Le Président Macron a choisi expressément l’hebdomadaire britannique The Economist pour lancer un cri d’alarme et appeler ses partenaires européens à « se réveiller ».
Dans une interview publiée le 7 novembre 2019, Macron emploie des termes apocalyptiques sur l’Europe : « elle est au bord du précipice et elle disparaîtra géopolitiquement à long terme ».
Pour le président français, l’OTAN est « en état de mort cérébrale » en raison du désengagement des États-Unis sur la scène internationale et de la conduite de Donald Trump, qui considère que l’OTAN est bien obsolète, et donc pour Macron, il est temps d’avoir une « souveraineté militaire » exclusivement européenne.
Les réactions ne se sont pas fait attendre : « l’OTAN reste un des partenariats stratégiques les plus déterminants de l’Histoire », a affirmé le Secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, en visite en Allemagne pour commémorer le 30ième anniversaire de la chute du mur de Berlin.
La chancelière Angela Merkel qualifie les propos de Macron de radicaux : « Je ne pense pas qu’un tel jugement intempestif soit nécessaire. Même si nous avons des problèmes, même si nous devons nous ressaisir. L’OTAN reste vitale pour notre sécurité. »
Le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, ne partage pas non plus l’opinion du jeune président français et lui fait remarquer que l’OTAN reste une alliance forte et les actions conjointes des États-Unis et de l’Europe continuent de renforcer la défense collective.
Pourtant, Macron insiste sur le fait que les États-Unis assurent seulement une forme d’ombrelle géopolitique, mais en contrepartie, il faut qu’il y ait une exclusivité commerciale, un motif pour acheter américain. Il accuse également la Turquie d’Erdogan, membre de l’OTAN, qui mène actuellement une intervention militaire unilatérale contre les Kurdes de Syrie.
Macron a bien raison de s’alarmer et de s’inquiéter sur la situation actuelle en Europe, et mieux vaut tard que jamais pour se réveiller de sa torpeur. Il est regrettable de ne pas avoir préalablement écouté les nombreux avertissements sur la nonchalance européenne concernant la lutte contre le terrorisme islamique de tous bords.
Dès le départ, on avait fait la sourde oreille en refusant d’admettre que l’origine du grand Mal provient de deux Etats musulmans, l’Iran chiite et la Turquie sunnite. Ces Islamistes sèment la terreur dans leur propre pays et ont des ambitions hégémoniques. Ils déstabilisent le Moyen-Orient et ébranlent la paix dans le monde.
Le président français se trompe dans son analyse en accusant le président Donald Trump parce qu’il refuse de continuer à servir de gendarme du monde et d’assurer la sécurité des Européens.
Plus grave encore, Macron pense trouver la solution en souhaitant relancer le dialogue avec la Russie de Poutine au détriment des Etats-Unis.
Quel est son but ? Revenir à la Guerre froide ? Pourquoi donc cette précipitation vers Moscou ? Cette colère enfantine contre Trump ? Souhaite-t-il vraiment vendre la peau de l’ours russe ? A cette Russie, alliée, à la fois, de la Turquie et de l’Iran, qui ne souhaite que des disputes entre les Occidentaux pour pouvoir en tirer profit et régner dans notre région ?
Certes, Donald Trump se conduit différemment de ses prédécesseurs mais il suit la même politique étrangère de Barack Obama concernant les interventions étrangères. Macron aurait osé critiquer Trump s’il avait accepté de dialoguer avec les Ayatollahs d’Iran conformément à sa médiation au sommet de Biarritz ? Bien entendu que non.
Le Président américain n’a-t-il pas eu raison de refuser cette suspecte médiation vu les dernières violations et les intentions de l’Iran de se procurer l’arme atomique ? Quand Macron parle des intérêts des Etats-Unis et le but « d’acheter américain », ignore-t-il que la France est depuis de longue date un véritable marchand de canons en compétition permanente dans les marchés internationaux d’armement ?
Il semble que certains leaders en Europe sont devenus amnésiques au sujet de l’aide américaine. Oubliant, entre autres, le sauvetage in extremis du Vieux continent devant la barbarie nazie et la réalisation du gigantesque plan Marshal. Dans des moments de crise, ils donnent l’impression qu’ils perdent la boussole et ne réfléchissent guère ni sur leur propre Histoire, ni sur leur avenir.
L’Europe devrait changer immédiatement de cap avant que la nouvelle barbarie islamique la frappe de plein fouet. Après le départ des Britanniques, alliés presque inconditionnels de l’Amérique, il n’existe aucune autre alternative pour l’avenir de l’Europe.
En matière de défense et de sécurité, seule une alliance stratégique solide avec les Etats-Unis est valable. La France n’a sans doute pas les moyens de devenir une grande puissance face à l’Amérique, à la Russie ou à la Chine. Elle ne peut faire cavalier seule et dicter une politique en galopant selon le rythme de certaines ambitions, caprices ou terribles colère éphémères.
De ce fait, et devant cette nouvelle donne géopolitique, elle doit suivre la politique occidentale menée en coordination étroite avec les Etats-Unis, qui demeurent, qu’on le veuille ou non, le leader du monde libre.
Le président Macron a peut-être une vision justifiée de la situation, mais pour réussir et atteindre le but, il devrait avaler des couleuvres, et s’aligner sur ceux qui partagent avec lui les mêmes valeurs démocratiques. Combattre ensemble contre l’axe du Mal islamique et ne jamais céder pour obtenir, à tout prix, des gains économiques ou électoraux et une bonne couverture médiatique.
Freddy Eytan Le CAPE de Jérusalem, jcpa-lecape.org
“…l’OTAN est bien obsolète, et donc pour Macron, il est temps d’avoir une « souveraineté militaire » exclusivement européenne.” : INTERESSANT comme projet. A voir pour sa réalisation…
Freddy Eytan semble vivre dans un monde passé.
Ainsi lorsqu’il dit « En matière de défense et de sécurité, seule une alliance stratégique solide avec les Etats-Unis est valable » il ignore que les USA mènent désormais une politique isolationniste.
Et ceci conformément à une vieille tradition US qui pourrait bien se poursuivre après le président actuel.
Il faut (au moins) deux pour une alliance et les Kurdes viennent de subir la preuve qu’il ne faut pas compter sur l’Amérique. Israël pourrait bien faire la même expérience, si ce n’est déjà le cas, sachant que l’Amérique se retire de la région.
La nature ayant horreur du vide ceci ouvre un boulevard à d’autres puissances, notamment la Russie et l’Iran ; au détriment des alliés traditionnels US comme l’Arabie Saoudite, par exemple.
Merci Trump !