Les réseaux sociaux s’enflamment à propos de Zemmour et de son discours à la convention de la droite. Le pays est divisé comme jamais. La guerre civile est déjà dans les têtes.
Mais aucun gouvernement actuel ne donnerait l’ordre de faire cette guerre. Même si les haines réciproques montent, depuis quelques décennies, Il n’y aura pas de « chasse à l’arabe » comme le craignent certains de mes amis. Le rapport de forces n’est pas celui-là. Les identitaires n’ont aucune force de frappe. En face, on a appris à se battre dans les innombrables clubs de boxe thaïe ou autres arts martiaux. En face, on a des armes de guerre dans les caves. En face, on a une foi et on est prêt à accepter la mort, le martyre. Je parle là de minorités, d’une petite partie de la jeunesse des quartiers mais qui baignent dans un environnement plus étendu, favorable aux idées radicales et complotistes. Tout changerait, et le danger de guerre civile réelle deviendrait possible, si la police et l’armée entraient dans la danse, sur ordre d’un gouvernement, possédant une autorité légitime.
Ne plus jeter de l’huile sur le feu.
Je crois qu’il est clair que nous avons à faire aujourd’hui avec cet islam politique à un mouvement totalitaire, héritier à la fois d’une tradition religieuse née au 7èmesiècle et des totalitarismes du XXème siècle. Il est clair que nous avons affaire en même à une tentative de transformation progressive de nos mœurs et de notre identité culturelle.
Mais je ne souhaite plus y revenir. Il est temps, désormais, de proposer des actions, des remèdes. Il est temps d’empêcher la haine ou de la guérir. Nombreux sont les jeunes musulmans qui auraient besoin de sortir de la prison où les enferme ce totalitarisme. Sortir des mensonges sur le monde dans lequel ils vivent, sortir de leur haine pour les juifs et pour Israël, de la jalousie envers ce monde qui vit, qui danse, qui sourit, qui jouit. Ils sont vivants, humains, ils pourraient bien., ils voudraient bien peut-être. Nombreux sont aussi les musulmans qui partagent nos vies, dont la religion et la foi n’est pas un obstacle à la vie en commun et qui ne distinguent plus , dans leurs joies et les peines , de leurs concitoyens..
Des intellectuels, des artistes, des écrivains de culture musulmane font avec conviction ce travail ingrat mais indispensable: décortiquer le mal, le signaler, le dénoncer. Ils sont de partout, de tous les pays, d’Europe mais aussi du Maghreb, d’Iran, d’Afrique, ce sont des éveilleurs de liberté,des guerriers de la plume, menacés, mais vivants …
Mais ils ne le feront pas seuls. Nous devons guérir ensemble. Notre société, elle aussi, est malade. Depuis tant d’années, je m’emploie à trouver les remèdes de cette violence qui, chez nous, abime les relations dans les couples, les familles, les organisations. Il est temps d’adopter une nouvelle éducation à la vie d’aujourd’hui, pour recréer une démocratie forte, capable de résister à toutes les tentations totalitaires
Ce que je veux proposer : réunir, faire se rencontrer ceux qui désormais ne se connaissent plus, ne se fréquentent plus, ceux qui haïssent les arabes, les juifs, l’Occident, l’Amérique. Est-ce encore possible ? Cela vaut la peine de le tenter, à une grande échelle. Je l’ai fait et je l’ai réussi souvent. Depuis des années, j’ai essayé de comprendre les raisons de la violence, de la haine, des massacres, des génocides et j’ai compris un peu comment et pourquoi cela survient. Nombreux sont les soi-disant racistes qui n’aiment pas les comportements de gens qui n’ont pas la même religion qu’eux, la même couleur de peau et qui essentialisent, faute de bonnes rencontres qu’on peut les amener à faire.
La planète est peut-être en danger mais c’est surtout l’humanité qui risque de perdre sa diversité et son hospitalité. L’enfer n’est pas ailleurs, il est dans l’humanité. Il nous appartient de faire de cet endroit un purgatoire, en acceptant nos limitations. Et si certains veulent le feu, arrêtons-les. Si certains veulent nous mettre en esclavage, arrêtons-les. Arrêtons le feu.
Je continuerai à m’insurger contre le mensonge, la lâcheté, la propagande qui justement voudraient faire qu’il n’y ait plus tout ce que nous avons réussi à créer au cours des siècles : ces sagesses, ces spiritualités, ces civilités…L’Europe, l’Amérique, Israël ne sont pas des terres de justice parfaite, de liberté absolue, de pureté sans taches, oh non mais nous avons su depuis des siècles préserver quelques lumières… un vernis de civilisation qui protège de la barbarie.
Quoi qu’en disent certains, ces valeurs ne sont pas relatives. Elles sont universelles. Mais il reste à les faire vivre réellement. Combattre le mal qui nous agresse, certainement, mais aussi combattre nos lâchetés, nos désespoirs, nos injustices afin de ne pas donner le prétexte d’un combat pour la justice aux ennemis de notre civilisation.
Au cœur du problème : les nazis indigénistes, qui prônent la « lutte des races » et qui cherchent à provoquer une guerre civile. Un poison létal pour la société entière : plus raciste, plus identitaire et plus obscurantiste qu’eux, cela n’existe pas. Le seul moyen de ramener la paix civile serait de dissoudre indigénistes + soraliens et dieudonnistes, et d’en finir avec ces tabous honteux sur l’antisémitisme et le racisme anti-blancs qui sont deux fléaux majeurs dans nos sociétés modernes. Restaurer l’Etat de droit pas seulement dans les quartiers mais aussi dans l’espace public, les universités, internet et les réseaux sociaux etc…Que la justice fasse enfin son travail, qu’il n’y ait plus d’impunité pour les Bouteldja, les Dieudonné, les Diallo et les Soral.
Malheureusement absolument rien de tout cela ne sera fait (des expériences personnelles m’en donnent l’absolue certitude) et cette polémique zemmourienne restera une démonstration d’hystérie de plus, une agitation médiatique totalement stérile dont il ne sortira rien de positif. Comme d’hab.
Un peu comme Greta Thunberg avec l’écologie : on brasse du vent, les têtes s’enflamment et il n’en sortira rien.
Assez d’accord avec Nelson Melody ci-dessus.
Charles Rojzman est spécialiste de ces bonnes intentions dont est pavé le chemin de l’enfer.
Sans intérêt.