L’odieux procès fait à Christine Angot. Sarah Cattan

C’est ainsi : Elle est de ces personnages publiques clivants. Ils l’aiment ou la détestent. C’est au point qu’ils se croient dispenser de dire pourquoi un tel amour ou une haine aussi coriace. Parce que, lâchent-ils, si vous insistez. J’l’aime pas.

Voilà que depuis 4 jours, l’écrivain, qui fut un jour amenée à porter la contradiction à l’intègre François Fillon, jadis candidat LR, lors d’une émission politique, et qui a servi d’animatrice dans une de ces émissions qu’il est de bon ton d’appeler Talkshow, est devenue Une Affaire, un Dossier, et un hashtag a même été lancé à son encontre, et par notre Ministre de L’Outre-Mer : Tousuniscontrelahaine, sommant le CSA d’Instruire, Oui, d’Instruire ce … dossier.

Ça s’étrille de tous les côtés. CRAN. BrigadeAntiNégrophobie. LigueDeDéfenseNoireAfricaine.

La voilà qualifiée de négationniste. Menacée d’un procès.

Moi je dis qu’au lieu de chercher noise à un Soral, qu’on donne enfin l’exemple et qu’on pendouille sur la place publique la fautive.

Mais je m’égare. Comment diable ai-je fait, malgré La Tribune des 40, pour oublier que nous étions abolitionnistes et que donc, il faudrait se contenter de punir l’impudente d’une autre manière. Qu’on l’embastille alors. Qu’on la fasse se taire à jamais

Ne vous rendez-vous pas compte du forfait qu’elle commit, à une heure de grande écoute qui plus est.

Elle qui se mêla, débattant face à FOG et Ginette Kolinka, – à laquelle elle dit sa gratitude d’avoir raconté, un peu comme Les Quatre sœurs d’un Lanzmann- de proférer que, l’indifférenciation menant à l’indifférence, il fallait donc, pour chaque type de crimes, en expliquer les spécificités. Ce à quoi elle s’attacha aussitôt, expliquant que le but de l’esclavage était de réduire des humains à des fonctions de machines-outils, les esclavagistes ayant tout intérêt à veiller sur le maintien en … bonne santé de cette marchandise qu’il s’agirait ensuite de vendre au meilleur prix, de les maintenir donc en bonne santé, faisant en somme de ce mécanisme monstrueux une description au scalpel qui ne laissait aucun doute sur l’ignominie de la chose.

Mais ils ne l’entendirent point ainsi.

Mais ils ne l’entendirent point ainsi. Et que n’avait-elle point parlé, la perverse, de la castration systématique lors de la traite des noirs par les arabes, génocide s’il en était !

Et que n’avait-elle point chiffré, l’ignorante, ou pire encore, l’hypocrite, de ces 11 millions de morts !

Dans un raccourci stupéfiant et un fol élan, ils lui appliquèrent l’étiquette de négationniste, réservée d’ordinaire à ceux, trop nombreux, qui nient la réalité de la Shoah, mais désormais accordée aux autres, d’une perverse prudence, qui vouaient leur vie à en diluer la spécificité et donc l’unicité, afin qu’on cessât de leur rabattre les oreilles avec cet antisémitisme qu’on leur servait, forcément, à toutes les sauces…

Depuis que Goering et ses pairs, dans un souci de désindividualisation qui devait déboucher sur l’extermination de masse, imposa aux Juifs et Juives d’Allemagne l’adjonction d’un prénom supplémentaire, le même pour tous, Israël pour eux et Sarah pour elles.

Depuis encore cette diabolique entreprise de dé-nomination, ce meurtre des noms qu’un indélébile numéro tatoué sur le bras devait remplacer à jamais.

Depuis ce projet fou d’un génocide rationalisé, systématisé, industrialisé, ce qu’un Claude Lanzmann nommait en secret La chose, avant que Shoah, terme récurrent dans la Bible et signifiant l’anéantissement, fut choisi, nom intraduisible susceptible d’évoquer holocauste, génocide ou Solution finale.

Qu’a dit d’autre Christine Angot.                    Ses propos sont les nôtres.

Celle qui est depuis quelques temps la cible des antisémites dut répondre par un communiqué de presse. Dire qu’elle regrettait de ne pas avoir réussi à se faire comprendre et d’avoir blessé par ses propos. Répéter que son intention était à l’opposé : J’ai voulu rapprocher les deux crimes contre l’humanité que sont l’esclavage et la Shoah, tout en prenant soin de de spécifier la différence fondamentale de méthode dans la déshumanisation, d’un côté exterminer les personnes, de l’autre leur retirer leur humanité pour en faire des objets de commerce qu’on achète et qu’on vend. L’expression ‘en bonne santéétait cependant absurde. Je suis bien consciente que de nombreux esclaves ont été tués et que le propriétaire exerçait sur eux un droit de vie et de mort. Indifférencier les souffrances infligées par ces crimes me paraît dangereux. L’indifférenciation pouvant conduire à l’indifférence. Je n’ai pas su trouver les mots. Je le regrette. Mon travail est de me faire comprendre. Je m’excuse d’y avoir échoué. Il me tenait à cœur d’éloigner la concurrence victimaire dont certains jouent.

Christine Angot, communiqué de presse, 4 juin 2019.

Les plus sages verront là une affaire classée. D’autres, qui se délectent de ces jouissances perverses, voudront en faire une affaire d’audiovisuel na-tio-na-le, et, pire encore, un crime qui devrait emmener la coupable au procès : au Tribunal pour avoir parlé de ces esclaves qui moururent en bonne santé. Qui furent fouettés et contents. Déportés et satisfaits. Violés et heureux. Esclaves et heureux.

C’est que ceux-là, trop contents de l’occasion offerte, ne virent point d’inconvénient à demander dans un communiqué qu’on détrôna la statue de… Colbert, lequel avait préparé à la demande de son roi … le Code noir.

Quant au CRAN, il demanda non seulement des excuses, mais aussi des réparations. Et je passe sur ceux qui fustigèrent … le sionisme de cette femme. Ah Christine Regarde un peu où tu les as amenés, avec ta pensée complexe…

Mauvais procès, mauvaise foi de ses détracteurs. Lesquels lui font dire l’inverse de ce qu’elle a voulu dire. Lui reprochent d’avoir minimisé l’horreur et les crimes de l’esclavage en redisant en somme, indéfiniment, que la Shoah, mise à mort programmée, resterait un génocide à part.

N’est-il pas enfin le service minimum que de venir rappeler haut et fort que la fautive fut récemment cible d’insultes racistes et antisémites. Qu’on avait appelé à la défigurer. Qu’il y eut peu de réactions lorsqu’elle fut qualifiée de sale pute juive à négro sur laquelle on déverserait de l’acide en pleine gueule. Tous ensemble pour lyncher Christine Angot, pouvait-on lire sur les murs de Vannes.

Rien.

Ou si peu.

Qui en parlèrent.

Et aujourd’hui on irait la lyncher ? Ceux qui se sont senti.e. s indigné.e. s par la diffusion de ce message aux sous-entendus racialement hiérarchisant iraient demander des comptes aux responsables de la chaîne publique ?

Et aujourd’hui on irait disserter sur ce Rien qu’elle n’a pas dit et qu’on eût tant aimé qu’elle eût dit ?

Et aujourd’hui un Daniel Schneidermann parlerait de sa sortie négationniste sur la traite des Noirs ? Irait gloser sur le qualificatif de l’écrivain, qui alla s’excuser d’une expression absurde alors que le Tribunal médiatique la jugeait odieuse et parlerait … d’ignominie Rien que ça…

Vous l’aurez compris. Je l’aime. J’aime l’écrivain. Son écriture. Ce dont elle parle. J’aime encore la Femme. La citoyenne. Sa vigilance. Son courage. Sa sincérité. Jusqu’à ses maladresses. Rares. Humaines. Et je reste coite devant l’indigne et méprisable procès qui ici lui est fait.

Sarah Cattan

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15 Comments

  1. Même lecture des faits que toi Sarah! Et ce matin le Pascal Praud en remit une nouvelle couche avec des invités le petit doigt sur la couture du pantalon devant un dénommé Rost, qui s’insurgeait au nom des esclaves d’hier et bien moins de ceux d’aujourd’hui et de demain.
    Christine Angot commit malgré tout une maladresse en disant que les négriers souhaitaient garder leurs prisonniers « en bonne santé » pour le travail, car, si corvées (plus que travaux) étaient au bout du voyage, les contremaîtres s’entendaient à mater « le bois d’ébène » jusqu’à la mort incluse. Mais sur le fond elle avait raison, une raison que tout le monde veut à présent lui faire rentrer dans la gorge ! Stupide époque décérébrée !

  2. L’émission ONPC est propice aux dérapages et c’est même son gagne-pain ; chaque ânerie prononcée par quiconque sur ce plateau en augmente l’Audimat ; on dirait parfois que les « chroniqueurs » sont payés pour ça.
    Christine Angot a donc cru rendre service à son employeur mais cette fois, peut-être un peu trop.
    Un tweet de Ruquier du 4 juin dit : « La saison prochaine, les journalistes, éditorialistes ou témoins de l’actualité qui seront présents sur le plateau seront différents chaque semaine ». Par ailleurs il annonce qu’Angot ne sera pas reconduite dans l’émission la saison prochaine.
    Et Angot depuis l’émission réagit au tollé par des excuses : « Mon travail est de me faire comprendre. Je m’excuse d’y avoir échoué ». C’est le moins que l’on puisse dire.
    Le problème principal étant, à mes yeux, qu’avec ses gros sabots elle attise la concurrence victimaire devenue ces dernières années un moteur principal du négationnisme et source de mésentente sinon de querelle, surtout avec les Afro-américains et d’autres peaux foncées.
    Ses origines juives (du côté de sa mère, née Schwartz) devraient l’inciter à la reflexion avant de l’ouvrir toute grande.
    Au passage elle alimente le dénommé Dieudonné, qui gratifie désormais qui veut l’entendre d’une séquence Youtube « dédiée » à sa façon parlant d’une « hiérarchisation pathologique et obscène des souffrances humaines ».
    Merci qui ? Merci Christine !
    Pierre Dac disait jadis militer pour que les Juifs aient le droit d’être stupides. Son vœu est désormais exaucé.

  3. Le CRAN est une association identitaire et raciste qui devrait être interdite depuis longtemps. Tout comme le PIR et l’UNEF.
    Les incultes du CRAN, des Indivisibles et du PIR ne connaissent même pas l’histoire de l’esclavage et du colonialisme : comme l’a notamment montré l’histoire sénégalais Tidiane N’Daye dans « Le génocide voilé », la traite des Noirs (or l’esclavagisme ne s’est pas limité à la’traite des Noirs ) a beaucoup plus été pratiquée par les Arabo-musulmans que par les occidentaux. (17.000.000 d’esclaves noirs dans le premier cas contre 11.000.000 dans le second) S’il existe peu de descendants de la traite des Noirs arabo-musulmane, c’est que les hommes étaient presque systématiquement castrés, ce que les occidentaux n’ont jamais fait. Les médias qui donnent la parole au CRAN (BFMTV, Cnews… ) montrent que le journalisme télévisé n’a absolument aucune éthique, aucune déontologie.

    • Mais pouquoi tous ces noirs et arabes envahissent la France et l’Europe et les USA alors qu’ils ont demandé et fait la guerre pour leur indépendance : résultats nuls apres dilipidation de l’héritage français qui les a sortis du moyen âge pour l’AFN et LAFNoire.Tous ces pays vivent de la mendicité de l’Europe et des USA car leurs frères riches pétroliers ne leur donnent rien sauf pour acheter des armes.
      Ce sont des gens qui sont pleins de haine Mais qui empochent l’ argent des Francais et Il devraient repartir chez eux car ils sont trop différents de nous
      Pour la petite histoire sachez que les chefs noirs vendaient leurs frères comme esclaves et que les arabes par des razzias continuels prenaient tous les noirs enfants ., femmes , hommes pour en faire des esclaves surtout pour Le sexe et les travaux et les vendaient aussi dans les marchés d’esclaves ou fournissaient les harems
      Les plus grands esclavagistes des noirs sont les arabes et ça continue en Afrique noire surtout les fillettes esclaves sexuelles comme avec les arabes deDaesh qui font la même chose à près les syrienne ex, les yezidis ôu les kurdes
      ….

  4. @ Javelot: Angot a explicitement reconnu avoir gaffé en parlant de l’objectif de préserver la « bonne santé » des esclaves. Il n’empêche : vous enfoncez le clou avec des termes..qui dénotent toute votre subtilité : « peaux foncées » , « l’ouvrir toute grande ». Les visés apprécieront.

    Je ne sais ce qui vous motive exactement : jouer les donneurs de leçons ? Mais pensez-vous sérieusement que les Dieudonne et consorts aient attendu la maladresse lexicale d’Angot pour étaler un antisémitisme crasse ? Non. Alors qu’etes- vous en train de plaider? L’indifférenciation entre crime d’esclavage et crime de génocide ? Camus disait que mal
    nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde. C’est ce que tenta de rappeler Mme Angot et que certains, par pur opportunisme et lâcheté viennent aujourd’hui lui reprocher.
    Pour ma part, je préfère me rappeler de l’appui que rabbins et hommes de loi juifs apportèrent au combat des Noirs – Martin Luther King et Nelson Mandela, qui acceptèrent avec gratitude la main tendue de leurs frères blancs et juifs pour la cause de l’égalité de dignité et de droits de tous les êtres humains. C’est ce qu’oublient bien mal à propos dieudonnistes et indigénistes biberonnés a la haine aujourd’hui et qui sont les vrais fossoyeurs des combats qu’ils prétendent mener. Eux et eux seuls.

  5. Les souffrances injustes infligées aux Noirs et aux Juifs tous siècles confondus, sont incontestablement des crimes contre l’humanité. Cependant, dans la hiérarchie de l’horreur, la condamnation d’un Peuple aux travaux forcés, est objectivement moins inhumaine qu’une peine capitale avec exécution effective.

    • Le problème (voir mon commentaire plus haut) c’est que l’immense majorité des gens connaissent très mal pas l’histoire de la traite des noirs, et celle des autres formes d’esclavagisme encore moins. Ils connaissent 30% de l’histoire de l’esclavagisme à tout casser et s’imaginent que cela correspond à la totalité.

    • …Un Peuple aux travaux forcés, est objectivement moins inhumaine qu’une peine capitale avec exécution effective.
      Effectivement, lors des rafles, en emportant quelques biens, les malheureuses personnes concernées consentaient en quelque sorte forcées au travail, mais certainement pas à l’extermination!

  6. @Nadia Lamm ci-dessus.

    « Je ne sais ce qui vous motive exactement », dites-vous, Nadia.
    Moi non plus je ne sais ce qui vous motive exactement… Mais l’ai-je dit ?
    « …des termes..qui dénotent toute votre subtilité », dites-vous.
    Et la vôtre ? Une peau foncée n’est pas claire, non ? Une grande g… l’est, non ?
    Manquez-vous d’arguments au point de verser par automatisme dans l’ad hominem ?
    Me suis-je permis le ad feminem ?
    Vos arguties (et d’autres ici) sont hors sujet et l’adjectif « odieux » en titre de cet article… l’est.
    Christine Angot a raté une occasion de se taire ;
    pompier pyromane, elle attisa tout ce qu’elle aurait dû combattre. C’est de l’irresponsabilité ; sinon du cynisme.

    Ce qui interroge la pertinence de l’écrivain en bateleur de foire (pardon… chroniqueur chez Ruquier et ses semblables).
    Yann Moix, c’était pas mieux.
    Stephen King (sauf erreur) dit n’écrire que 300 mots par jour mais y mettre toute la journée et en sortir exténué.
    Normal. Chaque phrase d’écrivain (vrai…) est ciselée et retravaillé ad nauseam.
    Exactement le contraire du pingpong verbale ad hominesque de la faune habituelle des plateaux télé.

  7. Christine Angot s’est de toute évidence exprimée sur un sujet qu’elle ne connaît pas. Lors du transport de la marchandise que représentait les esclaves, ceux-ci étaient entassés, entravés, par centaines dans les cales des navires qui faisaient route vers le Nouveau monde. Lors de ce transport, nombre d’entre eux décédaient et les mourrants étaient jetés par dessus bord avec ceux qui n’avaient pas survécu. Les esclavagistes comptaient sur le nombre, sur les plus résistants, afin d’avoir suffisamment de marchandise à vendre une fois arrivés à bon port. La bonne santé de ces femmes et de ces hommes – qui n’étaient alors pas considérés comme des êtres humains- n’était donc pas leur préoccupation. Je ne crois pas que madame Angot puisse être taxée de négationnisme ni qu’elle a voulu opérer à une hiérarchisation des crimes contre l’humanité, mais elle a perdu une occasion de se taire.

  8. L’esclavage, c’est l’esclavage, La Shoah c’est La Shoah, et tous deux sont des crimes contre l’humanité. Mais de là à les mettre sur un même plan, ne comptez pas sur moi.
    Je rappelle que dans leur Histoire, les Juifs ont eu la double peine, puisqu’ils avaient subi l’esclavage en Égypte au temps des Pharaons.
    En ce qui concerne la « faute » de Christine Angot, n’exagérons pas. Elle s’est excusée pour sa gaffe, restons-en là.

    • C.Angot est un écrivain du réel, ses mots sont parfois crus mais ses mi-dires sont vrais.
      Rappelons que l’étymologie du mot « esclave » provient de slaves, qui n’étaient pas des noirs.
      On utilise ses propos à mon sens pour des profits politiques.
      Quelle honte pour Ginette Kolinka ! Cette personne a pu dire que si elle savait que son enfant devait connaître les camps, elle l’étranglerait de ses mains pour l’empêcher de vivre l’état sauvage, l’absence de pensée qui l’a sauvé.
      Pensons aussi à Marceline Leridan-Irvens qui aurait préférée que ce soit son père qui revienne et non elle.
      Étre l’objet d’un maître est affreux autant que la prostitution mais malheureusement il n’existe pas de mot pour parler des camps d’extermination, processus de ďéshumanisation.
      C.Angot a était aussi victime de l’horreur humaine. Que quelqu’un lise « une semaine de vacances » s’il y arrive encore. Le monde marche sur la tête. De confession catholique j’élève les enfants dans le respect de chacun et surtout de réfléchir par eux même.

  9. Les archives de la traite,presque toutes numerisees,sont conservees en partie aux archives nationales,a Paris.Qui les a consultees ? Les archives d outre mer a Aix commencent au XIXeme siecle
    Un chercheur sur l ile de Goree (1679-1860) garnison du bataillon d Afrique (voir WIKI).

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