Il ne faut pas être sorti de Saint-Cyr ni même être Donald Trump pour comprendre d’instinct la puissance du lien entre les Juifs et Jérusalem.
La Haggada de Pessah, ce récit de textes et de chants multiséculaire vient nous rappeler opportunément comme chaque année la teneur exacte de l’amour entre les Juifs et Jérusalem.
Les chants de Pessah célèbrent la libération du peuple hébreu asservi en Egypte au temps des pharaons. Le texte raconte les trésors de courage d’ingéniosité et de résilience qu’il fallut déployer pour quitter l’Egypte vers la Terre Promise, Eretz Israël, sans aucune chance crédible d’aboutir.
Les Juifs racontent depuis des siècles le soir de Pessah que c’est grâce à la protection divine que tant de miracles s’accomplirent.
Et l’un des moments les plus forts de la soirée c’est cette phrase chantée et enchantée qui sonne comme une promesse
« L’AN PROCHAIN À JÉRUSALEM » .
Le lien avec Jérusalem est depuis des millénaires cultuel, culturel, et politique. Des siècles et des siècles avant que ne vive Jésus il y avait là le grand Temple, le Beit Hamikdash avec sa fonction de centralité du judaïsme.
L’islam quant à lui n’est apparu que 6 siècles après Jésus , dans la péninsule arabique.
La simple histoire de Jérusalem devrait donc suffire à convaincre de la légitimité de la prétention juive sur Jérusalem. Mais il y a plus que l’histoire. Même si le grand Temple a été détruit une dernière fois par les romains et s’il a été remplacé des siècles après par une grande mosquée venue se nicher sur le mont du Temple, les Juifs n’ont jamais cessé d’habiter à Jérusalem pour une partie d’entre eux et ils n’ont jamais cessé de se tourner vers elle pour chaque prière importante.
Les Juifs où qu’ils soient dans le monde se tournent vers Jérusalem pour prier. Les musulmans quant à eux se tournent pour prier vers … la Mecque.
Pour les Juifs, Jérusalem est la seule ville sainte.
Il n’y a pas la Mecque, Médine, Qom, Kerbala ou encore Rome pour disputer on ne sait quelle primauté à Jérusalem.
De même avec les Juifs Jérusalem s’appelle Jérusalem et pas Al Qods comme en arabe.
Dans la Torah il est maintes fois question de Jérusalem, qui est l’épicentre de l’existence juive.
A l’inverse, sans tordre les textes, il n’est nulle part question ni de Jérusalem ni d’Al Qods, par exemple dans le Coran qui raconte une histoire qui se déroule intégralement dans la péninsule arabique.
On comprend que dire comme l’ONU, l’UNESCO ou d’autres enceintes internationales commandées par une coalition anti-juive, que Jérusalem n’a rien à voir avec le judaïsme est une absurdité.
L’histoire récente de Jérusalem démontre s’il en était besoin, la nécessité que le lien historique soit complété par un lien de souveraineté.
Tout d’abord il n’y a jamais eu de souveraineté arabe sur Jérusalem. De la chute des croisés à la fin de la première guerre mondiale c’est l’empire ottoman qui y a régné en maitre absolu, maintenant chrétiens et Juifs, tous les non musulmans dans un statut de dhimmitude c’est à dire dans une discrimination négative, un apartheid avant l’heure et un vrai !
Pendant la Shoah la population musulmane de Jérusalem s’est illustrée très négativement en suivant son chef spirituel et politique Amine El Husseini, le grand mufti de Jérusalem.
Amine El Husseini s’est affirmé comme un ami d’Hitler et un soutien du nazisme.
Une photo le montre passant en revue une légion de volontaires SS musulmans bosniaques et leur faisant le salut nazi …
Nul ne l’a désavoué.
En 1948 à la création de l’Etat d’Israël par l’ONU la Jordanie déclare la guerre et la légion arabe, troupes de choc de la Jordanie s’empare de Jérusalem-est et de la Judée-Samarie désormais appelée Cisjordanie, créant un fait accompli jordanien sur une partie de Jérusalem et une partie de la Palestine mandataire.
De 1948 à 1967 personne n’a protesté contre cette annexion de fait et il y eut malgré tout un état de guerre permanent.
Tous les voisins arabes d’Israël pérennisant l’état de guerre. Il est à noter que pendant toute cette période de domination jordanienne, l’accès aux lieux saints qu’ils contrôlaient fut totalement interdit aux Juifs (sans que personne en s’en émeuve ) mais aussi aux chrétiens ( ce que tout le monde semble oublier ).
En 1967 lors de la guerre des 6 jours Israël a contre toute attente réussi à inverser le cours des choses.
Mais Israël a réagi dans cette affaire avec délicatesse et a décidé alors que rien ne l’y obligeait et surtout pas les lois de la guerre de confier l’administration des lieux de culte musulmans érigés sur le mont du Temple au waqf, l’administration religieuse musulmane jordanienne qui les gérait précédemment.
Le gouvernement israélien, guidé par sa délicatesse de démocratie, interdit même aux Juifs de venir prier dans ce lieu saint afin d’éviter tous heurts inutiles. Pourtant c’est là qu’était le grand Temple.
Dans le même temps les lieux saints chrétiens ont été confiés en gestion à chacune des églises suite à une négociation très pointilleuse.
Dans l’histoire multimillénaire de Jérusalem seul l’Etat d’Israël a voulu et su organiser la liberté de culte dans la ville sainte.
Ce seul constat devrait en lui-même être l’argument dirimant pour qu’Israël se voie reconnaitre par toutes les nations la souveraineté sur Jérusalem.
Jérusalem c’est Sion et au-delà du sionisme qui est la doctrine politique du retour vers Jérusalem, le chant de Pessah L’an prochain à Jérusalem retentit bien sûr encore plus fort cette année pour les Juifs de France.
D’abord, parce que Jérusalem est israélienne et qu’elle a retrouvé toutes les couleurs des libertés mais aussi parce qu’au-delà de l’idéal du retour à Sion se posent avec une acuité nouvelle les questionnements liés à l’avenir des Juifs en Europe.
C’est sûr que la France devra choisir entre l’énergumène qui a insulté Finfielkraut en lui hurlant « on est chez nous « en lui montrant son foulard palestinien et les Juifs.
Pour le moment l’énergumène est convoqué en Correctionnelle et c’est plutôt Finkielkraut qui a droit de cité.
Mais qu’en est-il dans les cités ? Les Juifs de Seine Saint-Denis et de bien d’autres territoires perdus le savent bien. Ils votent avec leurs pieds en quittant les lieux où pharaon renait.
Pendant qu’en France les nuages s’amoncellent la lumière éclaire de plus en plus Jérusalem.
Israël devenu la 8ème puissance mondiale, la start-up nation, le pays le plus écologique aussi avec ses formidables trouvailles pour rendre l’eau salée douce ( comme la mer rouge le fut pour les hébreux) voit un mouvement important se dessiner pour lui reconnaitre le droit de choisir sa capitale .
Dans les Amériques et dans plusieurs pays d’Europe le mouvement de reconnaissance de la légitimité de l’Etat et de sa capitale prend une ampleur inédite.
C’est incroyable mais vrai, l’An prochain à Jérusalem n’est plus seulement une prière ou une invocation, cela peut devenir une réalité enthousiasmante.
Raphaël Nisand
Chroniqueur le lundi matin 8H30 sur Radio Judaïca FM
Ésaïe 49:3 Et il a dit: Tu es mon serviteur, Israël en qui je me glorifierai.
Qu’Israël affirme ses droits est plus qu’une simple mesure historique, religieuse, sécuritaire ou nationale. En essayant de nier le lien avec sa ville sainte, c’est leur existence même que les Arabes et leurs alliés tentent d’effacer. Chacun est conscient qu’aucun peuple au monde et dans l’Histoire n’a démontré une telle fidélité et un tel amour pour une ville que les Juifs pour Jérusalem.
Au temps de Mahomet, qui mourut en 632 après Jésus Christ, Jérusalem était une ville chrétienne du royaume byzantin. Elle ne fut conquise que six ans plus tard par le calife Omar. Durant cette période, il n’y avait que des églises dans la ville, et sur le Mont du Temple, se trouvait l’église byzantine de Sainte Marie. Vers l’an 711, soit 80 ans après la mort de Mahomet, l’église fut transformée en mosquée et appelée al-Aqsa afin de donner corps à l’incompréhensible sourate 17. Le fait que le Temple ait été construit plus de 1 600 ans avant la naissance de l’Islam et que les Juifs puissent s’emparer de lieux de culte d’une religion qui n’existe pas encore n’a pas semblé gêner.
Le 31 juillet 1988, le roi Hussein abandonne toute revendication sur la « Cisjordanie » annexée en 1950. Il s’agit en réalité de l’ancestral Judée-Samarie, et berceau du Judaïsme. La Jordanie a renoncé à son annexion et au contrôle sur Jérusalem Est.
Le 26 octobre 1994, Israël et la Jordanie ont signé un traité de paix.
Dès lors en droit international, le partage de Jérusalem n’a plus aucun objet. Le litige sur le statut de Jérusalem a donc pris fin et Israël est en droit d’exercer seul sa souveraineté sur toute la ville. D’en faire sa capitale.
Les spécialistes du droit international ont inventé l’expression “terra nullius,” ce qui signifie “territoire sans souverain” ou “territoire vide.” La Judée-Samarie est un territoire sur lequel aucun pays ne possède de souveraineté juridique, mais qu’Israël garde pour sa sécurité.
Les lois de l’occupation ne sont pas applicables à la Judée et la Samarie, ou Cisjordanie.
A la lecture de David Horowitz dans le Times of Israël du 18 juillet 2017,
« la Jordanie, qui occupait la Vieille Ville avant qu’Israël ne s’en saisisse en 1967, pays auquel Israël a permis de continuer à administrer le mont du Temple via le Waqf religieux.
Israël revendique sa souveraineté sur la Vieille Ville et empêche pourtant les Juifs de prier sur le mont, consentant à ce qu’une administration musulmane assure la gestion des lieux. Israël a choisi de ne pas pleinement assurer son contrôle sur le mont du Temple en 1967 parce que l’état avait voulu éviter une guerre sainte avec le monde musulman en raison du caractère unique de ce site.
Il y a un demi-siècle, la nation juive ressuscitée, ayant vaincu ses ennemis durant une guerre qui lui avait été imposée et ayant libéré le lieu le plus saint de son patrimoine religieux, a renoncé à ses droits religieux en les accordant aux représentants de ses ennemis défaits.
Israël a fait un choix il y a 50 ans. L’Etat juif a choisi de ne pas insister sur la liberté religieuse sur le mont du Temple, point.
Ce compromis a permis de donner de la vigueur à un narratif palestinien et musulman. En affirmant que les Juifs n’ont, en fait, aucune connexion avec le mont du Temple, la retenue d’Israël, – sa realpolitik religieuse, en d’autres termes, – a été considérée comme une preuve de notre illégitimité. Et de notre duplicité. Nous n’avons pas été les libérateurs sur leur terre, nous avons été les intrus, à qui il fallait résister jusqu’à ce que nous retournions d’où nous venions. Aucune histoire ici, aucune légitimité là – et, a fortiori, aucune légitimité souveraine non plus en Israël.
Les livres de la Torah, sont attestés par les manuscrits de la Mer Morte, on y trouve de nombreux témoignages du livre d’Esaïe, quelques 200 ans avant l’ère chrétienne et l’exil d’Israël et le retour s’y trouvent annoncés! Voici ce qu’annonce Esaïe :
« A-t-on jamais entendu dire, a-t-on jamais vu chose pareille ? Un pays naît-il en un seul jour ? Une nation naît-elle d’un seul coup ? C’est pourtant le cas de Sion » (Esaïe 66:8).
Ezékiel dit de même : « Transmets-leur donc cette promesse que Je leur fait, Moi, Le Seigneur Dieu : Je vous rassemblerai hors des peuples dans lesquels Je vous ai dispersés et Je vous rendrai le pays le pays d’Israël ». (Ézéchiel 11:17). Il ajoute encore : « Je vous conduirai dans le pays d’Israël, que J’avais promis de donner à vos ancêtres » (20:42). Il poursuit : « Après vous avoir retirés du milieu des peuples et des pays où vous vous trouvez, Je vous rassemblerai et vous ramènerai dans votre patrie… vous pourrez habiter dans le pays que J’ai donné à vos ancêtres ; vous serez mon peuple et Je serai votre Dieu. » (36:24, 28).
Ce ne sont pas les seuls textes prophétiques qui annoncent le rétablissement d’Israël sur sa terre ancestrale, mais après 4000 ans d’existence et près de 2000 ans d’exil, le peuple Juif est revenu sur sa propre terre ! Jamais dans l’histoire des nations et des civilisations antiques cela ne s’est vu et ne se verra jamais !
On ne verra jamais la civilisation de l’Égypte antique, et d’autres civilisations antiques refaire surface ! On n’a jamais vu et on ne reverra jamais les Hittites, les Assyriens, les Mèdes, les Phéniciens, les Scythes, les Sumériens, les Séleucides, etc., etc., refaire surface, se reconstituer et revenir sur leur propre terre, avec leur langue ancienne. Seul le peuple hébreu, a traversé les siècles et est de retour sur sa terre ancestrale, et il suffira à Esaïe d’un peu d’aide pour se débrouiller avec la langue moderne ! La reconstitution du peuple hébreu à partir des Juifs issus de plus de cent nations ! Je suis sans voix !
Durant des millénaires ce peuple a survécu aux plus effroyables persécutions. Une fois encore, à notre époque, les Juif a pu survivre à la pire barbarie humaine de tous les temps. La haine des Nations l’attaquera encore.
Je vous cite Zacharie cette fois : « Le vertige atteindra tout Juda lorsque Jérusalem sera assiégée. En ce temps-là, Je ferai de Jérusalem un bloc de pierre impossible à soulever par les peuples. Ceux qui essaieront se blesseront… (12:3).
C’est un non-juif qui le proclame: Dieu bénit Jérusalem et les Juifs!
Avant de faire sa déclaration retentissente proclamant Jérusalem Capitale d’Israël, Donald Trump avait sans doute pris connaissance des arguments clairement énoncés ici dans l’article de Raphaël Nisand et dans le commentaire de Christian Rayet.
Il y a ceux comme Macron qui critiquent le Président Trump, et ceux comme Guy Millière, historien, qui en font l’éloge.
En ce qui me concerne, je le félicite, tout en espérant que dans le « Deal du Siècle », prévu en juin prochain, les Palestiniens sauront raison garder lors des négociations à venir.