
Les islamistes cherchent à provoquer un incident grave pour poursuivre leur main mise sur les musulmans. Du Conseil régional de Bourgogne en passant par cette manifestation sur un lieu emblématique de nos luttes politiques et sociales, les attentats islamistes sont maintenant suivis de provocations militantes. C’était aussi le cas à Nice, avec la femme en niqab sur la promenade des anglais ou les burqinis sur les plages.
Nous devrions supporter un seul discours : celui de la persécution des musulmans?
Ce n’est pas un hasard. Au-delà de la quête de l’agression ou de l’incident violent, il y a l’imposition d’un sacrilège: le refus de respecter le deuil et la quête de l’humiliation des victimes. Nous avons payé le prix du sang il n’y a pas si longtemps, 4 morts au sein de notre police nationale et on doit supporter un seul discours : celui de la persécution des musulmans… C’est indécent.
Que les islamistes le fassent, après tout c’est leur stratégie et ils ne s’en cachent pas. Mais que les musulmans se taisent et que l’Etat baisse les yeux de façon systématique devient de plus en plus difficile à gérer et contribue à la montée des tensions.
Leur sentiment de puissance, leur volonté d’humiliation et notre aveuglement
Or, l’idéologie des islamistes (qu’ils soient frères musulmans ou salafistes) a tué plus de 260 personnes sur notre sol. L’attentat au coeur des services de police de Paris a montré que personne, nulle part n’était plus protégé, voilà notre nouvel environnement social et il est pesant. Alors quand les islamistes et leurs militantes viennent exhiber un signe sexiste et intolerant au pied de la statue de la République, quand ils viennent sciemment investir la statue symbole du réveil citoyen de l’après-Charlie, on mesure leur sentiment de puissance, leur volonté d’humiliation et notre aveuglement.
Ils cherchent clairement à déclencher l’affrontement
De provocations en provocations, ils cherchent clairement à déclencher l’affrontement et ne peuvent ignorer qu’ils participent à la montée du RN. Ce n’est pas irresponsable mais logique de leur point de vue. Leur but est d’islamiser les musulmans, pas les autres Français. Ils n’ont pas de vision de la Nation, ne veulent pas d’un peuple uni autour de valeurs partagées, égaux au-delà des differences de sexe, couleur de peau, religion. Non, ce qu’ils veulent c’est gagner la guerre des communautés, être celle qui domine et impose sa loi.
La charia ne cherche pas l’égalité et le rassemblement des citoyens, le dyptique domination/dhimmisation (fait de payer un tribut et d’accepter un statut d’inférieur pour avoir le droit de vivre et de conserver quelques traditions) lui suffit. Et c’est cette violence communautariste qui est en train de piétiner notre société et nous détruit en tant que société constituée.
Une tactique éculée de déstabilisation politique
Les islamistes ensauvagent le monde et proposent ensuite la seule protection qui se met alors à exister réellement: celle de la communauté ethnique et religieuse. Voilà pourquoi le régalien, les outils de protection d’un peuple constitué sont ciblés. Attaquer la police, montrer l’incurie d’un gouvernement par les actes, pour justifier le besoin d’une protection autre et en arriver à l’existence de milices. C’est pourtant une tactique éculée de la déstabilisation politique et les signaux de moins en moins faibles auxquels nous assistons nous parlent de cela.
Ainsi, pendant que les jihadistes sèment la mort, les islamistes s’attaquent aux fondements de notre idéal républicain et sapent nos liens démocratiques et universalistes. Et notre gouvernement continue de détourner les yeux.
Nous savons qu’il sait ce qu’il a en face. Mais il ne combat rien et ce faisant laisse faire et légitime en creux des actions qui exaspèrent la grande majorité des citoyens. Il participe lui aussi de la montée du RN. Il en est même par cette attitude le principal artisan.
Une montée qui arrange autant islamistes que gouvernement. Côté islamiste, agiter le RN permet d’attaquer les laïques et les républicains, de leur mettre une cible dans le dos en les diabolisant. Cela permet aussi de mettre la pression sur l’ensemble des musulmans (en mode: « rejoignez les fascistes de l’islam politique car eux seuls peuvent combattre l’extrême-droite raciste ») et enfin, de l’autre côté, au nom de la guerre civile qui monte, le gouvernement justifie son inaction par la peur de mettre le feu aux poudres.
Un statu-quo impossible
Cela peut se comprendre. Ce gouvernement et les députés qui le soutiennent ont l’air de penser que la jonction entre islamistes et musulmans est réalisé. Eux ne font plus de distinction et alors que l’uniforme islamiste de la femme du Conseil regional de Bourgogne sautait aux yeux, ils ont préféré accréditer le discours faux sur la « pauvre maman musulmane ». C’est ce type d’amalgame, fait par nos propres représentants, qui menace les musulmans. Au moins autant que leurs propres difficultés à prendre des distances claires avec les islamistes.
Du coup la pusillanimité du gouvernement a sa cohérence. Il craint la guerre civile plus qu’il ne le dit et ne voit pas ce qu’il pourrait faire. Dans ces conditions, nier et refouler le problème est le seul moyen pour rester en place et gagner du temps. Regarder la situation en face l’amènerait à mettre en place des actions qui le dépassent encore. Ce sont avant tout des techniciens et pas des politiques. Pour eux accéder au pouvoir c’est accéder à la jouissance, pas à la responsabilité. Ce sont de supers chefs de service, pas des meneurs d’hommes. Leur position dominante vient de la maitrise du soft power administratif. Face à d’authentiques fascistes théocratiques portant le masque de la foi, ils ne savent pas réagir car il leur faudrait arrêter d’appliquer des process et des routines pour entrer dans le dur et accepter l’affrontement. Sauf qu’aujourd’hui encore, lutter contre les islamistes, leur couper les financements, les déchoir de leur nationalité, fermer les mosquées radicalisées, fermer leurs lieux de formation, s’attaquer à l’UOIF, être ferme sur notre refus de ce signe sexiste qu’est le voile au nom de nos valeurs… Tout cela est possible. Certes au prix de fortes tensions mais pas forcément d’une explosion sociale généralisée.
La vraie difficulté est surtout que le statu-quo est impossible. La réalité internationale nous rattrape. L’offensive d’Erdogan en Syrie a libéré nombre de jihadistes. D’ores et déjà en route. Le turc va devoir en plus se débarrasser des bourreaux de l’Etat islamique et des fanatiques d’Al Qaïda qu’il a embauché pour massacrer les Kurdes. Étant Frère musulman lui-même (le père spirituel de l’organisation, Al Qaradawi dit de lui qu’il est le nouveau maître du califat), envoyer une partie de ces assassins chez nous pour déstabiliser l’Europe, est une excellente solution. Cette déstabilisation à visée de conquête étant dans les fantasmes de la confrérie, elle lui permet de résoudre une difficulté en servant les objectifs de sa cause. Pourquoi s’en priver face à une Europe faible, engluée dans le déni et les bons sentiments…
Nous entendons tous venir l’orage, déjà les éclairs nous ont frappé. Et pendant ce temps, notre président joue à « je combats l’hydre islamiste en m’amputant les bras et en cousant mes paupières ». C’est plus que déraisonnable, cela devient vraiment dangereux.
Céline Pina, femme politique, chroniqueuse et essayiste, est principalement connue pour sa critique de l’islamisme.