La question du pardon est le coeur du débat actuel relatif aux crimes commis au nom de l’Islam. Traditionnellement, le judaïsme enseigne que seul D.ieu pardonne totalement son peuple pêcheur (sélihah). Un autre terme désigne le pardon, « Techouva », dont la racine signifie le retour ou la réponse, et qui peut s’adresser à D-ieu ou aux hommes quand il y a repentir ou demande de pardon. Or dans l’affaire Sarah Halimi, la décision de ne pas renvoyer le meurtrier devant la Cour d’assises en le déclarant pénalement irresponsable permet au criminel d’éviter d’être jugé par les hommes, ne pouvant répondre ni se repentir ni demander pardon, et d’être déclaré responsable de son acte ou pas.
Ce faisant, ce court circuit judiciaire qui s’appuie sur la loi présentée et considérée comme surplombante, sorte d’argument d’autorité qui ne se justifie que par lui-même, transforme l’assassin en victime de lui-même et de la substance qu’il a consommée, j’ai nommé le sulfureux Cannabis Sativa.
Les juges et les psychiatres savaient-ils ce qu’ils faisaient en concluant à l’irresponsabilité pour cause d’abolition du discernement induit par le cannabis? Avaient-ils conscience de la portée de leur évaluation et de leur décision?
Question sans réponse à l’heure actuelle.
Cependant, il faut bien remarquer que cette décision entraîne des conséquences au plan moral, éthique et politique. Car Kobili Traoré, par un subterfuge juridique assez pervers qui aura probablement échappé à celles et ceux qui ont opté pour cette décision malheureuse, se retrouve aujourd’hui investi malgré lui d’une posture victimaire expiatoire. Ainsi, si l’intention de cette décision visait consciemment ou inconsciemment à éviter précisément la victimisation de kobili Traoré qui aurait incarné la figure du martyr musulman stigmatisé comme assassin (Shahid), l’intéressé se retrouve aujourd’hui comme la victime par qui le pardon peut advenir de manière inattendue. En effet, être pénalement irresponsable constitue ici un équivalent du pardon chrétien inspiré par le sermon de la montagne, « Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi la gauche »), mais aussi par la très célèbre phrase prononcée par le Christ sur la croix : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font ».
Ainsi, la décision des juges et des psychiatres de ne pas demander à un jury populaire de statuer sur sa responsabilité en tant qu’homme semble fonctionner comme un opérateur symbolique qui autorise bien plus qu’un pardon survenu par effraction judiciaire involontaire: l’absolution du crime et de son auteur.
Pardon et absolution fonctionnent ici comme les fondements de l’idéologie progressiste qui consiste à minimiser voire à diluer, dénier, nier, psychiatriser les crimes commis par des musulmans au nom de l’Islam. Cette tendance est, on le sait, à l’oeuvre depuis les premiers attentats meurtriers et les motivations sont connues: rachats des crimes coloniaux et de la Shoah, rédemption recherchée par l’homme blanc et son infini sanglot dans la mise en scène d’un crime rituel collectif consistant au sacrifice des juifs sur l’autel de la République diverse et multiple au sein de laquelle les musulmans sont considérés et représentés comme les nouvelles victimes (juives) qu’il convient de protéger et de ne pas stigmatiser.
En d’autres termes, ce que cette décision nous dit en filigrane pour qui ne veut toujours pas l’entendre est une invitation au pardon d’une victime musulmane qui ne savait pas ce qu’elle faisait et un encouragement involontaire à la commission d’autres crimes sous influence, une autre manière de tendre l’autre joue.
Michel Rosenzweig, philosophe de formation (histoire de la philosophie, ULB) et psychanalyste, s’intéresse à la géopolitique, et notamment aux enjeux relatifs à la montée de la nouvelle judéophobie inscrite dans l’idéologie de l’islam politique radical et conquérant. Il a, par ailleurs, travaillé dans le domaine de la recherche sur les psychotropes (drogues légales et illégales, médicaments) pendant de nombreuses années, en se spécialisant dans la gestion des consommations, des comportements à risques, des dépendances et des addictions, et a publié à ce sujet: Notamment Drogues et civilisations, une alliance ancestrale, préfacé par le Prof. Bernard Roques de l’Académie des Sciences de Paris, De Boeck Université, Paris Bruxelles, 2008.
Rosenzweig écrit pour Metula News Agency, Guysen news international et Causeur.
Je suis moi-même révolté par cette affaire mais en aucun cas il me semble il peut y avoir un rapport quelconque au pardon chrétien, ses juges sont laïc et probablement loin des valeurs liées à la foi Judeo-chretienne. Ce sont les juges de la république qui sont responsables et leurs institutions qui n’exercent plus le droit réel. Encore que sur un plan humain ont puisse réellement douter. Pour ma part je ne vois aucune raison d’acorder le pardon à ce crime antisémite.
Mélanger l’antisémitisme d’un islamiste toxicomane, le Christ et Bruckner est totalement délirant.
Visiblement ce psymachin n’a rien pigé ni à la théologie du Pardon dans les Évangiles (qui est une forme absolutisée de la teshouva et non une forme de masochisme rongé par la mauvaise conscience postcoloniale), ni à la philosophie.
Quant à sa psychanalyste de bazar, au secours !
Apparemment il n’y a pas que ce fêlé de Traoré qui fume la moquette…
Vous feriez mieux d’aller manifester le 5 janvier plutôt que d’aligner de telles âneries.