Les élections à la 21ème Knesset passées, il serait temps de réfléchir à la meilleure solution pour garantir la paix et la sécurité d’Israël. La solution à deux Etats, dans la forme où elle est inlassablement répétée, n’est pas viable. Il y a longtemps qu’on le sait ! Mais une autre solution à deux Etats existe. Elle n’est pas neuve et n’est pas sortie de la tête d’un israélien en quête de nouveaux espaces. Elle est née en 1948, durant la première guerre israélo-arabe, la guerre d’indépendance.
Cette guerre va durer plus de huit mois, du 15 mai 1948 au 17 janvier 1949, mais elle sera interrompue à plusieurs reprises pour laisser la diplomatie se déployer sous la houlette du médiateur de l’ONU, le comte Folke Bernadotte, président de la croix rouge suédoise. Un curieux médiateur qui interprète très librement le rôle que lui a confié l’ONU.
Dans ce conflit, il faut noter le jeu très particulier pratiqué par la Transjordanie et par son roi, Abdallah.
Dès le premier mois des combats, en effet, le front arabe se rompt. Le roi Abdallah voit immédiatement l’occasion pour son pays d’occuper ce qui devait devenir l’Etat arabe de Palestine au moment du vote de l’ONU, c’est à dire occuper la rive ouest du Jourdain qui deviendra plus tard la Cisjordanie. Bernadotte, le médiateur de l’ONU, va dans son sens et préconise un partage de la Palestine mandataire entre Transjordanie, agrandie à la Cisjordanie, et Israël. La proposition est refusée par l’ONU. Le 8 juillet, les Egyptiens repartent à l’assaut, entraînant avec eux l’Irak et la Syrie. Ils se heurtent à Tsahal, la nouvelle armée d’Israël, forte de 70.000 hommes. Un deuxième cessez-le-feu intervient qui sera interrompu, cette fois, par Israël qui redessine la carte du partage et corrige quelques anomalies. Troisième cessez-le-feu le 31 octobre et reprise des hostilités, le 22 décembre, à l’initiative, cette fois encore, d’Israël qui pousse son offensive jusque dans le Sinaï égyptien.
Le 7 janvier, le cessez-le-feu est définitif. Il sera signé à Rhodes, en Grèce. C’est la fin officielle de la première guerre israélo-arabe mais qui ne sera pas sanctionné par un traité signé par chacun des belligérants. Il faudra attendre 1979 pour en signer un avec l’Egypte, à Washington, et 1994 pour la Jordanie (traité de Wadi Araba).
Les armes vont se taire, momentanément, mais l’Etat arabe issu du partage prévu ne verra pas le jour. Son territoire est occupé en partie par Israël, en Galilée ou dans le Néguev, par l’Egypte à Gaza et principalement par la Transjordanie, sur la rive ouest du Jourdain. En 1950, la Transjordanie devient le royaume de Jordanie, elle annexe alors la Cisjordanie, Jérusalem-Est incluse.
Aujourd’hui Jérusalem est réunifié, elle est la capitale de l’Etat, mais il n’en demeure pas moins que la Jordanie, l’ancienne Palestine mandataire, peuplée à plus de 75% d’Arabes palestiniens, est le deuxième Etat d’une solution à deux Etats. La rumeur voudrait que la solution du président américain puisse lui ressembler.
Alain Herbeth
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