Yom Haatsmaout : « Un peuple nouveau est né, un peuple pourtant millénaire »
Le vendredi 14 mai 1948, le dernier soldat britannique quitte le sol de la Palestine et Sir Alan Cunningham, Haut-Commissaire représentant sa Gracieuse majesté, fait amener l’Union Jack. Conformément à la motion 181 de l’ONU, votée en novembre dernier, le mandat britannique expire ce jour-là. L’indépendance d’Israël, programmée pour le lendemain, est proclamée le jour même, avec vingt quatre heures d’avance, pour respecter le Shabbat.
David Ben Gourion, exceptionnellement vêtu d’un costume et d’une cravate, donne lecture devant le conseil national sioniste, qui se tient au musée de Tel Aviv, de la proclamation d’indépendance : « Un Etat juif est instauré en Palestine. Il s’appellera Israël ».
La France immobile
Moment solennel entre tous car, comme l’écrira joliment dans France-Soir Joseph Kessel : « Un peuple nouveau est né, un peuple pourtant millénaire. » Ben Gourion devient le premier chef du gouvernement provisoire du jeune Etat et Haïm Weizmann son président.
Israël, puisque c’est le nom de cet Etat, est immédiatement reconnu par les deux grandes superpuissances, d’abord de facto par les USA, mais de jure par l’Union soviétique. D’autres pays les rejoignent immédiatement, mais pas la France qui reste silencieuse. Le Quai d’Orsay est vigilant et maintient fermement son opposition à Israël, tout comme le font le Département d’Etat américain ou le Foreign office anglais… Mais le président américain, Harry Truman, gagnera son bras de fer contre son administration en imposant la reconnaissance immédiate de l’Etat. Bidault n’y parvient pas et va s’incliner. N’est pas Truman qui veut.
L’Unité sioniste retrouvée ?
Le lendemain, 15 mai, Menahem Begin annonce la fin de la clandestinité de l’Irgoun dans les frontières d’Israël. C’est une reconnaissance de l’autorité du gouvernement provisoire. Le long chemin commencé au congrès de Bâle, à la fin du XIXème siècle, s’achève. Sionistes révisionnistes et sionistes réguliers sont enfin réunis. Mais chacun sait, ici, qu’il ne faut pas se fier longtemps aux apparences.
Le jour même, sans plus attendre, les armées régulières de tous les Etats arabes de la région attaquent le nouvel Etat. Au nord et à l’est, les soldats syriens et irakiens menacent de franchir les lignes de partage. Tel Aviv est bombardé par l’aviation égyptienne.
La suite, nous la connaissons et, depuis ce jour, nous fêtons Yom Haatsmaout. Aujourd’hui, ce sera pour la 71ème fois.
Bel anniversaire et longue vie à Israël
Alain Herbeth
ISRAËL NATION LIBRE DE SA GOUVERNANCE QUELQUE SOIT L’ADVERSITÉ !