Quel meilleur moment que le dernier jour de l’année pour s’interroger sur la notion d’accomplissement de soi? D’emblée, je précise que ce qui m’intéresse ce n’est pas d’aborder cette notion comme un fait établi, mais de bousculer l’idée de modèle-qui en général m’horripile- sous-jacente qui signifierait qu’il y aurait une religion de l’accomplissement.
Pour cette dernière HUMEUR, je veux délirer au vrai sens du terme, en transcendant le convenu, l’admis, le correct, ce qui ne se discute pas, ce qui ne fait pas bien… Ce qui ne ressemble pas…Je vais parler de choses et d’autres, en vrac, à l’instinct, comme je l’ai toujours fait dans ma vie.Qui m’aime me suive, on embarque.
1 – Au commencement était mon ami Orazio, un play boy d’italien dont la culture et la spiritualité le disputent à l’attribut d’Apollon. Il m’a offert, à l’occasion d’un anniversaire qu’il se rappelle toujours, vu qu’il est bélier comme moi, un livre que je garde précieusement et qu’assez régulièrement je consulte, dès qu’il s’agit de s’aventurer sur les choses de l’esprit.
2 – « Le monde est et que le monde soit » Le Bouddha, à mon ami Khaled! Voilà la dédicace qui accompagnait le livre. J’avoue que ça m’a fait de l’effet d’avoir un livre d’Abraham Maslow, et quel livre : « L’accomplissement de soi« . Livre que le recommande à tous, car chacun peut y trouver une question qui l’intéresse en particulier.
3 – Qui ne connaît Abraham Maslow, une figure de proue de la psychologie humaniste du 20è siècle et qui fait partie des plus grande figures de la discipline, tel Carl Yung et d’autres. Pour être très utilisés en management, ce sont ses travaux sur la théorie de la motivation qui a donné sa fameuse pyramides des besoins qui sont les plus connus. Selon lui il y aurait une hiérarchisation des besoins (besoins physiologiques, besoins de sécurité, besoins, d’appartenance, besoin d’estime, besoin de s’accomplir).La satisfaction d’un besoin entraînant mécaniquement la recherche de satisfaction du besoin supérieur.
4 – Bien sûr jusqu’à ce jour, l’on n’a pas fini d’épiloguer sur cette pyramide. La question sur laquelle je réfléchis beaucoup, c’est la notion même de besoin, il n’est pas évident qu’elle aie la même connotation chez tout le monde. Prenez par exemple mister Homard, il réunit des amis autour de ce met alors qu’il y est allergique. Mais là, nous dit Pierre Bourdieu qui est indépassable à ce sujet : « Les goûts et les couleurs se discutent ». C’est à dire, trivialement interprété : on agit, on consomme, on aime, on déteste, … Non sur la base de ce qu’on est et ce qu’on veut, mais sur la base de ce que le modèle dominant voudrait qu’on soit, de ce qui ferait bien qu’on veuille et qu’on exprime. Beaucoup d’exemples peuvent être évoqués à ce propos: nourriture, habillement, la musique, la littérature, l’art…
5 – Quant à la hiérarchie des besoins, il est évident que cela ne peut se vérifier qu’à l’intérieur de certains milieux fermés style « ces gens-là » de Brel. En discutant de cette question avec un groupe de détenus, ils ont été surpris quand je leur ai dit que je n’ai jamais rêvé d’une Ferrari et que j’étais très heureux avec ma vieille Citroën. Le besoin d’appartenance est un aspect encore plus complexe: appartenir à quoi, pourquoi et pour quoi, comment …Vaste sujet.
6 – Je me rappelle d’un imbécile heureux, qui officiait auprès des présidents et qui était présenté comme un spécialiste en communication, lâchant avec une légèreté et une arrogance très primaire : celui qui n’a pas eu une Rolex avant 50 ans, il a raté sa vie.Pauvre bougre! Il n’a pas compris que c’est en pensant cela que lui a raté sa vie.
7 – Oublions les médiocres, qui d’ailleurs sont légion en Macronie. « S’accomplir », c’est aussi délirer sans entrave, c’est briser les chaines qui nous ramènent au bercail du politiquement, culturellement, socialement correct.
Avec mon ami Orazio qui est professeur d’échecs (le jeu), j’avais conçu un projet dans le cadre d’une animation culturelle qui devait concerner les quartiers dits difficiles. Refusant le hip hop et la boxe pour les garçons, la couture et la cuisine pour les filles, j’ai proposé de créer un trophée des échecs entre quartiers, écoles, centres sociaux etc… Il s’agissait de populariser une pratique ludique qui constitue un langage universel par excellence, mais qui est restée cloisonnée dans des cercles d’initiés et de professionnels.Aiguiser l’intelligence, développer l’esprit de challenge, faciliter le contact de l’autre et favoriser la convivialité, susciter la curiosité, stimuler la réflexion et le sens de l’analyse, cultiver la mémoire, enseigner la concentration et le raisonnement, canaliser l’agressivité, respecter l’adversaire, sont autant d’avantages du jeu d’échecs. J’ai eu la folie ou la perspicacité, c’est selon, de penser à l’insertion par la CULTURE.C’était une forme d’accomplissement pour moi.
8 – Une amie que j’apprécie beaucoup, à la suite de mon HUMEUR « Un sale temps« , m’a fait part de l’intérêt immense avec le quel elle lisait mes textes, les décortiquant mot à mot, phrase par phrase, devenant même addicte. Ne faisant pourtant de tort à personne, je la rassure en lui signifiant que j’allais penser à un antidote. Fermement, elle me répond : je refus l’antidote. Un accomplissement? Peut-être?
Conclusion : en paraphrasant Tolstoi parlant du bonheur : vous voulez vous accomplir, accomplissez-vous!
Tout le monde descend, le voyage est terminé. Au prochain délire, mais en 2020Que la douceur vous accompagne! Bonne fête!
Poster un Commentaire