Pour un avocat, Me de Castelnau porte une passion suspecte pour les magistrats qu’il défend avec vigueur quand il s’agit de soutenir leurs décisions iniques et consternantes à propos de l’affaire Sarah Halimi. Je veux répondre à la nouvelle «plaidoirie» de Me Castelnau qui ose dire que la « justice a fait son devoir » (Affaire Sarah Halimi: le sens d’une décision judiciaire, Régis de Castelnau, TJ, 21/12/19).
Grand «naïf», Me de Castelnau écrit dans le texte précité: « […]une fois de plus, on attend de la justice ce qui ne relève pas de sa mission […]. D’abord la montée de l’islam politique et ses conséquences criminelles, et le développement d’un antisémitisme spécifiquement musulman sont des questions directement politiques qui doivent être traitées dans le cadre politique. »
Pourtant, la justice a une fonction éminemment politique puisqu’elle œuvre dans la cité (qui est une communauté politique organisée, comme chez Platon, par exemple) afin de faire appliquer les lois que le peuple souverain – par le biais de ses représentants – a votées.
La justice a aussi comme rôle de protéger la société des individus dangereux pour elle. Dès lors, a-t-elle fait son devoir, comme le prétend Me de Castelnau, en relâchant (ce qui sera le cas) dans la nature le tortionnaire et assassin djihadiste malien (sauf si on considère que les Juifs, cibles privilégiées des pourritures comme Traoré , sont exclus de la société, comme sous l’Occupation…).
Nous venons de parler de l’aspect noble de la relation, que Me Castelnau nie exister, entre justice et politique. Enchaînons maintenant sur son autre rapport, nettement plus prosaïque celui-là, qui existe entre les deux termes : qui oserait démentir le fait qu’il existe bien une justice de gauche qui en France, aux États-Unis ou encore en Israël, tord le cou à la loi quand celle-ci ne convient pas aux magistrats-militants. Cette justice , je l’ai appelée dans un article précédant : la justice-du-mur-des-cons.
Le procès récent de Patrick Balkany démontre combien cette justice partisane peut,comme l’a dit Me Dupont-Moretti au sujet de son ancien client Patrick Balkany, «se payer quelqu’un»!
Me Dupont-Moretti avait bien expliqué après le verdict rendu contre l’homme politique de Levallois-Perret, que dans des affaires analogues «avec des montants fraudés nettement supérieurs pas envisagé le mandat de dépôt» comme ce fut le cas pour Patrick Balkany.
La justice n’en a fait qu’à sa tête en accusant même Patrick Balkany d’un délit fabriqué pour la circonstance : «le blanchiment de fraude fiscale » ! Or, comme le soulignait abasourdi Me Dupont-Moretti : «Il n’y a pas un fraudeur au monde qui fraude sans cacher évidemment le fruit de sa fraude. »
Tout cela pour dire que lorsque les juges « veulent se payer quelqu’un», pour reprendre l’expression du célèbre avocat pénaliste, ils ne s’en privent pas !
Alors, les arguties juridiques des magistrats de la honte et de l’avocat Régis de Castelnau au sujet de l’application de l’article 122-1 du Code pénal concernant l’irresponsabilité me font carrément vomir ! Les faits prouvent pourtant que l’infect djihadiste malien a d’abord traversé l’appartement d’une famille africaine sans lui faire de mal avant de s’en prendre à celle qu’il savait juive !
La justice française crée, quand cela lui chante, à charge (Balkany) ou à décharge (Traoré) des inventions juridiques coïncidant avec les intérêts politiques et idéologiques des juges et/ou de l’État . Car, ne nous y trompons pas, l’affaire Sarah Halimi est un scandale d’État qui met en cause directement ou indirectement la police (présente sur les lieux sans intervenir pendant que Mme Halimi était torturée), les juges (nous l’avons vu), mais aussi le ministère de la justice et donc, par voie de conséquence, l’Élysée.
La fange a entaché une fois encore les plus importantes institutions de l’ État français, pardon, de la République française…
Frédéric Sroussi est journaliste et essayiste.
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