Une foule incroyable était présente pour le Prix de Flore 2019. Des écrivains, des personnalités, des amis, des journalistes, de jolies filles, des beaux mecs, bref un assortiment pour faire une fête, joyeuse, amicale, décontractée, ou l’on rit surtout beaucoup. D’un rien, de rien, d’un jeu de mot, d’une histoire à dormir debout, sans queue ni tête. L’essentiel étant de rire, d’applaudir l’heureuse élue du prix, de profiter d’un buffet XXL, de boire, de se saouler, et après de danser. Bref, une vraie fête comme seul le Flore sait les organiser. Avec la « cheffe » en tête : Carole Chretiennot l’organisatrice de cette belle soirée ! sans oublier la lauréate !
« Je suis vraiment très heureuse. Je ne m’y attendais pas du tout ». On comprend sa joie. C’est son premier roman. Elle vient d’accomplir un coup de maître. Pour sa 25e édition, le jury du prix de Flore a récompensé, mardi 12 novembre, Sofia Aouine pour son premier roman « Rhapsodie des oubliés », paru le 29 août chez La Martinière. Elle l’a emporté au premier tour par 7 voix contre 5 pour Emma Becker (La maison, Flammarion). Hélas, cette dernière était ma favorite car son livre est absolument remarquable (Voir mon Facebook d’il y a quelques jours ). Simon et Capucine Johannin (Nino dans la nuit, Allia) ainsi qu’Alexandre Labruffe (Chroniques d’une station service, Verticales) étaient aussi en lice. La récompense a été remise dans la soirée au Café de Flore.
Le sympathique propriétaire de l’établissement et président d’honneur du prix, Miroslav Siljegovic, lui a remis un chèque de 6 100 euros et lui accordera le droit de boire chaque jour du Pouilly-fumé dans un verre gravé à son nom. Le sujet du livre se déroule dans le quartier de la Goutte d’Or, dans le dix-huitième arrondissement de la capitale. Il dévoile la vie d’Abad, un adolescent de 13 ans « malicieux et turbulent » qui rêve d’un avenir meilleur. Mais ses aspirations sont vites reclassées en illusions perdues dans un quartier hétéroclite. Abad va donc devoir outrepasser les règles et en imposer d’autres pour réussir son apprentissage de la vie.
Sofia Aouine est reporter et documentariste, née en 1978 dans les Hauts-de-Seine au sein d’une famille algérienne d’origine kabyle. Déçue qu’elle soit une fille, son père cherche dans un premier temps à l’envoyer en Algérie. A son retour en France, ses parents se déclarent incapables de l’élever. Elle est alors placée en pouponnière. En 2017, elle a raconté son parcours à France Inter. Hantée par une déclaration de son père qui lui avait raconté que « Françoise Dolto disait qu’elle serait écrivain », elle a déclaré à la station s’être interrogée sur sa légitimité à écrire. Sofia Aouine succède à Raphaël Rupert, récompensé en 2018 pour Anatomie de l’amant de ma femme, paru chez L’Arbre vengeur.
Fondé en 1994 par l’écrivain Frédéric Beigbeder, le prix de Flore récompense chaque année un auteur prometteur, la plupart du temps pour un premier roman. Ce prix réputé subversif tire son nom du renommé Café de Flore situé dans le quartier parisien de Saint-Germain-des-Prés, qui fut fréquenté par quelques-uns des plus grands artistes et écrivains du XXe siècle. Cette année, le jury du prix de Flore, présidé par son fondateur Frédéric Beigbeder, était composé de Christophe Tison, Carole Chrétiennot, Michèle Fitoussi, Manuel Carcassonne, Jacques Braunstein, Jean-René Van Der Plaetsen, Jean-Pierre Saccani, Bertrand de Saint-Vincent, Philippe Vandel, François Reynaert et Arnaud Viviant.
ALain Chouffan
Poster un Commentaire