Cannes 2019 ? Ce n’est plus party mais parti !
Après 12 jours de surprises, de débats, d’éblouissements, de déceptions et de passions, le 72 ème Festival de Cannes vient de faire retentir son clap fin sous les applaudissement du public pour ‘’Hors Normes’’ du duo Tolédano-Nakache (que l’on verra en salles en octobre prochain).
Quelques instants auparavant, le Palmarès aura eu le mérite de mettre l’accent sur une donnée de plus en plus évidente : les cinéastes ‘’cultes’’ voire iconiques n’ont aucun passe-droit sur les trophées décernées. Ainsi, hormis les Frères Dardenne avec le Prix de la mise en scène au très moyen ‘’Jeune Ahmed’’ (actuellement en salles), aucun réalisateur de renom ne fut personnellement primé. Même Pedro Almodovar dont on attendait la Palme pour ‘’Douleur et Gloire’’ a dû céder sa place à un cinéaste sud-coréen de plus en plus tendance (heureusement son acteur principal Antonio Banderas fut très justement couronné). Quant aux autres, rien à signaler, la bérézina… : Ken Loach, Terrence Malick, Arnaud Desplechin, Quentin Tarantino, Jim Jarmusch, Xavier Dolan, Abdellatif Kechiche … Il est vrai que certains d’entre eux n’avaient pas – loin de là – proposé leur meilleur opus ; d’autres déçurent carrément (Kechiche). Au moins cet état de fait pourrait remettre en cause vis-à-vis de Thierry Frémaux et du comité de sélection, la sacro-sainte habitude de privilégier presque automatiquement certains de ces habitués de la Croisette qui ont l’air d’avoir un abonnement à vie au Festival. Quelques années de purgatoire n seraient-elles pas le meilleur remède tant pour leur créativité que pour le plaisir des cinéphiles ?
Pour la Palme d’Or, ce sera dès le 5 juin prochain que l’on pourra découvrir en salles la nouvelles bombe du cinéaste de ‘’The host’’ : ‘’Parasite’’ signé Bong Joon-Ho ; une farce noire, drôle et cynique sur les différences de classes sociales en Corée du Sud.
Enfin, si la France eu droit à quelques satisfécits au Palmarès (‘’Les Misérables’’, ‘’Portrait de la jeune fille en feu’’…), c’est aussi à un film… palestinien que l’on doit l’un des moments les plus tendres et drôles du festival : ‘’It must be Heaven’’ d’Elia Suleiman, une fable burlesque et onirique sur l’exil, saupoudrée d’un humour entre Tati, Buster Keaton et Woody Allen. Politique certes, mais ni violente ni radicale.
Laurent Gahnassia
Poster un Commentaire