Tunisie : « Les cellules dormantes du djihad n’ont pas été démantelées »

Pour l’historienne franco-tunisienne Sophie Bessis, à qui on doit de nombreux ouvrages, notamment une biographie de Bourguiba et une très récente « Histoire de la Tunisie »* le pays, confronté au péril terroriste, au marasme économique et à la confusion politique, est à l’arrêt. Une nouvelle génération doit prendre le pouvoir.

Marianne : La Tunisie est frappée à nouveau par le terrorisme, un risque de vacance politique se profile avec le mauvais état de santé du président tandis que des élections sont attendues à l’automne. Comment, selon vous, préserver et assurer la transition démocratique ? Quel rôle peut jouer la France ?

Sophie Bessis : Compte tenu des modes opératoires du terrorisme dans le monde arabe comme dans la région sahélo-saharienne, la Tunisie ne peut être totalement à l’abri de ses frappes, malgré les progrès qu’ont fait ses forces de l’ordre depuis l’apparition des premiers maquis djihadistes en 2012. Les attentats du 27 juin sont intervenus à un moment délicat : sur le plan économique, ils fragilisent une situation déjà dégradée en compromettant une saison touristique qui s’annonçait bien. Sur le plan politique, ils bousculent une séquence pré-électorale marquée par le surgissement de candidats populistes qui peuvent jouer sur les peurs légitimes de la population, même s’ils sont pour l’instant écartés de la course par les amendements récents apportés au code électoral.

L’état de santé du président pourrait en outre modifier le calendrier. Et son âge, 92 ans passés, n’incite pas à l’optimisme. De plus, le refus des deux forces politiques dominantes – le parti islamiste Ennahdha et la mouvance présidentielle – d’installer la Cour constitutionnelle, comme le prévoyait la constitution de 2014, prive la Tunisie d’un organe central de son édifice institutionnel, ce qui pourrait poser des problèmes en cas de vacance à la tête de l’Etat. Cela dit, personne n’a intérêt à provoquer de l’instabilité en cas de décès prématuré du chef de l’Etat.

Source marianne

*Histoire de la Tunisie, de Carthage à nos jours. Tallandier, 525 pages, 23,90 euros.

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4 Comments

  1. Ce n’est pas avec Sophie Bessis qu’on vaincra le terrorisme des djihadistes et islamogauchistes Et des communistes et autres trotskistes .
    En communiste Caricaturale Elle a commis des écrits et des actes ignobles contre Israël et le sionisme en général .
    Virera t elle sa cuti sur le tard comme sa mère ?

  2. « …personne n’a intérêt à provoquer de l’instabilité « ?
    FAUX. Les islamistes ont tout intérêt.
    Et ils sont à l’affût. Comme en Algérie, un point commun étant un président-momie qui n’occupe ce poste qu’à cause de son incapacité à l’occuper.
    La Lybie est déjà en guerre civile ; le Maroc bénéficie d’une stabilité provisoire et de pure forme.
    Le Maghreb promet des feux d’artifices qui se verront jusqu’à Marseille ; même Paris…

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