Ni Gantz, ni Netanyahou, ce matin 18 septembre, n’étant en mesure de former un gouvernement, ça va négocier sec.
C’est Avigdor Lieberman, celui que les media surnomment Le Tsar ou encore Raspoutine, et qui fut tour à tour le chauffeur puis le Ministre de Netanyahou, qui désormais tient tout entre ses mains : alors que certains l’appellent aujourd’hui Le Brutus de Bibi, tous s’accordent à dire que le Faiseur de Roi, ce sera Lui:
Sa démission en novembre dernier de son poste de ministre de la Défense dans le gouvernement de Benyamin Netanyahou, pour protester contre un accord de cessez-le-feu avec les groupes palestiniens de Gaza et dénoncer une capitulation devant le terrorisme, avait contribué à l’éclatement de la coalition gouvernementale.
Le leader de la formation nationaliste laïque Israël Beiteinou a déjà plaidé pour un gouvernement d’union nationale avec le Likoud et le parti Bleu-blanc, mais sans les partis juifs ultra-orthodoxes, qu’il accuse de vouloir faire d’Israël un État religieux.
Avigdor Lieberman veut aussi faire sans les formations arabes, créditées hier de 11 à 13 sièges.
Il n’y a qu’une option pour nous et c’est la formation d’un large gouvernement d’union nationale et libéral avec Israël Beitenou, le parti Bleu-blanc et le Likoud, a-t-il déclaré.
Benny Gantz, lors d’une allocution prononcée au QG de Bleu Blanc, parle d’unité et réconciliation et exhorte ses rivaux politiques à régler leurs différends.
Benyamin Netanyahou a plaidé, lui, pour la formation d’un gouvernement sioniste fort : Nous allons négocier avec le plus grand nombre de partenaires pour éviter la formation d’un gouvernement antisioniste dangereux (…) il n’y aura pas et il ne peut pas y avoir de gouvernement qui s’appuie sur des partis arabes antisionistes, des partis qui nient l’existence même d’Israël en tant qu’État juif et démocratique, a-t-il ajouté vers 3h du matin lors de son allocution au Parc des Expositions de Tel-Aviv, soulignant qu’il laisserait pas détruire tous les succès acquis dans tant de domaines. Il n’a pas cité Benny Gantz.
Retenez son nom : Avigdor Liebermann : Il est le maître des alliances de cette élection.
Bien sûr qu’il faudra retenir son nom, ma chère Sarah, car il pointe du doigt un réel problème, une réelle question qui, brutalement énoncée, est celle-ci : Israël est-il inévitablement conduit à ressembler à l’Iran. Il y a trente ans, quarante peut-être, les partis laïques dominaient en Irak, en Syrie ou en Egypte. Nasser riait des femmes voilées…même si tout cela ne les empêchait pas, tous ensemble, de faire la guerre à Israël, en 48, en 67, en 73…. Et puis, insensiblement, la vague de l’islam fondamentaliste a triomphé et la situation régionale s’en est trouvée bouleversée. Pendant ces mêmes quarante années, en Israël, les orthodoxes, les haredim, sont devenus de plus en plus visibles, leurs exigences de plus en plus audibles. Le sionisme religieux a trouvé une expression politique qui flirte, parfois, aux extrêmes, et qui peut être amené à dire ce que l’on ne voudrait pas entendre venue d’une voix juive. Alors, oui! je suis pour une union sioniste, soutenant la loi sur l’Etat-Nation, et faisant un pas décisif dans la séparation du politique et du religieux… Cela nous aidera à répondre à la question : “qui est juif?”
Croyant ou non, pratiquant ou non, est juif aujourd’hui celui qui se sent meurtri par la Shoah.