Imaginons la relation France-Israël sans la cassure de 1967…

Même si l’exercice relève de la fiction et procède d’un simplisme très critiquable, rêvons une seconde à une relation privilégiée entre la France et Israël, à l’image de celle qu’elle était dans les années 1950 :

− le musée du Louvres aurait ouvert son annexe à Tel Aviv (je ne vais pas jusqu’à Jérusalem…) plutôt qu’Abou Dhabi où les férus d’histoire de l’art occidental sont peu nombreux, …

− l’industrie nucléaire française aurait poursuivi son partenariat avec Israël, ce qui aurait convenu aux deux parties (car la France, qui maîtrise cette technologie, n’arrive pas à la vendre régulièrement à l’étranger, et Israël aurait eu de l’énergie moins chère pendant des décennies),

− la découverte des gisements pétroliers et gaziers en Méditerranée aurait vu la naissance d’un partenariat avec TOTAL, qui aujourd’hui se débat en Iran face aux rétorsions américaines,

− l’entreprise Dassault n’aurait pas eu à réclamer sans cesse des aides de l’état pour mener à bien son programme Rafale, et Israël aurait pu diversifier ses fournisseurs d’armes,

− même raisonnement pour l’industrie navale militaire qui a passé son temps depuis les années 70 à vendre des bâtiments à des pays incapables de payer sans aide à l’export et gourmands en commissions diverses et variées,

− même raisonnement, dans les années passées pour les chars français invendables,

− des accords bien ancrés entre grandes écoles et grandes universités auraient pu permettre l’éclosion de nouvelles technologies partagées, dans les domaines informatiques, médicaux, mais aussi d’ingénierie et d’infrastructures. Israël aurait pu se prévaloir de lignes de voies ferrées et de tram beaucoup plus tôt, et la France aurait pu apprendre à transformer ses travaux universitaires en projets économiquement viables,

− la France aurait évité de perdre du temps, de l’argent, et des hommes au Liban et en Syrie pendant plus de trente ans sans en retirer le moindre bénéfice au profit d’une politique étrangère plus tournée vers l’efficience et l’avenir que vers des accords Sykes Picot condamnées à la disparition,

− Israël aurait trouvé des débouchés en Europe de façon plus naturelle, la France n’ayant donc pas été le fer de lance de l’antisionisme depuis Giscard d’Estaing,

− la France aurait bénéficié de moins de sympathie de la part des pays membres de la Conférence Islamique, mais est-ce vraiment un drame ? Cela n’a jamais permis d’obtenir le baril de pétrole à un meilleur prix que le méchant Satan américain…

− la France n’aurait pas accueilli l’ayatollah Khomeini, et cela aurait peut être changé la face du monde contemporain,

− la France aurait peut être subi des attentats de la part d’extrémistes palestiniens puis d’extrémistes islamistes. Tiens, là, pas de changement à noter…

− Israël aurait pu tirer des leçons utiles sur certains fonctionnements administratifs français, car tout ne marche pas si mal dans ce vieux pays,

− la France serait restée une voix indépendante, alliée dans USA mais plus entendue,

− Israël aurait pu enrichir sa vie culturelle avec plus d’échanges, moins de boycotts imbéciles, en gardant une facette « vieille Europe » plus prononcée,

− Un partenariat France-Israël en Afrique, notamment subsaharienne, aurait eu des résultats beaucoup plus probants qu’aujourd’hui,

− Israël aurait même pu tirer profit des qualités du football français et de sa politique de formation pour briller un peu plus dans ce domaine ces dernières décennies…

Jean-Philippe Katz

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