Incroyable fracture! Rémi Richelet

Incroyable fracture! Plus nous tentons de faire entendre la laïcité, plus nous découvrons le fossé qu’il y a à combler entre ce que la loi de 1905 est, et ce que tout les idéologues en ont fait dans le dos des citoyens!

En tant que Président d’une association de défense de la laïcité, je n’ai pas d’autres choix que de répéter, ressasser, rabâcher inlassablement quelques points battus en brèche par l’usage qui est fait du texte et en particulier des articles 1 et 2 de la loi dites de séparation entre les églises et l’État.

Mais il y a un préalable à ça. Quelques points de détail qu’on ne peut contourner.

La Loi de 1905

– la loi de 1905 est une loi anticléricale qui sacralise l’individu et ses droits.
– Ce n’est pas le Coran, elle n’est pas interprétable.
– C’est une loi de séparation, pas de neutralité. C’est d’ailleurs écrit dessus.
– Aucun culte n’est nommé dans cette loi. Les cultes sont appelés EGLISES et la loi s’adresse donc à TOUS les cultes
– les lieux de culte sont des endroits où on pratique les cultes collectifs.

Ensuite on entre dans le coeur du sujet.

Liberté de conscience

Article 1: liberté de conscience. Je ne comprend toujours pas comment la liberté de conscience devient une liberté de culte…
C’est un mystère pour moi. Ou même une liberté de croire ou pas.

– Déjà, la liberté de conscience, comme on est en France, est individuelle. Il n’y a pas de liberté fondamentale collective dans notre beau pays. Les libertés individuelles sont en liaison directe avec les droits de l’Homme, et pas des Hommes.
– Ensuite, il s’agit de la liberté de conscience et pas DES consciences. Il s’agit donc de quelque chose d’immatériel et non de quelque chose de codifié.
– La conscience est donc privée, intime, propre à soi en dehors des schémas sociaux, religieux, ou légaux ou étatiques.
– il s’agit donc d’un droit universel en dehors des concepts légaux.
– cela inclut donc l’ensemble des opinions, fussent-elles religieuses, à la condition expresse qu’elles soient individuelles.
– ce ne peut donc pas être réduit à une liberté de religion, ni à  » croire/ pas croire », la religion étant par définition collective. Et la conscience individuelle n’est pas nécessairement liée à la croyance ou l’a-croyance ( appelée mécréance par les rigoristes)
– en donnant une définition précise de « conscience », on en délimite les contours en en réduisant la portée et donc en limitant le droit individuel.

Séparation

Article 2 : SEPARATION. Je ne comprend pas comment ce mot peut devenir neutralité ! A plus forte raison comment cette neutralité serait due par l’État et pas par les Eglises.

Séparation : action de se séparer, ne pas avoir de rapport, de ne pas s’approcher l’un de l’autre, de vivre sans interaction. Action de stériliser les liens!

– La séparation est bien supérieure à la neutralité.
– Il y a bien une neutralité. Celle de l’exercice des agents publics.
– Les agents publics ne sont pas l’État. Ils sont des personnes représentant l’État.
– L’État est séparé, mais les églises aussi. La réciprocité est la règle dans une séparation. C’est même le principe!
– Ça implique donc que l’État ne se mêle pas de liturgie ni de l’organisation des cultes, et que dans le même temps, l’église ne se mêle pas du régalien ou même de l’élaboration des lois temporelles.
– Il n’ y a donc pas de neutralité de l’État et juste de l’État. Mais une stérilisation des liens entre l’État et les églises, mais aussi entre les églises et l’État.

Maintenant que tout ça est dit, je mets au défi quiconque de m’expliquer comment cette loi serait une loi de  » vivre ensemble » puisqu’il s’agit de séparation.
– parler de vivre ensemble revient à demander une alliance des cultes contre L’État.

Maintenant que tout ça est dit, je mets au défi quiconque de démontrer qu’il s’agit d’une loi de « liberté de religion ».
– il n’y a pas de liberté collective. D’ailleurs , pour quiconque a lu la loi dans son intégralité, il est impossible d’affirmer que les cultes sont libres, tellement ils sont encadrés par le texte lui même, définissant un cadre strict, très strict à l’expression cultuelle donc des églises.
Depuis quand une liberté fondamentale serait autant restrictive, qu’on en viendrait à appeller ça  »liberté »?

Maintenant que tout ça est dit, je mets au défi quiconque de démontrer que la société ne serait pas laïque, alors même qu’est sacralisée la liberté de conscience qui permet à tous de ne pas se définir en première intention par une croyance collective. Mais par sa libre façon de voir les choses en dehors d’un syndicat idéologique.
La société inclut les individus qui utilisent le droit d’être un individu séparé des autres par leurs consciences propres et non par des regroupements de mouvements idéologiques à vocations rituels, religieuses, corporatistes, politiques.
Ce droit, cette liberté ne valent que si c’est individuel. La société est donc laïque, n’en déplaise aux pisse-froid cléricalistes.

Maintenant que tout ça est dit, je mets au défi quiconque de démontrer que la loi de 1905 ne serait pas anticléricale, alors même qu’elle définit que l’organisation des cultes collectifs ne peut être libre et doit s’accommoder du cadre définit par l’État pour son expression.

Ne vous laissez pas impressionner par les mots assenés par les multiculturalistes comme Galeb Bencheikh, les prescriptions de l’observatoire de la laïcité, par des préfets qui organisent des journées religieuses dans les territoires, encore moins par des boutiquiers comme le CCIF, ou les pseudos imams médiatiques, ou la presse collaborative avec l’islam politique, ni par des associations calotines comme Coexister, ni par les indigénistes comme Houria et Rokahya, ni par des syndicalistes communautaristes comme Annasse kazib, ni même par des élus comme Madjid Messaoudene. Idem pour l’organisme d’État qu’est l’Observatoire de la laïcité, relativiste en chef et dézingeur de la loi qu’il est sensé observer.

Ils ont tous le droit de raconter n’importe quoi. Et moi j’ai le droit de dire que la laïcité est un bouclier contre ces gens, le droit de dire qu’ils sont un danger pour ma conscience, et moi j’ai le droit de dire que si l’État n’affirme ce que je dis ici, alors même que son rôle est de lustrer le bouclier qui me protège, je le considèrerais comme une entité liberticide qui travaille contre la plus haute liberté acquise par l’Homme: La liberté de conscience

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1 Comment

  1. Rien compris.
    Liberte de conscience,des consciences,de culte,des cultes,c’est quoi,ce meli-melo?
    Mais on respecte le voisin,il nous respecte,l’Etat se mele de ses petites affaires-et les vaches seront bien gardees.

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