Tensions avec l’Iran : L’US Air Force va envoyer quatre bombardiers B-52H Stratofortress au Moyen-Orient

Un an après l’annonce du retrait de Washington de l’accord sur le programme nucléaire iranien [Joint Comprehensive Plan of Action/JCPoA ou Plan d’action global commun/ PAGC], conclu à Vienne en juillet 2015 après de longues discussions entre l’Iran et les pays du P5+1 [Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie], Téhéran a décidé de cesser d’appliquer « certains » de ses « engagements ».

En effet, l’Iran ne limitera plus ses réserves d’eau lourde et d’uranium, comme il en avait pris l’engagement dans le PAGC. Cette décision a été notifiée officiellement aux ambassadeurs des pays encore partie à cet accord.

« Les mesures prises par les États-Unis, en particulier depuis un an mais aussi avant […] leur retrait [du PAGC] avaient clairement pour but de causer une interruption de l’application » de cet accord, a fait valoir, depuis Moscou, Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères iranien.

Quoi qu’il en soit, reprochant à Téhéran de nourrir l’instabilité au Moyen-Orient via les milices qui lui sont inféodées, l’administration Trump a rétabli les sanctions américaines contre l’économie iranienne et inscrit le Corps des gardiens de la révolution [IRCG] sur la liste des organisations terroristes.

En retour, l’Iran a menacé de bloquer le détroit d’Ormuz, par où transite un tiers du trafic pétrolier mondial et de s’en prendre aux forces américaines déployées au Moyen-Orient. D’où l’annonce faite le 6 mai par John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale du président Trump.

« En réponse à des indications inquiétantes d’escalade et de mises en garde, les États-Unis déploient le porte-avions USS Abraham Lincoln avec son groupe aéronaval [Carrier Strike Group 12, ndlr] et une force de bombardiers auprès du Commandement central américain [US CENTCOM, ndlr] de la région », a en effet indiqué M. Bolton.

L’annonce faite au sujet du porte-avions USS Abraham Lincoln et de son escorte, alors en mission en Méditerranée, n’est pas vraiment une surprise dans la mesure où au moins un groupe aéronaval américain est régulièrement déployé dans le Golfe arabo-persique [GAP]. C’était d’ailleurs encore le cas en avril dernier, avec l’USS John C. Stennis. Le seul fait qui peut constituer une surprise est que Carrier Strike Group 12 rejoindra le Moyen-Orient plus tôt que prévu.

Même chose pour les bombardiers. Jusqu’en mars dernier, des B-1 Lancer étaient encore déployés au Moyen-Orient. Restait donc à connaître le type des appareils [ainsi que leur nombre] appelés à être envoyés dans la région du Golfe. La réponse n’a pas tardé puisque le Pentagone a indiqué qu’il s’agirait d’une formation de bombardiers B-52H Stratofortress. A priori, et selon une indiscrétion d’un responsable américain, il serait question que de seulement quatre exemplaires.

L’US CENTCOM [le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale] a demandé de tels renforts après avoir reçu des « indications claires et récentes » selon lesquelles « les forces iraniennes et leurs supplétifs se préparaient à éventuellement attaquer les forces américaines dans la région », a expliqué son porte-parole.

Le CENTCOM « continue de suivre un certain nombre de menaces crédibles émanant du régime iranien dans toute sa zone de responsabilité », a-t-il insisté. Selon l’agence Reuters, il semblerait que cette menace soit en rapport avec des mouvements missiles balistiques iraniens de courte-portée.

Par ailleurs, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a fait une visite suprise à Bagdad, le 7 mai, pour rencontrer le président Barham Saleh et le Premier ministre Adel Abdel Mahdi. « Nous avons parlé de l’importance de voir l’Irak assurer qu’il est capable de protéger de manière adéquate les Américains dans son pays. Ils ont tous deux montré qu’ils comprenaient que c’était leur responsabilité », a-t-il confié à l’issue de son déplacement.

Source : opex360.com

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