Le propre des islamistes est d’essayer de prendre les textes et les Hommes en otages, de prétendre à l’infaillibilité du fait qu’ils parlent au nom de Dieu, quand ils ne s’y substituent pas carrément, d’avoir le monopole en matière d’interprétation religieuse.
Mes amis ne comprennent pas mon acharnement à mener le combat, qui consiste à signifier qu’il y a une autre façon d’appréhender le religieux, qu’il est d’autres références intellectuelles à mobiliser dans ce sens, qu’il existe une critique de la raison islamique pouvant s’appuyer sur ce qu’on a appelé l’humanisme en contexte islamique (Arkoun).
Je persiste et signe, il faut ôter l’argument islam aux islamistes; je m’inscris dans la guerre des interprétations que le lumineux Abdelwahab MEDDEB appelle de ses vœux dans un livre succulent « Pari de civilisation »; et que plus près de nous notre islamologue de génie Said Djabelkhir pratique en suggérant fort à propos que le ramadan est un choix et non une obligation, position qui lui a valu l’appel au meurtre des enragés de l’islam, frustes, vulgaires et semi incultes, faut-il le rappeler.
Dans ce chantier, nul doute que l’un des phares de la pensée est notre intellectuel de génie que le pouvoir politico-mafieux a même empêché d’être enterré dans sa terre natale, triste destin que celui de Mohammed Arkoun.
Dans son livre « humanisme et islam, il investit la perspective des religions comparées, pour une approche scientifique du fait religieux. En réalité, il propose un programme concret de réactivation du SOUCI HUMANISTE DE L’HOMME POUR L’HOMME à partir du parcours historique de la pensée islamique et à l’horizon lisible pour tous, d’une histoire solidaire des peuples et des culture enfin réconciliés sur notre petite planète.
En introduction du livre, il jette une bouteille à la mer avec un message tout en paradoxes du grand HALLAJ crucifié en 922 à Baghdad.
C’est une invite des Maghrébins à identifier les libérations du sujet humain refoulées dans l’impensable par l’islam théologico politique, alors que HALLAj y invitait clairement, et étonnamment dans ces étranges énoncés :
« Mon fils, que Dieu te cache le sens apparent de la Loi et qu’il te découvre la vérité de l’impiété. Car le sens apparent de la Loi est impiété occulte et la vérité de l’impiété est connaissance manifeste.
Or donc, Louange à Dieu qui se manifeste sur la pointe d’une aiguille à qui il veut et se cache dans les cieux et sur la terre aux yeux de qui il veut; si bien que l’un atteste « qu’il n’est pas » et que l’autre atteste « qu’il n’y a que lui ».
Or ni celui qui professe la négation de Dieu n’est rejeté, ni celui qui confesse son existence n’est loué.
Le but de cette lettre est que tu n’expliques rien par Dieu, que tu n’en tires aucune argumentation, que tu ne souhaites pas l’aimer, que tu ne confesses pas son existence et que tu n’inclines pas à le nier.
Et surtout garde-toi de proclamer son unité. »
Tout le monde descend, le voyage se termine.
Une bonne journée !
Au prochain délire!
Khaled Slougui
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