La réaction du Premier ministre Binyamin Netanyahou était très attendue après l’annonce de sa mise examen par le conseiller juridique du gouvernement Avihaï Mandelblit.
C’est sur un ton grave et un rythme de paroles plus lent que d’ordinaire que le Premier ministre a dit « ce qu’il avait dans le ventre ». Il a commencé par rappeler qu’il avait consacré sa vie pour le pays, à l’intérieur comme sur la scène internationale afin de faire d’Israël une puissance mondiale. Il a adressé une pensée à tous ceux dans le pays qui le soutiennent et qui vivent des moments difficiles.
La plus grande partie de son intervention a ensuite été consacrée à un acte d’accusation envers les enquêteurs de la police et le Procureur de l’Etat Shaï Nitzan: « Nous assistons à une tentative de renversement d’un Premier ministre au moyen d’accusations mensongères et d’un processus d’enquêtes pollué ». Binyamin Netanyahou a aussi attiré l’attention sur le moment choisi par le conseiller juridique du gouvernement pour annoncer sa décision, en pleine période politique très sensible, tout il l’avait fait quelque semaines avant les élections du mois de septembre en publiant la liste des suspicions concernant le Premier ministre, preuve selon lui que « tout ce processus est suspect d’autres mobiles que celui de la vérité et de la justice ».
Binyamin Netanyahou a accusé police et Parquet d’avoir failli à leur mission, les premiers par des enquêtes sélectives et des pressions et menaces inadmissibles exercées sur des témoins d’Etat, le second par une volonté acharnée et presque affichée de le mettre en examen à tout prix. « Quelque chose de mauvais se déroule aujourd’hui dans la police et au Parquet », a-t-il dit.
Citant toute une série d’exemples, Binyamin Netanyahou a rappelé des affaires judiciaires importantes touchant des hautes personnalités qui s’étaient finalement soldées par des non-lieux après plusieurs années alors que les personnes suspectées avaient été traînées dans la boue par les médias. A l’inverse, il a également cité des cas où curieusement, aucune enquête ni procédure n’avaient été entamées alors que les disfonctionnements ou les infractions criaient vers le ciel. « Depuis le début, la police n’a pas recherché la vérité, c’est moi qu’elle a recherché » a accusé Binyamin Netanyahou.
Le Premier ministre a regretté que toutes ces graves anomalies provoquent une baisse justifiée de la confiance de la population dans la police et le système judiciaire, ce qui constitue une menace pour l’Etat de droit et la démocratie. « Tous ces cas répétés ne sont pas des erreurs, il s’agit d’un véritable système qui règne dans le système judiciaire auquel il faut mettre fin » a-t-il martelé. Il a réfuté par avance les critiques dont il serait inévitablement l’objet pour pourfendre ainsi le système judiciaire, affirmant que c’est justement en rendant la transparence, la « propreté des enquêtes » et l’équité que la confiance de la population reviendra et que les institutions démocratiques seront renforcées. « La critique n’est pas une menace pour l’Etat de droit, elle en est une condition et tout un chacun doit pouvoir rendre des comptes sur ce qu’il fait », a-t-il indiqué. Pour tout cela il a demandé la constitution d’une commission d’enquête externe et indépendante qui examinera cette « méthode » et y mettra fin.
Le Premier ministre a voulu citer une déclaration faite un jour contre le Parquet par une personnalité qui était sous le coup d’une enquête: « L’attitude du Parquet dans l’affaire me concernant fait peser une lourde suspicion sur le fait que cette affaire n’est pas menée avec objectivité et équité, et que son objectif est d’influer sur mon avenir. Si ces actes qui ont franchi toutes les lignes rouges ne sont pas considérées comme des infractions pénales d’abus de confiance, fraude et obstruction à procédures judiciaires, je ne sais vraiment pas ce que signifie alors une infraction pénale ». Cette phrase, dit alors Binyamin Netanyahou, est de l’actuel conseiller juridique du gouvernement Avihaï Mandelblit, alors qu’il était un jour sous le coup d’une enquête menée sous la direction de ce même Shaï Nitzan, Procureur de l’Etat. « Et aujourd’hui, on me fait ce qui a été fait à l’encontre de Mandelblit mais en plus grave et ample car je suis Premier ministre », a accusé Netanyahou, accusant le conseiller juridique du gouvernement de n’avoir pas su résister aux pressions et d’avoir agi à son égard de la même manière que Shaï Nitzan avait agi envers lui.
Binyamin Netanyahou a aussi exprimé des sentiments personnels, avouant qu’il ressentait subir un grave préjudice et passait des moments très difficiles ainsi que sa famille: « Je suis aussi un être humain. Je suis attaqué constamment, quotidiennement ainsi que mon épouse et mon fils. Je ne vous le cache pas, c’est difficile pour moi(…)Mais je ne céderai pas car le sentiment profond de justice et de vérité brûle en moi et je ne permettrai pas que de telles chose se passent dans mon pays et qu’il y ait un tel déni de justice dans mon pays. Je ne laisserai pas le mensonge l’emporter ».
Puis il a abordé son avenir immédiat et a été clair: il a annoncé que comme la loi le lui permet, il restera en poste « avec dévouement et responsabilité pour mener le pays face aux défis importants et graves qui l’attendent, dans l’intérêt de l’Etat d’Israël, de la démocratie, de l’Etat de droit, de la justice ».
Il a terminé par cette phrase lourde de sens: « Il est temps une fois pour toutes de mettre fin à cela, et enquêter sur les enquêteurs ».
Source LPHINFO
Bravo Bibi. on est avec toi