La dégénérescence française par Olivier Comte

Quel pays sommes-nous devenus ? La chair d’une cathédrale est détruite, un monument ancestral est endommagé et nous voilà à terre, notre position habituelle; la vertu dominatrice fait un grand bruit de ses ailes noires: avons-nous perdu notre âme catholique ? avons-nous perdu notre âme nationale ?

Je refuse l’idée perverse de décadence de la France, ou de tout autre pays. Nous souffrons d’une dégénérescence politique qui n’est pas fatale,; nous pouvons refuser ces maladies anciennes qui sont l’esprit de soumission et l’esprit d’abandon. Nous sommes toujours un grand pays nourri par la Nation, mais nous trahissons la Nation en abandonnant sa souveraineté au profit du culte des « institutions » ou du peuple; les cultes secondaires comme la « transition écologique », un antiracisme faux, un féminisme totalitaire et autres vieilles casseroles briquées par les socialistes pour dépolitiser la France peuvent facilement disparaître.

Les institutions, ou institutions nouvelles établies sur les ruines d’un coup d’Etat, civil et militaire, seraient une forme sacrée de la représentation démocratique, immuable et menacée à tout moment. Nous sommes sur une balançoire qui va d’une élévation à l’autre: la paralysie par ossification et l’immobilisme par la trouille. De toute façon nous ne sommes plus les citoyens mais les spectateurs d’une représentation permanente par un président/professeur qui n’écoute que les leçons qu’il donne, pour tout et pour tous.

Le peuple, nourri de son histoire républicaine et révolutionnaire, exerçant, de façon évidemment imparfaite, le pouvoir par les partis politiques et les syndicats devrait se transformer en des rassemblements de citoyens qui ne représenteraient plus le peuple collectivement mais individuellement, chaque personne étant le peuple. Cet échec de la volonté collective prend la forme, ou l’apparence du poujadisme ancien ou de l’anarchie nouvelle, sans la volonté du poujadisme ou de l’anarchie.

Nous subissons ce double échec de la Nation, face à l’autoritarisme présidentiel et son reflet: le désordre des gilets jaunes, tous deux poujadistes et anarchistes. Poujadistes car prétendant détenir seuls la vérité démocratique, anarchistes car prisonniers d’une volonté de destruction, appelée politique de réformes dans un camp ou liberté dans l’autre camp. M. Macron n’aime pas l’idée de patrimoine, comme trop nationaliste, il nie l’existence d’une culture française. Nous en sommes réduits aux icônes: l’arc de triomphe, transformé en icône républicaine, Notre Dame icône nationale. Notre génie national a beaucoup produit mais il n’est pas enfermé dans des monuments. Notre identité nationale repose sur la communauté nationale, fortifiée par notre culture historique. Les cultures régionales ont enrichi notre culture nationale, des cultures étrangères ont fait de même. La stupidité socialiste posait que tout ce qui était étranger devenait, immédiatement, un enrichissement titanesque, imposture invraisemblable. La stupidité réactionnaire pose que ce qui est étranger, en fait les musulmans, va détruire notre culture: les chocs culturels ont toujours existé et notre République a su imposer son principe d’universalisme, aux royalistes puis à l’Eglise catholique. La République reste la meilleure défense des musulmans contre l’islamisme.

La destruction de la charpente de Notre Dame est un mauvais coup pour notre patrimoine, mais elle servira les catholiques et l’Eglise en nous éloignant du paganisme. Elle rappellera que Dieu n’est pas là pour s’occuper des affaires humaines, que Dieu est partout.

Les bâtiments religieux n’ont pas d’âme mais ils portent un enseignement de notre histoire religieuse; par là, ils sont précieux, mais non indispensables. L’Eglise est indispensable car elle nous permet de comprendre l’enseignement divin. Les tentations terrestres et l’utilité du pouvoir politique ont transformé le messager en message et créé le cléricalisme, dénoncé comme hérésie par le pape François. Le cléricalisme a permis les péchés abominables de nombreux religieux. L’Eglise nous enseigne la nécessité de revenir à nos racines Juives. Ce n’est pas une déclaration politique mais la juste progression du flot historique de l’enseignement de l’Eglise. Ce retour nous permettra de nous débarrasser des hérésies du cléricalisme et du paganisme. Le recteur de Notre Dame annonce qu’on a pu sauver la couronne d’épines et la tunique de Saint Louis! Quelle couronne d’épines, quel saint? Faut-il toujours subir ces âneries du paganisme?

L’incendie de Notre Dame est un drame pour la France, ce n’est pas une tragédie pour l’Eglise. M. Macron sera certainement assez habile pour transférer Notre Dame dans la cathédrale de Cologne. Nous pouvons souhaiter qu’il transporte son magistère de l’Elysée dans une communauté luthérienne allemande, sa véritable vocation.

Olivier Comte

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4 Comments

  1. Un avis tranchant et qui change de ce que l’on peut lire et entendre par ailleurs. Et qui, somme toute, devrait réconforter les catholiques de France en leur rappelant l’essentiel.

  2. C’est exactement ce que je disais récemment à mon frère historien
    sur cette dégénérescence générale de notre société , de nos institutions dirigées par un petit caporal sans envergure placé sur un trône qui n’est pas le sien . A force de tout bousculé il se retrouve seul sans soutien et il finira comme il a commencé à savoir retourné au néant.

  3. Un article remarquable par son souffle, son analyse, son écriture! Que dire de plus si ce n’est citer le commentaire de mon frère ce matin: « oui, il existe encore des personnes éclairées dans notre pays ».
    Bien à vous tous.

    • Oui, Josaphat, et je viens d’écrire à François-Xavier Bellamy, adjoint au Maire de Versailles, pour le féliciter des propos qu’il a tenus tout au long de son interview avec Frédéric Haziza le dimanche dernier, 14 avril, dans le cadre de l’émission intitulé « Forum de Radio J ».
      Il s’y est exprimé tout à fait librement, comme l’a fait Olivier-Comte dans l’article que nous commentons ici tous deux, sans avoir le souci de s’opposer éventuellement à telle ou telle tendance politique.
      Je félicite donc pareillement Olivier Comte.
      Bien à vous.

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