J’ai beau être hostile au projet de réforme des retraites, lorsque j’ai appris que des opposants à cette réforme organisaient une retraite aux flambeaux, j’étais quelque peu choqué. La forme n’est pas anecdotique, ce genre de manifestation relève d’une esthétique militariste et pour tout dire fasciste.
Et au dessus des flambeaux, une tête, celle du président de la République portée sur une pique ! Je partage la saine colère de Robert Badinter.
A l’esthétique fascisante, se mêlait une terrible référence aux massacres de Septembre 1792, aux meutes d’égorgeurs se ruant dans les prisons pour violer et assassiner les aristocrates, avant de s’en prendre aux enfants et aux handicapés de la Salepêtrière.
Non, l’héritage de la Révolution Française n’est pas celui des Septembriseurs. L’abolition des privilèges, la Déclaration des droits de l’homme, l’organisation de la nation en communes et départements, avaient été votées par l’Assemblée Constituante. En septembre 1792, ce ne sont pas les émeutiers, les violeurs et les pillards qui ont sauvé la patrie en danger, mais les Volontaires, organisés en bataillons, qui repoussèrent les Prussiens à Valmy et à Jemappes.
Admirateur de la Révolution s’il en fut, Jules Michelet, décrit avec effroi et dégoût, ces journées qui virent les Septembriseurs violer systématiquement les femmes et les enfants, avant de les égorger et de promener les têtes sur les piques. Ces Sans-Culottes ont ensuite servi de piétaille aux pires terroristes, élus à la Convention.
Ceux qui, aujourd’hui, en sont encore à célébrer les piques et la Guillotine n’ont décidément rien compris à l’histoire de la Révolution, ni à celle d’aujourd’hui. L’abolition de la peine de mort, dont Robert Badinter fut l’artisan est un acte révolutionnaire. On ne lutte pas pour la justice en jouant de cette esthétique mortifère.
Source: Page Facebook de Guy Konopnicki
Né après, du côté de La Place de la Nation, sur la Ligne 9 du métro parisien, sensible Au chic ouvrier, ce qui n’interdit pas l’Eloge de la fourrure et moins encore celui de La France du Tiercé, Guy Konopnicki redoute Le silence de la ville, s’inquiète de La gauche en folie, assume La faute des juifs et avoue avoir un peu évolué depuis Le jour où De Gaulle est parti… Ces titres et quelques autres le définissent, romancier et journaliste, Konop dans la Série Noire et chroniqueur à Marianne.
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