Lancée par Youth For Climate et Extinction Rebellion, cette opération organisée ce vendredi dans plusieurs villes doit s’articuler dans la capitale autour du blocage d’un « commerce majeur »
Black Friday vs Block Friday. Depuis quelques jours, des slogans sur des tracts virtuels fleurissement sur les réseaux sociaux : « L’abus de production nuit gravement à la planète », « surconsommer tue » ou encore « stoppons la grande braderie de la planète ». A chaque fois, ces mots sont accompagnés d’un même hashtag #BlockFriday appelant à une opération bien réelle en ce vendredi « noir » de grosses opérations commerciales, de publicités à gogo et d’orgies de prix cassés.
« Non au consumérisme mortifère »
Derrière cette campagne se trouvent les mouvements Youth for Climate (YFC) et Extinction Rebellion (XR) qui organisent une série d’actions dans une trentaine de villes – en plus de la grève mondiale pour le climat – et comptent notamment « occuper et bloquer de manière festive des “temples” de la consommation ». Objectif : Dire « non au consumérisme mortifère ».
« Vendredi 29 novembre, c’est le Black Friday : un jour de soldes intensives et d’achats compulsifs, symbole du capitalisme le plus néfaste. Dévorant notre monde, épuisant ses ressources naturelles, multipliant les écocides, exploitant les plus faibles, et creusant les inégalités sociales au nom du mythe de la croissance infinie. Le consumérisme finira par nous détruire si nous n’agissons pas avant », notent les membres de XR qui prévoient plusieurs actions à Paris, alors que le Black Friday doit générer 6 milliards de dépenses en France, cette année.
Pocket message, manif, blocage
« C’est la première action que nous faisons avec Youth for Climate. Nous nous rejoignons pour dire qu’un autre modèle est possible et que le Black Friday n’est pas nécessaire. C’est le symbole même du consumérisme », déplore auprès de 20 Minutes un membre de XR, proche de la coordination, avant de donner plus de détails sur les actions.
« Chaque groupe local en France est autonome et choisit lui-même ses partenaires et le type d’action qu’il souhaite organiser. Ça peut être une manifestation à vélo, des actions de pocket message qui consiste à laisser des messages dans les habits des magasins rappelant que la surconsommation détruit la planète ou encore des extinctions des vitrines ou des remplacements de publicité. A Paris, nous comptons bloquer un commerce majeur de la capitale », assure-t-il. Déjà ciblé par les membres de XR et plus récemment lors des un an des Gilets jaunes, le centre commercial Italie 2 devrait être épargné.
« Italie 2 a déjà trinqué »
Le centre commercial situé dans le 13e arrondissement porte encore les stigmates du 16 novembre dernier et le blocage de 17h par XR en octobre dernier est dans toutes les têtes. Mais à la veille du Black Friday, les commerçants se préparent à recevoir d’abord les clients. « Je ne comprends pas trop pourquoi on est devenus une cible. Mais je croise les doigts. C’est le premier jour de l’activité la plus importante de l’année jusqu’à Noël. Et elle est très importante pour nous », affirme une commerçante. « Italie 2 a déjà trinqué », réagit-on chez XR, qui parle davantage d’une zone commerciale du centre de la capitale.
Mais au sein du mouvement, certains se montrent sceptiques face à des actions contre des centres commerciaux. « Il faudrait mieux cibler des sièges sociaux », note un membre de XR présent lors du blocage du Chatelet en octobre dernier, et plus proche pour ce vendredi des idées d’Attac. Certains groupes locaux se sont aussi d’ailleurs associés à l’association pour leurs actions. Par ailleurs, entre 50 et 100 militants des groupes ANV-COP21 et Amis de la Terre ont installé des bottes de pailles et formé des barrages humains ce jeudi devant le centre Amazon de Brétigny-sur-Orge (Essonne)
Loi anti-gaspillage et Green Friday
La ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne a alerté dès lundi contre la pollution que génère le « Black Friday », mettant en garde contre « la frénésie de consommation » liée à cette journée de promotions. Les députés eux ont donné leur feu vert en commission à une interdiction des campagnes de promotions du « Black Friday », qui donne l’impression aux consommateurs de bénéficier de soldes alors que ce n’est pas la période. Cet amendement au projet de loi anti-gaspillage, adopté dans la nuit de lundi à mardi, doit encore être examiné dans l’hémicycle à partir du 9 décembre. C’est la députée non-inscrite et ancienne ministre de l ‘Ecologie Delphine Batho qui porte cette mesure et veut mettre fin au « Black Friday », au nom de la lutte contre la « surconsommation ».
Du côté de la mairie de Paris, on soutient le Green Friday. La Fédération Envie, Altermundi, DreamAct, Emmaüs, Ethiquable et le Réseau francilien du réemploi sont les membres fondateurs de l’association Green Friday, dont l’objectif est avant tout de faire prendre conscience des impacts sociaux et environnementaux des achats, et d’impulser des nouveaux modes de consommation. Tous les commerçants qui participent au Green Friday s’engagent à ne pas faire de promotion le jour du Black Friday et à reverser 10 % de leur chiffres d’affaires du jour à une association de sensibilisation à la consommation responsable.
Source: 20 Minutes. 29 novembre 2019
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