites aux fins d’exploitations des propos diffusés, d’analyse de leur dimension contextuelle, de la personnalité de leurs auteurs et des finalités poursuivies, n’ont révélé aucun élément de nature à caractériser cette infraction pénale », a indiqué ce jeudi le procureur de la République de Vienne, Jérôme Bourrier, dans un communiqué.

Cette procédure avait indigné les défenseurs de Mila, qui s’insurgeaient du retour du « délit de blasphème » en France, une notion qui n’existe plus dans le droit français depuis 1881. La ministre de la Justice Nicole Belloubet fit aussi l’objet de nombreuses critiques après avoir assimilé mercredi matin la critique des religions à « une atteinte à la liberté ». Une « maladresse », devait-elle reconnaître par la suite.

Différencier « liberté d’expression » et appel à « la haine contre des croyants »

Encore, diront certains. Oui, encore. Au vu de la gravité de ce qui, devenu en quelques heures L’Affaire Mila », a montré les anomalies ubuesques de la situation en France, dans son lien avec L’Islam.

L’ado, qui aurait pu être la vôtre, avait, chacun le sait, commis le crime de lèse-majesté : elle avait osé critiquer avec virulence les religions, et très précisément l’Islam, sur son compte Instagram. Parents, ne vous aventurez pas sur les écrits WhatsApp et autre Insta de vos ados : oui ils s’y expriment dans un vocabulaire pas châtié. Mila, elle, a été claire et peut-être a-t-elle répondu au gars lourdingue qui la taxa de racisme dans le langage que tous ils comprennent et que beaucoup utilisent. Mila, outre sa sortie tonitruante et politiquement très incorrecte par les temps qui courent, a dépassé Charlie. Elle a très très très mal parlé … au prophète.

Mila sait que le délit de blasphème n’existe pas en France

Mila, je ne la connais pas. Je sais juste son visage aux cheveux violets, son langage vert, et je sais aussi qu’elle est en seconde, classe où on étudie Les Lumières, Voltaire et Diderot, où on lit Dom Juan et Tartuffe, et Mila sait que, outre que le délit de blasphème n’existe pas en France, elle a parlé d’une religion, et non d’une race.

Une plainte pour « incitation à la haine raciale » non retenue

Richard Malka

Cher lui en coûta, même si on apprend ce matin que la plainte pour « incitation à la haine raciale » n’a pas été retenue in fine. Shame. Honte que cette plainte eût pu seulement être reçue. Djihad judiciaire: le film à venir de Gérard Boyadjian donnera la parole aux victimes de cette imposture.

Le Procureur de Vienne a-t-il agi de sa propre initiative…

Seuls les naïfs croiront que le Procureur de Vienne a agi de sa propre initiative en ouvrant cette enquête, et seuls les benêts croiront qu’il l’a classée sans suite, de son plein gré, et sans doute au vu du tollé provoqué par les propos scandaleux de Nicole Belloubet, qui avait  estimé d’abord que les propos de la jeune fille relevaient d’une atteinte à la « liberté de conscience », avant de reconnaître une « maladresse » et défendre le « droit de critiquer une religion ».

Classée sans suite, aussi grâce à notre mobilisation à tous, notre détermination à lutter sans relâche contre la menace obscurantiste, à nommer haut et fort ce que nos ministres n’ont pas eu le cran de faire. Quelques Chevaliers étaient certes montés au créneau … deux semaines après, l’affaire devenant … hautement sensible.

Les investigations conduites aux fins d’exploitation des propos diffusés, d’analyse de leur dimension contextuelle, de la personnalité de leur auteure et des finalités poursuivies, n’ont révélé aucun élément de nature à caractériser cette infraction pénale, a détaillé le procureur de la République de Vienne dans un communiqué : on se c croirait dans un texte d’Alphonse Daudet. Le parquet ajoute que l’enquête a démontré que les propos diffusés, quelle que soit leur tonalité outrageante, avaient pour seul objet d’exprimer une opinion personnelle à l’égard d’une religion, sans volonté d’exhorter à la haine ou à la violence.

En 2016, je me souviens avoir écrit sur le sujet. J’avais voulu essayer de voir. J’avais voulu chercher à distinguer l’islamisme de l’islam. Moi, je n’y parvins pas, et 4 ans plus tard, je n’y parviens toujours pas.

Et maintenant ? Quid du retour au lycée de Mila ? Rappelons que la deuxième enquête, visant les milliers de menaces de mort reçues par la jeune adolescente, est quant à elle toujours en cours. Quand la jeune fille pourra-t-elle retourner à l’école, sortir de chez elle sans risquer qu’un fou d’Allah trucide cette mécréante.

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