Le 11 octobre 2019, à Dijon, une accompagnatrice d’enfants venus observer le fonctionnement de l’assemblée régionale de Bourgogne-Franche-Comté portait un voile islamique. Ce voile a provoqué en séance plénière altercations, citations de textes de lois et règlements. A l’origine de l’incident, la demande d’un conseiller régional du rassemblement national du retrait immédiat du voile. La présidente de séance a refusé la demande.
La demande du conseiller régional a été mal formulée. Elle s’appuyait sur la « loi », alors que celle ci prohibe le voile intégral couvrant le visage mais non le voile laissant le visage découvert. Le voile de l’intéressée ne couvrait pas son visage. C’est donc aisément que la demande a été rejetée.
Pour autant, le comportement de la porteuse du voile pose deux points essentiels. La première consiste à regretter son sourire alors que rien ne s’y prêtait, ni la gêne, ni la moquerie, ni quoi que ce soit. La seconde consiste à porter une appréciation négative relative à sa fonction d’accompagnatrice d’enfants en public et précisément en observation du fonctionnement d’une institution républicaine régionale. Même convaincue de son bon droit, elle aurait été mieux inspirée de quitter les lieux ce qui aurait évité les insultes et autres incivilités en séance. Elle aurait ainsi évité l’interruption des travaux de l’assemblée régionale. Elle a préféré se maintenir, donner aux enfants dont elle avait la charge une image violente de son voile & du fonctionnement du conseil régional. Elle accorde manifestement plus d’importance au port de son voile qu’au bon fonctionnement des pouvoirs publics.
Cet incident révèle a priori trois pièges.
La différence de traitement du voile en France et dans certains Etats à majorité musulmane qui en restreignent le port (Azerbaïdjan, Tadjikistan, etc)
La désolidarisation avec les femmes qui refusent le port du voile et la modération des mouvements féministes sur la question.
Le lien objectif entre ce genre de singularité et le développement idéologique du salafisme en France.
Pierre Saba
Je ne comprends pas trop… L’on dit au début quel est dans son bon droit puis qu’elle est dans une attitude provocatrice et qu’elle est donc en tort… et qu’elle favoriserait même le salafisme!
Quid des territoires occupés? Occupés illégalement au sens du droit international… Pas dans le sens de la loi et de nature provocante?
Quel rapport ? Israël occupe une partie des territoires disputés, les palestiniens en occupent une autre partie ! Et la France devrait être envahie et défigurée pour ce conflit qui ne la concerne pas ?
Au sens du droit international les palestiniens ne disputent pas une terre, ils l’ont pour partie.
Quant au fait d’un envahissement, que sait-on de cette femme? Est-elle française? Si oui a-t-elle la possibilité de vivre sa religion dans le cadre de la légalité ?
Aujourd’hui normalement oui sans qu’on vienne à dire que la France en sort défigurée…
Sinon interdisons tous les signes religieux sur la voie publique?
C’est une chance , c’est un cadeau de vivre en France ! Ceux qui veulent la défigurer en plastronnant avec des tenues qui choquent et qui renvoient aux pays arriérés d’où ils viennent , devraient retourner faire les intéressants à Blida ou à Setif !
Il n’existe ni norme religieuse ni norme publique universellement acceptée. Il n’existe que LA LOI, qui devrait, de gré ou de force, s’imposer à TOUS.
Le voile interdit par certains textes de loi ne concerne pas la ouverture des cheveux : ceci est licite, pour les hommes aussi d’ailleurs (chapeau ? casquette ?), en toutes circonstances : dont pour les employé(e)s des services publics dans leur cadre professionnel.
L’interdiction ne porte que sur le voile « islamique » qui cache le visage.
En conséquence la dame était dans son droit. D’autant plus que sa situation de parent d’élève accompagnant une sortie scolaire ne l’assimilant pas à une employée publique elle n’était soumise à AUCUNE interdiction.
L’affirmation « elle aurait été mieux inspirée de quitter les lieux » est donc curieuse. Le souhait d’un conseiller municipal (de l’opposition) n’engage que lui.
Par ailleurs, il est exact que « certains Etats à majorité musulmane… restreignent le port (du voile) ».
Mais des Etats bien plus proche de la France géographiquement, politiquement et culturellement ne restreignent RIEN.
Faites un tour à Londres, à Francfort et bien d’autres… Les rues, dont les plus huppées, y sont bondées de silhouettes noires intégrales…
Notons que ces proches voisins ont aussi une conception très différente de la laïcité (mot qu’ils comprennent à peine).
Mais c’est un autre débat.