Le 6 octobre 1973, tout Israël est en congé, les réservistes sont chez-eux pour célébrer en famille ces fêtes du mois de Tichri qui vont de la nouvelle année (Roch Hachana) au Kippour, dix jours plus tard. Viennent ensuite Souccot, la fête des cabanes, et Sim’hat Torah, la « joie de la torah » qui terminent ce cycle exceptionnel.
Le 6 octobre, c’est la fin du Kippour. C’est sans doute la fête juive la plus suivie dans le monde entier, et Israël ne fait pas exception à la règle. Croyants ou non s’arrêtent. Certains, ceux que l’on désigne comme les « Juifs de Kippour », ceux que l’on ne voit jamais à la synagogue, se souviennent ce jour-là qu’ils sont Juifs.
La surprise
C’est ce soir là, quand retentit la plainte du shofar, que l’Egypte et la Syrie frappent par surprise les forces israéliennes. La surprise est entière et de lourdes pertes sont à déplorer dès les premières journées de combat. Sur les pentes du Golan ou dans le Sinaï, Tsahal recule. Ce n’est qu’au bout de quatre jours que l’armée israélienne parvient à contrôler l’offensive en menant une série de contre-attaques. La plus spectaculaire étant, sans aucun doute, le bombardement de cibles très précises au cœur même de Damas.
Une étoile est née
Et si ce conflit dégénérait en confrontation nucléaire entre les Etats-Unis et l’Union soviétique, chacun des deux blocs protégeant l’un et l’autre camp ? Le 21 octobre, les troupes israéliennes traversent le canal de Suez et encerclent la troisième armée égyptienne. A leur tête, le général Ariel Sharon n’est pas exactement un nouveau venu, mais il va devenir le nouvel héros d’Israël quand d’autres étoiles vont lentement s’effacer, Moshé Dayan ou bien encore Golda Meir qui démissionnera de son poste de premier ministre le 11 avril 1974. Elle sera remplacée par Yitzhak Rabin.
L’ami Naftali
Le 25 octobre, les diplomates parviennent à présenter un projet de cessez-le-feu qui sera accepté. Les combats s’arrêtent, le temps est venu de pleurer les morts. On en comptera un peu plus de trois mille côté israélien et neuf mille du côté arabe. Place, désormais, à la diplomatie. Elle sera conduite par Henry Kissinger, l’ami américain, celui que les services israéliens, le Mossad ou le gouvernement, surnomment Naftali dans leurs conversations privées ou leurs notes secrètes. Du côté soviétique, l’ambassadeur à Washington, Anatoli Dobrynine rassure ses interlocuteurs.
Vers Camp David
Le 18 janvier 1974, l’accord dit « Sinaï I » est signé. Les israéliens se retirent de la rive orientale du canal sur une profondeur d’une dizaine de kilomètres. L’armée égyptienne récupère cette zone. Les conseillers soviétiques se retirent avec leur famille car Sadate achève un spectaculaire changement d’alliance. On s’achemine nettement vers un traité de paix séparé entre l’Egypte et l’Etat juif. Ce sera fait à Camp David, entre le 5 et le 17 septembre 1978. Entre temps, Menahem Begin est devenu premier ministre d’Israël.
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