Bon
Mercredi
1er mai
Film
Nous finirons ensemble
De Guillaume Canet, produit par Alain Attal
Avec Gilles Lellouch, François Cluzet, Marion Cotillard, Laurent Laffite, Benoit Magimel..
Antoine, Eric, Max et les autres..
La caméra de Canet me fait irrésistiblement penser a celle de Claude Sautet qui filma aussi en son temps une bande de potes…
Max ( François Cluzet ) est venu s’occuper de la vente de sa maison du Cap Ferret, arrachement douloureux mais nécessaire pour renflouer une trésorerie malmenée par des placements toxiques.
C’est son anniversaire et voilà qu’arrive sa bande de potes avec lesquels il était fâché depuis plusieurs années, et qui saisissent l’occasion pour signer un traité de paix.
Ça ne pouvait pas plus mal tomber. Max, le restaurateur prospère et généreux qui régalait sans compter touche le fond. Et voudrait le cacher. En vain. Le mensonge est une grenade dégoupillée qu’il abrite dans son T shirt et qui éclate à la tête d’Eric ( Gilles Lelouch ) l’acteur devenu célèbre.
Celui-ci va financer la location d’une autre maison pour héberger les copains en tentant de dissimuler l’accident financier de Max.
Et le reste du film suit d’une caméra affutée ces potes pendant une semaine de vacances où les fractures des uns et des autres vont humaniser ces personnages sortis d’une post adolescence insouciante dépeinte dans l’opus précédent, « Les petits mouchoirs » .
Les personnages sont les mêmes mais Canet a offert une indépendance totale à son film qui n’a nul besoin des petits mouchoirs pour exister.
Les années qui ont passé nous présentent une bande de copains qui ont grandi, morflé, réussi, aimé, désaimé , sur une route accidentée et ils arrivent à l’âge adulte couverts de plaies qui ont parfois du mal à cicatriser.
Marie, ( Marion Cotillard, épatante ) l’idéaliste d’autrefois,est lestée d’un enfant qu’elle n’arrive pas à aimer, Vincent ( Benoit Magimel ) vit enfin son homosexualité au grand jour, et Eric, l’acteur à succès élève seul un enfant dont la mère est défaillante. Aidé d’une odieuse nounou ( espèce qui semble avoir inspiré à Canet une indélébile rancœur ), qui aura finalement raison de sa patience malmenée.
Antoine ( Laurent Laffite ) le paumé épicera l’histoire d’un humour un peu acide.
On déguste beaucoup d’huitres avec l’enfant du pays ( Joël Dupuch, ostréiculteur passé à la comédie, excellent ), on boit beaucoup, on fume des pétards, on se trousse allègrement, autant pour combler une solitude algique que pour apaiser une libido galopante, on ment, on triche, et ce qui ourle cette tranche de vie douce amère, c’est la douceur apaisante d’une amitié, qui sinue entre les egos et les fêlures, qui manque souvent de s’émietter sur les cailloux de la vie mais rebondit dans une vitalité qui tutoie l’éternité : nous finirons ensemble.
Spectacle aux relents parfois un peu aigres, la vie n’est pas une pourvoyeuse de cadeaux, peinture d’un morceau de société bobo, qui se cherche, court, trébuche, tombe parfois mais panse ses écorchures au sparadrap de l’amitié, ce film nous offre une galerie de personnages attachants qui donne au palais des envies d’huitres et au coeur des désirs d’amis chaleureux et parfois infidèles…
Que cette journée signe la tendresse et l’affection, lotions souveraines pour soulager les bobos de la vie.
Je vous embrasse
Michèle Chabelski
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