En Diagonale. Finies les vacances! Sarah Cattan


Il fut ponctué, cet été 2019, de noms et prénoms, qui venaient, de ci, de là, entre l’épigramme au barbecue, les frites à la Jean-François Piège, le rosé chambré du déjeuner et la caïpi du soir, s’immiscer dans nos conversations paresseuses et légères : l’avez-vous noté vous aussi ? On ne s’écharpe plus guère à table à propos de … politique.

Seuls quelques échanges à fleurets mouchetés. Ou encore, the best : Rien. Nous comparâmes avec le sérieux de mise ces 2 Châteaux Yquem, nous concédâmes encore que Jean-Pierre Mocky, que tous disions soudain tant aimer, en réalité, nous n’avions guère vu ses films. Ou si peu.

Des noms Des prénoms pourtant. Lancés par l’un ou l’autre, désireux d’en découdre, l’inconscient, tant tout est désormais sujet à discorde. Et qu’en vacances, ben nous on veut pas. On veut pas être traités. D’islamophobe. De climatosceptique.

Des noms Des prénoms. Greta. Steeve. Steeve ? Mais alors Casta. Sibeth. Plenel. Plenel? Mais alors De Rugy. Et puis si Plenel, alors Péan. Louz la Poétesse et son burkini, c’était déjà ringard.

Des prénoms? Et puis des faits. Devenus abstractions presque : les migrants.  Hong Kong. L’EI et sa résurgence annoncée.

Autant de sujets éludés. Evincés – et c’est là la grâce de l’été- par la cuisson de la pasta ou celle de la côte de bœuf. Si par miracle la tablée n’avait pas réuni que des vegan desquels désormais nous faisons tou-jours le compte.

Moments heureux donc. Arrachés à un été meurtrier. Tout le monde n’avait pas à sa table la malchance de compter Richard Gere, venu, lui, donner la leçon aux européens concernant le traitement réservé à ceux qui n’avaient pas eu le bon goût de se noyer et qu’à présent donc il allait falloir se partager. Nous oubliâmes un temps nos déchets. Dont les pays pauvres ne voulaient plus. Et nous félicitâmes de ne point connaître intimement Rosanna Arquette, qui, elle, se déclarait honteuse et dégoûtée d’être née blanche et privilégiée, et pas davantage le Pape qui se piqua soudain de nous délivrer son avis sur la question migratoire, lui que nous aurions attendu sur les massacres et persécutions des chrétiens d’Orient.

Docteur Mamoudou Barry

Soudain, il fallut que Mamoudou Barry fût tué parce que noir de peau. Juste pour « ça ».

Mais la France sut faire abstraction de cette intrusion du plus mauvais goût un vendredi soir de juillet.

Une carte postale de l’EI

Patrice Franceschi

On avait déjà bien à faire avec le groupe EI qui promettait d’intensifier son combat contre la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis et ses alliés kurdes en Syrie : les bougres se seraient refait une santé depuis ce qu’on appela la chute du califat. Ils avaient repris ce qu’ils appelaient leurs activités et les décapitations filmées de combattants kurdes à Qahtaniya en attestaient : le job avait repris : Je participe au mouvement Kurde de Syrie depuis le début de la guerre. Je sais que la victoire territoire de Daesh ne règle absolument pas le problème sur le temps long. Pour nous en Occident on a l’impression que puisque territorialement une armée a été vaincue, là en l’occurrence Daesh, les choses sont terminées mais ça ne fonctionne pas du tout comme ça.

Quand on voit ce que font les Turcs, alliés de Daesh pendant toute la guerre, on ne peut être qu’inquiet pour les Kurdes, nos amis, nos alliés là-bas et tout ce qu’il représente comme projet de société : la démocratie, l’égalité homme-femme, la laïcité etc…

Daesh est toujours aussi menaçant, là-bas comme ici. Si nous abandonnons le rempart kurde qui a été mis en place en quelque années, on retrouvera Daesh là-bas et le terrorisme ensuite en France parce que tout est lié, nous rappelle Patrice Franceschi.

Pour preuve de la promesse des barbares, en plein pourparlers entre Washington et les Talibans, l’attentat-suicide de ce samedi en Afghanistan revendiqué par la branche afghane de l’EI qui a ciblé cette fois un mariage de la communauté chiite hazara, minorité afghane dont étaient issus les mariés, et cible régulière des combattants sunnites.

Greta : Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant. Ecclésiaste 10.16

Greta Thunberg

Mais à moi on dit et redit, entre la poire et le fromage, que foin des islamistes et encore bien davantage des Gilets jaunes : seule désormais existait une urgence et une seule : celle incarnée par … Greta.

Greta ou l’icône devenue, par effet de synecdoque, plus importante que la cause qu’elle entendait porter.

Notre maison brûle et nous regardons ailleurs, avait averti Jacques Chirac en ouverture du discours du IVᵉ Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg.

Comme il était fort de café de voir en 2019 cette enfant débouler et venir sévèrement nous rappeler nos manques, on tenta, tous, de lui trouver, à elle, tous les maux, avant peut-être de concéder à notre corps défendant que la gamine, elle n’était pas apparue là, par hasard, et que sa seule spécificité n’était pas cet Asperger que d’aucuns déjà lui reprochaient. Asperger ! Et que voudriez-vous qu’à cela nous répondissions, dites-moi.

Greta Thunberg, dont tous, de Bruckner à Onfray, faisaient désormais la dissection, quand ça n’était pas le procès, et de laquelle Michel Richard demanda à raison : Qui a créé Greta Thunberg ? Ben voilà : Greta, que notre inconscience et nos lâchetés avaient enfantée.

Images surréalistes indeed que ce visage à nattes reçu à l’Assemblée nationale. Greta qu’avait pas l’air drôle. Greta qu’avait pas l’air d’avoir un jour été enfant. Greta et le lot de blagues qui s’en suivit. Blagues toutes autorisées puisque la gamine hypermédiatisée n’était pas LE changement climatique : ouf, nous pouvions encore rire. La décréter prophétesse en culotte courte, activiste verte too much radicale. Pas vraiment éco-friendly, avec son voilier, là…

Greta dont Onfray moque la ventriloquie d’une jeune fille qui débite les discours que des adultes lui écrivent. Greta instrumentalisée, s’indigne-t-il.  Greta demain nobélisée. Elue Présidente d’un gouvernement mondial selon le souhait de Jacques Attali. And so on.

Mais Greta qui ferait des dégâts à la Raison en incarnant cette mauvaise idée du philosophe Hans Jonas selon laquelle il faudrait renoncer à la raison, à la réflexion, à l’argumentation, à la démonstration, autrement dit au débat philosophique, pour lui préférer une heuristique de la peur, autrement dit : qu’il faudrait urgemment faire peur pour convertir. Greta et son staff qui ajouteraient un chapitre au 1984 d’Orwell. Greta cet enfant qui veut voir jusqu’où va son pouvoir d’agenouiller les adultes.

Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant et dont les chefs se goinfrent dès le matin.

Et Mamoudou Barry, tué parce que noir de peau. Juste pour « ça ».

Et puis, il y eut Steeve

Et puis il y eut Steeve. Steve Maia Caniço. Disparu le jour de la Fête de la musique. Après une opération policière controversée… sur le bord de la Loire. A Nantes. Une nuit de confusion et de grande brutalité. Puisque l’enquête administrative de la police des polices ne permet pas d’établir un lien entre cette opération et la disparition de Steve Maia Caniço, retrouvé mort dans la Loire, ce sera désormais à l’enquête judiciaire de déterminer si ce lien existe.

Casta s’en sortit une fois de plus. Resta une dispute pour savoir qui était responsable de la sécurisation du quai …

Et Mamoudou Barry, tué parce que noir de peau. Juste pour « ça ».

Hong Kong

Hong Kong, 18 août

Nous sommes encore là, rappelaient après deux mois d’au monde et à la cheffe de l’exécutif les milliers de militants prodémocratie rassemblés au cœur de Victoria Park, unis depuis deux mois contre l’influence grandissante de Pékin sur ce territoire à statut spécial, rétrocédé à la Chine par le Royaume-Uni en 1997, partis qu’ils étaient du rejet d’un projet de loi  controversé de l’exécutif hongkongaispro-Pékin autorisant les extraditions vers la Chine: l’adoption du texte porterait un coup terrible à l’état de droit et à la réputation de Hongkong comme place financière internationale. Des milliers d’avocats hongkongais défilèrent en silence depuis la Cour suprême jusqu’au ministère de la justice et, souvent vêtus de noir, nombre de manifestants portaient un pansement à l’oeil droit, pour marquer leur solidarité avec une jeune femme blessée par un tir de projectile en provenance des policiers.

Le mouvement prodémocratie, qui a vu des millions de personnes descendre dans les rues, a depuis considérablement élargi ses revendications et dénonce désormais le recul des libertés et les ingérences du régime communiste.

Aujourd’hui où au moins 500 véhicules militaires chinois sont disposés à Shenzhen, à la frontière avec Hong Kong, une intervention par la force n’est pas à exclure. Pour Marc Julienne, spécialiste des politiques de sécurité et de défense en Chine, Pékin effectue un calcul coût/bénéfice dans sa façon de répondre au mouvement de contestation qui constitue une défiance intolérable pour Xi Jinping en prenant pour cible les symboles de la République populaire, notamment son drapeau, qui a été décroché et jeté à la mer. Un nouveau Tiananmen est-il possible à Hong Kong. Le monde a les yeux fixés sur Shenzhen, et chacun a en mémoire Tank Man, l’image de cet homme empêchant une colonne de chars d’avancer. Des bruits de bottes qui servent t à tester la réaction internationale. Laquelle, par sa faiblesse, est inquiétante pour les manifestants de Hong Kong.

Et Mamoudou Barry, tué parce que noir de peau. Juste pour « ça ».

Magouilles et real politique

L’affaire libyenne, magouilles et real politique

De par le monde, et donc évidemment chez nous, les magouilles continuaient, et certaines même venaient soudainement rompre ce qui aurait pu devenir la monotonie d’un été presque banal. Ça sortait par salves, des pluies de révélations, avérées par moult documents et même vidéo de l’époque

Ainsi, dans ce qu’on appelle pudiquement l’affaire libyenne, l’accusateur de Sarkozy aurait bénéficié d’un traitement de faveur. Ce qui était vraisemblable est aujourd’hui établi : les juges chargés de l’enquête sur le prétendu financement libyen ont bien passé un accord avec Abdallah Senoussi, chef des services de renseignement et beau-frère du colonel Kadhafi, lequel aurait été traité en VIP dans le but d’obtenir les déclarations à charge qui allaient fonder la mise en examen de l’ancien président français. En vertu de cet arrangement, celui qui fut le tortionnaire en chef de la dictature libyenne bénéficia de la mansuétude de la justice française.

L’attentat de la Rue des Rosiers, magouilles et real politique

Dans la série On m’aurait menti, la France découvre que ses dirigeants auraient, shame, passé un pacte avec les terroristes. Oublieux que le terrorisme devait être combattu. Pas amadoué : 37 ans presque jour pour jour après l’attentat de la rue des Rosiers, alors que l’enquête piétine et que les auteurs présumés de l’odieuse attaque n’ont pas payé leur dette, les pays où ils se retranchent refusant leur extradition. Ces mots glaçants émaillent les révélations fracassantes d’Yves Bonnet, ancien patron du contre-espionnage : on a passé une sorte de deal verbal, un marché non écrit avec le groupe terroriste Abou Nidal. Un pacte insupportable qui expliquerait la lenteur et les atermoiements de la justice depuis 37 longues années. Ainsi la France aurait hier négocié avec les terroristes antisémites qui abattirent de sang-froid des citoyens français. Le PR doit obtenir la levée du secret défense en cette affaire

La France fera-t-elle la lumière sur sa gestion de l’attentat antisémite de la rue des Rosiers

Le BNVCA, et pas que lui, fut consterné par l’info révélée par Le Parisien du 8 aout 2019 concernant le deal passé entre le responsable des renseignements et les terroristes palestiniens. Deal verbal, hein, précise Yves Bonnet… Lesquels arrangements ne purent se faire sans l’accord des plus hautes autorités de l’Etat.

Real politique : chuuuut. Ne critiquons pas trop fort l’Iran!

Enfin, the last but non the least, des services secrets français priés de modérer leurs critiques sur l’Iran :En juin, lors d’un conseil de défense, il fut demandé aux services secrets français, pour faciliter le dialogue avec Téhéran, de mettre en sourdine leurs inquiétudes sur ce qu’ils qualifiaient de terrorisme d’état. No comment.

Et Mamoudou Barry, tué parce que noir de peau. Juste pour « ça ».

Iran : la lettre ouverte de la prisonnière politique Fatemeh Zia’i Azad

Fatemeh Zia’i Azad

Triste anniversaire du massacre des 30 000 prisonniers politiques de 1988. Le Conseil National de la Résistance Iranienne publie la magnifique et courageuse lettre ouverte envoyée depuis la prison d’Evine de Téhéran par la prisonnière politique Fatemeh Zia’i Azad.  

Fatemeh Zia’i Azad, elle parle des hirondelles de la liberté, exécutées parce qu’elles avaient dit non. Bien que la plupart avaient purgé leur peine et avaient été jugés par les tribunaux du régime, le pouvoir les exécuta, pensant ainsi éradiquer le problème : Malheureusement, les sociétés occidentales restèrent silencieuses avec leur complaisance et la défense de leurs intérêts. Pendant que les familles criaient en appelant les bureaux de l’ONU et les pays européens, elles fermèrent les yeux sur la vérité pour que leurs intérêts ne soient pas mis en péril. Cela a toujours été et sera toujours ainsi dans l’histoire de l’Iran.

Lorsque le fichier audio de M. Montazeri fut rendu public et que ses protestations contre les exécutions de 1988 furent diffusées, de nombreuses questions furent clarifiées pour le peuple iranien. Cela amena les jeunes à vouloir découvrir la vérité, même au bout de 40 ans. La lune ne reste jamais derrière les nuages, et les secrets seront révélés, même enfouis dans les cœurs et même sous le sol.

En leur mémoire,

Fatemeh Zia’i Azad

Prison d’Evine – Été 2019

Fatemeh Zia’i Azad, 56 ans, a été à nouveau incarcérée à la prison d’Evine le 9 avril 2019 pour un an et demi.

Et Mamoudou Barry, tué parce que noir de peau. Juste pour « ça ».

La CAN et les hooligans algériens vus par leurs … frères

Foudil Benanadji

Pendant ce temps, nous, en France, nous faisions face à des supporters encore plus mal élevés que les autres. Mais ceux-là étaient algériens. Et à cela encore, que diable vouliez-vous que la police fît, dites-moi. Car c’était la CAN. La Coupe d’Afrique des Nations. Et le pays d’Albert, Kamel et Boualem se trouvait en finale, ce qui avait de quoi réjouir tous ceux qui avaient notamment suivi les manifestations modèles du peuple algérien. le 22 juillet, Foudil Benabadji, qui consacra sa vie au dialogue et au rapprochement des religions, s’adressa, lui, sans circonvolution aucune au hooligan algérien, l’enjoignant à cesser de passer ses nerfs sur le mobilier urbain. A cesser de brandir le drapeau en guise d’alibi. Le traitant … d’embarras binational. Tu n’es pas Algérien. Tu es simplement le résultat d’erreurs commises par des Algériens (tes parents qui n’ont pas su t’élever). Ton impolitesse fait de toi une caricature. Une sorte de bête de foire qui fait peur en même temps qu’elle inspire la pitié. Un cliché ambulant qui coche toutes les cases du « détestable ». En réalité, tu es un embarras binational. En France, tu causes la consternation. En Algérie, tu provoques la sidération à cause de ton manque total de savoir-vivre.

[…] Tant de gens sont morts pour l’Algérie, tant de braves ont connu la faim et le froid pour te donner un pays souverain, tant ont soutenu la cause algérienne, avec armes et munitions parfois. Et toi, tu ne trouves rien de mieux à faire que de poser tes fesses sur le capot d’une voiture en France et crier Viva l’Algérie ! Si tu détestes la France, alors brûle ton passeport et casse-toi. Si tu estimes que tu as des droits sur la France, engage-toi dans un parti politique quel qu’il soit et défends-y tes intérêts.

Il t’a manqué une paire de baffes à un âge précoce. Tu avais besoin d’un cadre et l’on t’a donné des caresses. Tu languissais pour des règles et l’on t’a offert des excuses. Résultat : tu t’es perdu dans l’existence et tu as laissé passer ta chance de réussir.

Maintenant, tu imputes ton échec aux autres. Tu veux gâcher la victoire du football algérien, en faire un événement triste et déplorable, ruiner l’œuvre de ces joueurs talentueux qui eux ont trouvé un sens à leur vie. L’histoire du sport africain se souviendra d’eux ; de toi personne ne gardera la moindre trace.

En brûlant les voitures et en cassant les vitrines, tu veux faire croire au monde qu’il n’y a pas d’intégration possible, que les Arabes ne seront jamais des bons citoyens. Or, tu le sais bien au fond de toi : l’intégration fonctionne pour certains. Pas assez pour absorber les bouleversements démographiques mais suffisamment quand même pour que des Algériens dirigent des cliniques ou donnent des cours à l’université. Leur succès t’est insupportable. Alors, tu casses et tu craches pour éclabousser leur aura.

Tu as la passion triste des peuples du sud qui aiment saboter les étoiles qui montent et cultiver les mauvaises herbes. Dès qu’une fille sort du lot, tu la traites de « pute », dès qu’un mec se distingue, tu le qualifies de « traitre ». Tu n’es qu’une pâle copie des millions d’aigris qui peuplent les cafés au sud de la Méditerranée, comme eux tu es le porteur passif d’un virus mental nommé défaitisme.

 […] Apprends à tourner la page. Il n’y a que les enfants qui vivent dans la mémoire immédiate. Les adultes sont capables d’aller de l’avant. Est-ce que les Chinois passent leur vie à cracher sur les Japonais pour le viol de Nankin ? Non, ils préfèrent travailler ! Est-ce que les Vietnamiens tiennent rigueur aux Français pour l’Indochine ? Non, ils n’ont pas le temps de se plaindre, ils bossent !

 […] La France te considère comme un enfant turbulent qui pourrit la vie de parents fatigués. Un enfant adopté que l’on regrette d’avoir amené à la maison. […] Tu as raté la première mi-temps, ce n’est pas si grave que ça. La vie est un match de foot qui se gagne aux prolongations. Ressaisis-toi, arrête de chahuter et va t’entraîner, la deuxième mi-temps est pour tout de suite.

Pour Boualem Sansal, les supporters algériens violents avaient trahi la France dans la phase finale de la CAN 2019 : Nous, Algériens, avons rarement l’occasion d’être fiers de nous. […] Partout dans le monde, Algérien rime avec vaurien. Cette réputation d’incivilité et de vulgarité est dure à porter pour ceux d’entre nous qui vivent dans le respect d’eux-mêmes et le respect de l’autre.

Tant il est vrai qu’en Algérie, on ne se reconnaît pas dans les dérapages français des supporters des Fennecs[1] : Ces cousins, descendus en masse dans les rues de l’Hexagone, de Paris à Marseille, le drapeau algérien à la main pour fêter, casseurs hélas à l’appui, la victoire en demi-finale de l’Algérie. […] Le comportement de quelques irresponsables conforte les racistes et le Rassemblement national ! Il y a plus d’interpellations en France après un match de foot que durant cinq mois de manifestations en Algérie !


[1] Martine Gozlan. Marianne. 19 juillet 2019.

Et Mamoudou Barry, tué parce que noir de peau. Juste pour « ça ».

Hamas et dolce vita

Oh non ! Pas Le Hamas !

Suheib Youssef

Au cœur de l’été encore, la dolce vita du Hamas fut révélée : corruption et vie de pacha. Tout cela de la bouche-même de Suheib Youssef, fils d’un de ses fondateurs. Explosion en plein vol du pieux récit des leaders héroïques qui auraient fait don de leur personne à la cause palestinienne et à Allah. Tout ça balancé sur la  12, la chaîne de télé privée israélienne la plus populaire : les cadres du Hamas à l’étranger vivaient dans des hôtels de luxe, que leurs enfants étaient inscrits dans des écoles privées et disposaient de gardes du corps, tout ce petit monde étant membre des Country Clubs, pendant que les Gazaouis dont le taux de chômage atteignait 50% et le revenu mensuel à peine 360 $ par foyer, s’éclairaient à intervalles aléatoires, usaient d’une eau polluée, faute à des stations d’épuration non entretenues, avant d’être mal soignés dans des hôpitaux démunis.

Et Mamoudou Barry, tué parce que noir de peau. Juste pour « ça ».

L’UNRWA corrompue

Pierre Krähenbühl

Parallèlement, l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, se trouvait compromise depuis le 29 juillet par un rapport interne pour le moins compromettant, publié qu’il fut par la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira. Rapport qui décrivit comment une clique, comprenant Pierre Krähenbühl, ledit Commissaire général, mais encore son premier cercle, avait accaparé le pouvoir : parmi les accusations, nous ne noterons que celles d’agissements à caractère sexuel inapproprié, népotisme, représailles, discriminations et autres abus d’autorité commis à des fins personnelles, pour réprimer des divergences d’opinion légitimes.   Lequel rapport interne destiné à être confidentiel avait fini par obliger l’ONU à faire semblant d’apprendre la nouvelle. Laquelle nouvelle obligea à son tour, au vu de son ampleur, les media à en parler, par crainte du ridicule. Le Monde du 13 aout titre sur … une Grave crise interne à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens. LOL.

La Suisse, les Pays-Bas, la Belgique, bloquèrent temporairement leur contribution au financement de l’UNRWA… La France ne pipa mot. Le Canada et les Etats-Unis coupèrent leurs financements à cette organisation corrompue qui promouvait le rêve nourri par les extrémistes de détruire Israël.

Et Mamoudou Barry, tué parce que noir de peau. Juste pour « ça ».

Péan versus Plenel 

Certains s’essaient à comparer 2 manières d’être journalistes. Ô la suprême offense. En préalable deux rappels : le positionnement de l’enragé et teigneux sieur Plenel en 1972, lors de la prise d’otages israéliens aux JO de Munich, et puis encore cette fort discutable complicité dans la propagation des thèses islamo- gauchistes de son ami Ramadan.

De plateau en plateau on le voit cet été, pointant du regard et de la main la responsabilité politique de Castaner, laquelle serait engagée, susurrait-il. Car l’animal ne hausse point le ton : seuls un regard faussement enjoué et un mauvais sourire ponctuent ses assertions. Le patron de Médiapart nous parle du feu vert d’un pouvoir qui aurait dit Allez-y, mais encore de cette médaille qui récompensa les policiers mis en cause dans des charges excessives. Il est à bout d’arguments ? Il s’en prendra alors à ce samedi soir où sa proie fut surprise, ô ravissement ultime, en boite de nuit, et ce un samedi soir. Plenel, ou Le Mépris.

Edwy Plenel

Plenel, il a du taf et il en aura toujours : rien ne lui répugne et plus c’est glauque mieux sa joie mauvaise exultera. L’affaire du homard a déjà fait plouf ? La mort de Steeve sera source d’orgasme même s’il sait bien qu’il n’arrivera pas à faire tomber sa proie. Peu lui chaut : notre procureur aura d’ici là déterré quelque os à ronger. Plenel pour moi c’est et ce sera toujours non, en seule raison des méthodes détestables employées par l’ami du prédicateur. Plenel, auxiliaire de justice, me rappellera toujours cette phrase des Misérables : il se nommait Javert. Il était de la police. Notre Javert à nous est devenu, à écouter certains, grand prêtre de la morale : Tout le monde relaie les papiers de Mediapart par paresse ou par peur d’être accusé de ne pas les soutenir, lâcha récemment le journaliste d’Enquête exclusive.

Donnons la parole à Benoît Rayski pour conclure : Déversoir tout à l’égout, fosse à purin, le plénélisme est un trotskysme, un avatar parmi d’autres d’un gauchisme religieux, sectaire et attaché à dénoncer, tel curé en chaire, les incarnations du mal, qu’il se manifeste lors du bal du village ou au sommet de l’Etat ; c’est la grande camaraderie des cafteurs humanistes.

Péan ? Bien qu’une vieille querelle l’opposât à notre Javert depuis qu’aidé de Philippe Cohen, celui qui s’essaya à en désosser les méthodes de travail dans La Face cachée du Monde, n’avait, lui, que bien peu à voir avec ceux qui s’affublaient eux-mêmes du titre pompeux de journalistes d’investigation.

Pierre Péan

Il eut la très mauvaise idée de mourir cet été, alors justement que Valeurs actuelles attendait de lui un essai de comparaison entre deux méthodes de travail : celles de notre Javert et les siennes. Celui auquel ses adversaires reprochèrent Le Monde selon K., livre à charge sur Bernard Kouchner paru en 2009 et des erreurs d’appréciation certaines en matière de géopolitique, fut néanmoins salué comme

l’un des plus grands journalistes d’enquête français, le taulier de l’enquête journalistique, un esprit libre habité par une exigence de vérité, rétif qu’il était aux sujets en vogue et aux modes médiatiques et jamais réticent à soulever les couvercles qui auraient pu recouvrir un événement d’intérêt à ses yeux.

Attendre sur son bureau les PV des juges, ce n’est pas de l’enquête, mais de la gestion de fuites. Je ne suis pas un auxiliaire de justice, conclut-il à propos des méthodes de son confrère. Ça fait des années que je m’évertue à répéter que je ne me reconnais pas sous le vocable de journaliste d’investigation. Investigation, c’est la traduction d’une expression américaine policière. Je préfère le mot enquête. Je me définirai plutôt comme un enquêteur d’initiative sur sujets sensibles.

Tributaire de ses sources, il affirmait enfin que le journalisme c’était l’art de la distance et de la proximité.

Et Mamoudou Barry, tué parce que noir de peau. Juste pour « ça ».

300 000 livres brûlés par Erdogan

En Turquie, la purge lancée par Erdogan se poursuit avec la destruction de 300.000 livres. Le régime entend détruire tout ce qui pourrait avoir un lien avec les organisateurs du coup d’État manqué de 2016 et celui qu’il désigne comme son commanditaire : Fethullah Gülen. Dernière cible en date : les manuels scolaires de mathématiques.Le ministre de l’Éducation Ziya Selçuk vient de donner un chiffre impressionnant : en l’espace de trois ans, il a fait retirer des écoles et des bibliothèques 301.878 livres et les a détruits.Selon le site Internet Turkey Purge, la censure va très loin dans l’absurde : en 2016, un livre de mathématiques aurait été interdit au motif que les initiales de Fethullah Gülen, réfugié aux États-Unis, apparaissaient dans un exercice de géométrie qui mentionnait une ligne allant du point F au point G.

En à peine trois ans, l’édition turque a été décimée. Vingt-neuf maisons d’édition ont fermé. 80 journalistes ont fait l’objet d’enquêtes et de poursuites et 5822 universitaires ont été bannis de 118 universités publiques.

Et Mamoudou Barry, tué parce que noir de peau. Juste pour « ça ».

C’est la rentrée!

Les pompiers grévistes font l’objet de tentatives de répression de leur droit de grève, lequel se limite au port très symbolique d’un brassard gréviste. La grève des urgentistes continue 5 mois après. Sans bruit qui aurait pu déranger les malades… mais encore notre été. Des effectifs épuisés. Des conditions matérielles inénarrables. Les policiers, eux, égrènent le nombre de suicidés dans leurs rangs. Les professeurs penseront aux agriculteurs qui devront faire avec le CETA et aussi le MERCOSUR, et puis … les retraités. Qui sauront bientôt à quelle sauce ils pourraient être mangés. Ou pas.

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1 Comment

  1. Trois remarques. 1) Rosanna Arquette est une raciste pathétique : le racisme peut autant être motivé par la haine de soi que la haine de l’autre. Il faudrait sans doute lui apprendre les milliers de crimes racistes commis contre des Blancs en Afrique du sud et au Zimbwawe. Ceux commis en Europe et dans son propre pays. Imbécillité du monde du spectacle.
    2) ce qui vient d’être révélé sur l’attentat des Rosiers confirme la lâcheté munichoise honteuse de nos gouvernants. Si les victimes n’avaient pas été juives, y aurait-il eu négociation avec les terroristes ? La question se pose.
    3) le régime d’Erdogan s’attaque à la culture comme tous les régimes fascistes. Qui en Europe a des liens étroits avec la Turquie ?
    Et puis un 4) pour terminer, quand même : Edwy Plenel est un sordide individu. C’est pour cette raison qu’à BFMTV ils l’adorent.

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