Il y a trois semaines, je m’apprêtais à rendre les livres empruntés à la bibliothèque municipale « Alcazar », joli mot d’origine arabe.
Sachant que j’y allais, mon fils Ramzi (qui signifie symbolique), la trentaine assurée, me branche :
– Papa ! Tu ne peux pas, s’il te plaît, me ramener un livre avec toi de la bibliothèque ?
– Pas de problème, puisque j’y vais, donnes-moi le titre quand même
– C’est très simple, « les fables d’Esope », elles sont très connues, tu demandes à n’importe qui, il va t’orienter.
– Je n’ai pas cherché à trop comprendre, chez nous chacun est dans son monde, sa logique, son délire. J’ai donc promis le livre à mon fiston.
Effectivement, cela a été d’une grande facilité, la première personne à qui j’ai demandé le livre m’a donné les références exactes pour trouver la perle que je cherchais : l’étage, la catégorie, le rayon, et même le format.
Eh oui ! Le format était spécial, alors que je m’attendais à un classique livre de poche.
C’est le format « bande dessinée », et tenez-vous bien 25 pages pas une de plus.
Ésope est un fabuliste grec dont les dates approximatives de naissance et de mort sont 620 et 560 av. J.-C. Le lieu de sa naissance est connu avec encore moins de précision ; selon les sources, ce pourrait être l’Égypte, l’île grecque de Samos, la Thrace, l’hypothèse la plus répandue étant celle de la Phrygie (Ouest de la Turquie actuelle).
Le personnage est coutumièrement décrit comme un esclave à l’esprit remarquable, mais d’une grande laideur, accablé de difformités, bègue. Il est très difficile de distinguer l’histoire de la légende.
Parmi ceux qui se sont intéressés à lui, excusez du peu, il y eut un certain Socrate qui, à la fin de sa vie, mit en poèmes certaines de ses fables qui étaient toutes en prose.
Et bien sûr plus près de nous, il y eut le fameux, l’unique Jean De La Fontaine.
Ses personnages sont, des animaux : l’agneau, le loup, le renard, la cigogne, le corbeau, le chien…etc.
Après que mon fils eût lu ce petit livre auquel il tenait, ce fut à mon tour de le lire.
La comparaison est effectivement édifiante, quand on passe de la fable au poème rimé.
Même la morale est exprimée différemment, en voici une courte illustration, avec ce qui est le plus connu :
« à l’avenir, ne fais jamais confiance aux flatteurs »
« un mauvais tour mérite un autre en retour »
« mieux vaut grignoter des haricots et du lard en paix que déguster des gâteaux et des sucreries en risquant sa vie »
« comment attendre la moindre reconnaissance d’un goujat »
« il ne faut jamais aller par quatre chemins »…etc.
Ce cher fiston, s’intéressait, quelques années en arrière, aux abeilles et aux fourmis dont il connaît tout ou presque, et avant c’était Machiavel, un livre qu’il a toujours avec lui.
Je ne parle pas du reste.
Je n’ai pas envie de comprendre, je me réjouis de sa différence.
A méditer : « vous voulez être heureux, soyez-le » L. TOLSTOI
Une bonne journée !
Et au prochain délire !
Khaled Slougui
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