Alain Chouffan a vu : KING BIBI, un documentaire sur Netanyahu

Grosse affluence au 19e festival du cinéma israëlien de Paris. (Au cinéma Majestic Passy du 19 au 26 mars). Un festival boudé dit on, par l’ambassade à Paris. Pourquoi ? sans doute par l’insolente santé du cinéma israëlien qui y voit trop de radicalité à l’égard d’Israël comme l’ahurissant « Synonymes » de Nadav Lapid, ours d’or à Berlin, et qui était projeté vendredi soir devant une salle pleine à craquer

Peut on dire que le documentaire sur Nétanyahou est anti-Netanyahou ? Non, c est un documentaire de Dan Shadur, fascinant et rythmé qui explore la montée au pouvoir de l’actuel Premier ministre s’appuyant uniquement sur des images d’archives et ses performances médiatiques au fil des ans. Quelle ascension ! époustouflante ! Ce qui retient surtout, ce sont ses relations détestables avec la presse de gauche qui dit-il « veut sa peau ». Mais Nétanyahou se défend très bien

L’auteur du documentaire, lui, ne se considère pas comme un activiste politique, le Premier ministre lui inspire quelque chose d’intrigant, ce qui l’a amené à faire le documentaire. Il s’en explique

« Ce personnage m’intrigue. J’ai réalisé, il y a quelques années, qu’il y a pas mal de choses que je ne connais pas à son sujet. Je voulais en savoir plus sur lui et sur les raisons de son succès. Et en tant que cinéaste, il a quelque chose de très fascinant chez lui »,

Netanyahou était un client du célèbre gourou de la communication, Lilyan Wilder, lequel a écrit le livre « 7 étapes pour parler sans peur ». Au début des années 1980, il devient chef de mission adjoint de l’ambassade d’Israël à Washington: Netanyahou commence alors à dialoguer avec les médias

Une partie du film est centrée sur l’apparition de Netanyahou dans les médias américains à partir de ce moment-là

« Je savais avant de faire le film qu’il était doué (pour communiquer) avec les médias, mais je ne savais pas combien il prenait (cet exercice) au sérieux et cela dès les débuts de sa carrière », a souligné le réalisateur.

Lorsqu’on lui demande pourquoi un homme politique comme Netanyahou – qui comprend si bien les médias – entretient une si mauvaise relation avec eux aujourd’hui, Shadur rapelle la manière dont il a été reçu à son retour des États-Unis à la fin des années 1980.

« De retour des Etats-Unis, je pense que les médias le considéraient déjà comme quelqu’un qui n’était pas vraiment l’un des nôtres. Quelqu’un qui était un peu différent », explique Shadur.

« Si vous revenez sur le moment où il a lancé sa carrière politique, et que vous écoutez l’anglais parlé par l’ancien Premier ministre, Yitzhak Shamir, il est évident que Netanyahou représentait quelque chose de complètement nouveau », continue-t-il.

« Il était traité avec une certaine méfiance. Bien sûr, il (Netanyahou) avait raison (les médias étant hostiles) à l’époque, mais c’était il y a 30 ans. Et je ne pense pas que cela justifie ce qu’il fait aujourd’hui, compte tenu de sa position », a-t-il conclu.

Le documentaire de 84 minutes est actuellement à l’affiche en Israël. Aura t’ il de l influence sur les élections du 9 avril ? Sans doute. Mais dans quel sens !
Alain Chouffan

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6 Comments

  1. Ayant vu le documentaire le 22 mars, impartial selon le journaliste de l’Obs , il ne me semble pas, bien au contraire. Il y a deux parties assez différentes. Dans la première, tout se passe assez bien.
    Dans la seconde, on laisse passer des commentaires ahurissants, en particulier, d’Obama qui, dans un discours applaudi, affirme « si on m’avait donné tout ce argent, je serais parti » (je cite de mémoire). On renforce bien l’image « il n’est pas d’ici », c’est à dire, américain, trop américain.

  2. Cinéma ou pas. On doit du respect à quelqu’un qui a failli donner sa vie pour son pays quand il était Lieutenant dans l’Armée d’ISrael. Il a failli mourir 4 fois et ce, après avoir perdu son frère dans l’opération Entebbé.
    pour Bibi, perdre son poste de Premier Ministre est tout à fait secondaire par rapport à la Défense et à la Prospérité d’Israel.
    Nos cinéastes israeliens adorent faire visiter la buanderie au monde, dans le style Amos Gitaï et les autres. Il est vrai que ça fait vendre, mais il y a des limites. Je ne supporte donc pas qu’on trahisse son peuple via des chemins détournés, même si ça n’est que cinéma.

    • C’est pire ! Ils ne peuvent trouver de financement pour leurs films que s’ils sont anti israéliens ! Alors la presse de gauche les encense et les cordons des bourses se délient !
      Avez vous vu un film qui soit favorable à la société israélienne ? Il n’y en a pas !
      Même Ronit Elkabetz n’y est pas parvenue !

      • Merci André.
        Et pourtant c’est un des pays où les gens sont les plus heureux.
        j’ai 4 enfants qui y vivent, ils sont très heureux et pourtant très pauvres , mais c’est une autre histoire qui , elle, mériterait peut-être une analyse approfondie

  3. « Je suis arrivé en France pour fuir Israël. Fuir cet Etat méchant, obscène, ignorant, idiot, abominable, sordide, fétide, grossier, odieux, lamentable, répugnant, détestable, abruti, étriqué, bas d’esprit, bas de coeur ».

    « Synonymes » de Nadav Lapid est le premier long-métrage israélien à avoir obtenu la récompense suprême au festival du film de Berlin.

    On s’en serait douté…

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