Pour sa 45e édition, le Festival du film américain a frappé un grand coup : projeter le dernier film de Woody Allen alors que les Etats-Unis lui tournent le dos. Depuis la fin de l’année 2017, emporté par la vague #MeToo, Woody Allen, 83 ans, est devenu un paria aux États-Unis. Mais il n’a pas dit son dernier mot. Il a trouvé une planche de salut en Europe.
Son dernier film “Un jour de pluie à New York” – un film très tonique, drôle et éblouissant !- que j’ai eu le privilège de voir lors de l’ouverture du Festival, sortira le 18 septembre, en France, ainsi que dans d’autres pays européens. Ses déboires remontent à la résurgence des soupçons d’abus sexuels en 1992 contre la fille adoptive Dylan Farrow, lorsque celle-ci avait 7 ans. La projection a été annulée par Amazon lorsque la fille adoptive de Woody Allen a renouvelé en 2018, en pleine vague du #MeToo, des accusations d’agressions sexuelles à l’encontre du cinéaste datant de 1992.
Les polémiques ont été ravivées par la présence en ouverture du festival d’un film de Woody Allen.. Cette avant-première à Deauville a fait réagir des féministes aux États-Unis, également choquée, comme à la Mostra de Venise avec la sélection de Polanski et de son J’accuse.
Catherine Deneuve qui préside ce Festival estime qu’il faut faire la différence entre le cinéaste et la personne ». « Les féministes ont quand même des œillères », a ajouté l’actrice qui avait pris position à contre-courant du mouvement #Metoo début 2018, en signant avec une centaine de femmes une tribune défendant « une liberté d’importuner ».
Woody Allen a toujours catégoriquement nié les accusations de Dylan Farrow. La jeune femme est soutenue par sa mère adoptive Mia Farrow et son frère Ronan. Des poursuites à l’encontre du cinéaste avaient été abandonnées après deux enquêtes distinctes de plusieurs mois.
Bruno Barde entend proposer pour cette 45e édition «un festival féminin», avec 11 des 36 nouveaux films programmés réalisés par des femmes, et des thématiques autour de leurs «combats». Certes, les têtes d’affiche sont des hommes: Pierce Brosnan, attendu vendredi et samedi, et Johnny Depp, dimanche. Mais les actrices seront nombreuses sur les planches. Sophie Turner, la Sansa Stark de Game of thrones, est notamment annoncée samedi.
Parmi les 60 films proposés aux 60.000 festivaliers, Deauville a programmé sur grand écran l’intégralité de la populaire saga fantastique, «une première mondiale», comme s’en réjouit Bruno Barde.
Mardi, l’actrice Geena Davis (Thelma et Louise) viendra présenter Tout peut changer, et si les femmes comptaient à Hollywood, documentaire qu’elle a produit. Et vendredi, la comédienne Kristen Stewart (Twilight) évoquera Seberg de Benedict Andrews où elle incarne Jean Seberg.
Le jury de Catherine Deneuve annoncera ses lauréats le samedi 15 septembre. Parmi les 14 films en compétition (dont six signés par des femmes et neuf premiers films) s’affrontent notamment The Lighthouse, l’histoire en noir et blanc de deux gardiens de phares, de Robert Eggers et avec Robert Pattinson, Port autority de Danielle Lessovitz, «un film troublant où l’identité des corps n’est pas obligatoirement la vérité», selon Bruno Barde; The Climb, de Michael Angelo Covino, «une comédie très drôle sur une amitié entre deux hommes».
Alain Chouffan
Perso,je ne crois pas un mot de cette histoire.Je suis enchantee que le dernier ouvrage de Woody Allen soit une reussite,j’irai le voir a la 1ere occasion.
Et le « J’accuse »de Polanski egalement.