Un cri de colère pour un oubli de Maurice Azaria qui écrit dans la newsletter du CRIF un hommage à Haïm Vidal Sephiha inhumé le 24 décembre dernier à l’âge de 96 ans. Le même oubli partiellement et partial est arrivé au rabbin Farhi Daniel dans sa nécrologie du journal Le Monde.
Né à Bruxelles en 1923, Haïm Vidal Sephiha y eut un parcours scolaire et universitaire jusqu’à son arrestation en mars 1943 avec sa famille .
Après avoir survécu à l’univers concentrationnaire comme sa mère et certains de ses frères et sœurs, il reprend des études de chimie pour devenir ingénieur.
Après la mort de sa mère et une période d’intense réflexion il décide de commencer à La Sorbonne des études de linguistique et de littérature ibérique. Muni d’un doctorat d’espagnol et de diplômes de yiddish, de roumain et d’hébreu il débuta sa carrière d’enseignant universitaire.
En octobre 1972, grâce à Georges Schnek et Willy Bok, il rejoint au sein de l’Université Libre de Bruxelles l’Institut universitaire d’études du Judaïsme Martin Buber, et enseignera le cours de « Judéo-espagnol: linguistique et littérature » pendant plus de trente ans; dix années avant que la chaire ne soit créée à l’Inalco!
Cette relation particulière avec Bruxelles qu’il m’avait confiée était liée à sa biographie mais aussi à sa relation avec son frère cadet Isaac. Il était aussi généreux avec Moise Rahmani, le fondateur du journal « Los Nuestros » auquel il aima collaborer de même avec « Regards », le journal du CCLJ.
En espérant que vous prendrez ces informations sur ses rapports avec la Belgique et les belges pour ce qu’elles sont: donner une image plus complète de ce personnage qui a changé nos vies et le cours des choses!
Pour info: une biographie de Haïm-Vidal Sephira a été proposée en juillet 2015 sur eSefarad.com par Gisèle Nadler.
Daniel Dratwa est un historien belge spécialisé dans l’histoire des Juifs en Belgique après 1830.
Pourquoi cet article commence par « Un cri de colère »?
Faut-il toujours crier?
Une nécrologie (un hommage): quel rapport avec une colère?
La colère n’est-elle pas mauvaise conseillère?