L’infinitif “révolutionner n’est pas fortuit”. Le Président avait publié un livre durant sa campagne électorale, au titre évocateur, voire prometteur “révolution”. C’était bien joué et cela a marché : il est arrivé à faire miroiter à tout le monde la perspective d’une révolution dans la pratique politique et tout le monde a marché, enfin les 40% qui l’ont élu. Le moins qu’on puisse en conclure est que le pays a un problème avec sa démocratie, d’autant qu’à la victoire présidentielle s’est greffée celle législative qui a donné la majorité absolue.
Circulez y a rien à voir, l’assemblée nationale se transforme en chambre d’enregistrement sur le mode des républiques bananières.
Depuis les élections européennes, ils ont été très affairés en “Macronie”, les histoires coutumières au microcosme politiques n’ont pas manqué.
L’HUMEUR de ce jour se propose un passage en revue des faits les plus commentés.
PRIMO : J’ai lu le livre en question, je n’y ai trouvé ni forme ni fond, si ce n’est un catalogue de mesures comme on en a déjà vu en période électorale.
Mais en général, les promesses ont le secret de vite s’éroder au contact du terrain.
Dès le départ, la sélection du personnel, le choix du gouvernement, les rapports au parlement, l’émergence d’un ego démesuré, la violence avec laquelle les opposants sont congédiés (il faut se rappeler celle du chef d’état major de l’armée), l’imposition de collaborateurs qui n’étaient pas à leur poste tel Benalla, la légèreté avec laquelle les affaires de l’Etat sont gérées… ne laissaient aucun doute sur les fait que nous étions mal embarqués.
Non seulement nous assistions médusés à la reproduction à l’identique des vieilles habitudes politiques; mieux encore, une réelle aggravation de cette tendance est perceptible, surtout quand on s’aperçoit qu’il n’ya aucune opposition à l’intérieur de l’écurie présidentielle.
SECUNDO : Du temps de Hollande, on avait au moins droit à des coups de gueule d’hommes tels Montebourg ou Hamon et Valls… Aujourd’hui, il y a un discipline de fer déclinée par le président et personne ne bronche, tout le monde marche. De ce point de vue, c’est clair, c’était mieux avant.
La violence dans la gestion du mouvement des gilets jaunes, l’implication directe du président dans la campagne électorale des européennes, l’autoritarisme affirmé dans la mise en place d’un arsenal législatif qui ne laisse pas de place à la démocratie, et dont la dernière mouture est celle qui se propose de museler la critique du religieux, les manœuvres politiciennes de débauchage des élus de tout bord en perspective des municipales sont édifiantes. La fin justifie les moyens, et il n’est pas question de lésiner dans ce registre.
TERTIO : Les feuilletons récents du renvoi de Sarkozy devant la justice, le procès Balkany, l’affaire Tapie, nous renseignent sur des pratiques politiques condamnables, et qui ne font pas honneur à la république.
Le dernier feuilleton de l’ancien président de l’assemblée nationale, et son usage délinquant de l’argent du contribuable ont de quoi décupler la défiance du peuple vis-à-vis des responsables politiques.
QUATRO : Voici mes tweets à chaud sur ce feuilleton, et plus…
– La honte : une bouteille de cru à 500 euros, l’équivalent d’un RSA; ça l’a pas grandi, le bougre. Je préfère rester sur mon pote Brassens. “Le meilleur des vins n’est pas forcément le plus cher, c’est celui qu’on partage”.
– Suite au scandale dévoilé à propos du sieur De Rugy, il s’avère indispensable de repenser la politique. Il faut en finir avec le train de vie monarchique de nos responsables tous secteurs confondus.
– La politique, ce n’est pas se servir, c’est servir les autres. Beaucoup de gens le font bénévolement, je le fais moi-même.
La politique ne doit pas être un métier, cela doit être un passage aux affaires du pays pour un temps limité : 2 mandats sont largement suffisants. Il faut du renouvellement, du turn over, de l’ouverture.
– Quand il s’agit d’intérêts matériels, tous les politiques cautionnent le système en vigueur qui les sert. De l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par la droite, le centre et la gauche.
– Le cumul des retraites est un scandale. Pour l’exemple et c’est général, Laurent Wauquiez selon ce qui est rapporté aurait droit à 13 ans de retraite pour avoir travaillé 40 jours au conseil d’Etat. Retraite qu’il va cumuler avec toutes les autres. Tous les politiques son concernés par cela.
– Une petite histoire vécue dans un pays du nord de l’Europe, la Norvège si je ne m’abuse. Une ministre est sortie de son cabinet pour aller acheter des cigarettes au tabac le plus proche, et elle a payé avec sa carte bancaire pro. Le lendemain, elle a été virée. A bon entendeur!
– Une vraie réforme à mener : rendre la politique non attractive matériellement. De la sorte ne resteraient que ceux qui feraient la politique par engagement, et à qui un remboursement des frais et un salaire moyen suffirait. C’est pas mal comme idée, non!
Mon invite à méditer avec mon pote Voltaire :
” J’aime à voir les maîtres de l’Etat simples citoyens ”
” Il a fallu des siècles pour rendre justice à l’humanité, pour sentir qu’il est horrible que le grand nombre semât et que le petit recueillit “.
Une bonne soirée
Au prochain délire!
Khaled Slougui
J’adhère totalement à cet article. J’ajouterai que la nullité intellectuelle, le vide cérébral absolu du macronisme est son meilleur atout. C’est précisément ce qui explique le soutien indéfectible de la plupart des médias français ou étrangers à LREM. C’est l’attrait du vide, passé du domaine de la physique à celui de la politique. Phénomène déjà éprouvé plusieurs fois ces 20 dernières années.
Vos propos, Monsieur Slougui, sont ceux que l’on aimerait voir appliqués en pratique quotidienne dans la sphère politique.
Pour en arriver là, je propose que l’on crée, au sein de cette sphère, un corps d’INSPECTEURS, comme il y en a par exemple dans la sphère médicale.
En effet, en tant qu’ancien “Médecin inspecteur de Santé Publique”, je peux vous affirmer que bien des abus sont prévenus grâce à des inspections régulières pratiquées dans le domaine de la médecine.