IMA: Israël dérange. Mais Israël existe. Sarah Cattan

IMA

La chose aurait-elle pu passer inaperçue ? Rayer Israël de la carte, en loucedé ? Et à L’Institut du monde arabe de surcroît ? Ô comme il a raison, René Seror, lorsqu’il évoque cet Etat qui décidément dérange, dérange, dérange…

Cet Etat Qui dérange au point d’être purement et simplement rayé d’une carte ?

Cet Etat qui, au vu du tohu bohu suscité, finira par être … réinséré ?

Il s’agit, Lecteur, d’une carte du Moyen-Orient. A l’IMA. Et pour une expo d’envergure, dite Al Ula, Merveilles d’Arabie. Al Ula, Comprenez les cités antiques de l’Ouest de l’Arabie saoudite. Entendez : Al Ula, région méconnue. Ici mise à l’honneur donc.

Sauf que … Dans lesdites merveilles, l’État hébreu n’aurait pas, en premier lieu, trouvé sa place.

La carte initiale présente les pays et grandes régions de la zone, mais pas Israël…

C’est ballot isn’it : car Voilà l’expo inaugurée. Inaugurée, et pas par n’importe qui : inaugurée par Amr Al-Madani, chef de la commission pour Al Ula, et Franck Riester, notre Ministre de la Culture.

L’expo, donc, présentée à la Presse.

Mince ! Un oubli ! Israël a disparu ! A l’entrée de ladite expo, une carte. Un panneau décrivant le Moyen-Orient. Juste un détail. Peu de choses. Israël figurant sous l’appellation Territoires palestiniens. La Bande de Gaza et la Cisjordanie mentionnées. Faisant que, là où les géographes indiquent, depuis 1948, la présence de l’État d’Israël, la carte de l’exposition précise Territoires palestiniens.

Il existe un endroit… René Seror

Un choix, quoi ! Ou alors … un … parti pris.

Qui émut tout de même … Géo, le mag.

Emoi et même tollé. L’Institut du monde arabe décide, contraint, de corriger la carte, et ce avant son ouverture au public mercredi 9. De le faire en raison de l’incompréhension suscitée. Expliquant tout d’abord qu’il …  ne présente dans ses murs que des cartes du monde arabe. Se justifiant en précisant avoir respecté les frontières. Sauf que … les noms des pays cités sont uniquement ceux de la Ligue arabe, et ce petit détail, Romain Pigenel, porte-parole de l’institut, le concède.


Carte du Moyen-Orient. Modifiée.

Emoi. Indignation. Colère.

Le BNVCA et d’autres montent au créneau. Forçant l’Institution à revoir sa copie.

Idiots que nous serions, qui n’aurions rien pigé. Incorrigibles Susceptibles : Prenant la mesure de l’incompréhension suscitée par la carte figurant dans l’entrée de l’exposition, nous avons décidé d’inscrire l’ensemble des noms de pays sur celle-ci, dès le premier jour d’ouverture au public de l’exposition, corrige via un courriel l’Institut.

L’institut qui dut bien se résoudre à réécrire … la juste carte du monde contemporain.

Lui qui voulait juste montrer aux visiteurs où se trouvait la province d’Al Ula, dans le nord de l’Arabie saoudite. Et que ces empêcheurs de tourner en rond ont donc contraint de mentionner cette bande de terre, là, au sud du Liban et à l’ouest de la Jordanie. Israël, oui. Israël.

Oui ? Oui. Oui c’est bien l’Arabie saoudite qui l’a financée, ladite expo. L’Arabie saoudite qui ne reconnaît pas l’Etat hébreu, et ce malgré de récents contacts diplomatiques.

Et oui encore : c’est bien Mojeb al-Zahrani, professeur d’université saoudien, qui a été nommé directeur de l’IMA en juin 2016.

Lequel Institut se défend encore : Toutes les cartes présentes à l’IMA font figurer les frontières de tous les États, mais uniquement le nom de ceux membres de la Ligue arabe.

Pourquoi ? Par souci de clarté pour les visiteurs de l’Institut.

Israël existe

Il aura fallu batailler pour nommer les choses : Grâce à la mobilisation de tous, a tweeté Haïm Korsia, et en particulier grâce à Sammy Gozlan, du BNVCA, l’IMA a replacé Israël à sa place.

Hélas, mille fois hélas, Israël existe. N’en déplaise à d’aucuns.

La détestation d’Israël n’a plus de limite, a dit à raison Meyer Habib.

L’IMA, par ce choix cartographique pour le moins particulier, a-t-il pris ses désirs … pour la réalité, en faisant disparaître de la carte de la région l’Etat hébreu.

Mais non, mauvais esprits et chercheurs de polémiques : l’IMA voulait juste faire la part belle à l’Arabie Saoudite, un des berceaux du monde arabe.

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2 Comments

  1. Juste pour ma gouverne, est-ce qu’ils sont censés montrer une carte d’avant 1967 et respectueuse du droit international ou d’après 1967 intégrant les territoires occupés illégalement ?

  2. LE CANARD ENCHAINE signale que l’exposition est financé et organisée par l’Arabie Saoudite, comme partie d’une vaste opération de propagande qui ne peut étonner. Pour cette carte fantaisiste, la responsabilité du royaume est entière: cette carte ne signifie rien, pour 1948, 1967 ou maintenant (les territoires ne sont pas occupés « illégalement », sauf le plateau du Golan).
    Il s’agit d’un acte d’hostilité pure et de haine par le mépris qui doit rappeler que les pays arabes font des affaires avec Israël mais ne le reconnaissent pas et ne l’aiment pas autant que nos politiciens qui l’exploitent pour casser du sucre sur le dos d’une gauche qui manque de tout: sucres, graisses et signes de vie.

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