Ca y est, il est bien revenu: le mal de tête ou migraine ou céphalée, c’est comme on veut, le résultat est le même. Celui-là, c’est du lourd. Il démarre au bas du cou, à l’arrière de la tête pour remonter la nuque, enrober toute la calotte crânienne et venir se loger en ultime escale sur l’arcade sourcilière et autour des yeux. On dirait une de ces cartes interactives qui montrent les avancées des territoires gagnés par le nazisme ou les conquêtes arabes et qui recouvrent tout en un rien de temps. Wouchhhhh, wouchhhh, wouchhhhh… le sang circule sous mes cheveux par grandes vagues ininterrompues et joue sa partition si familière de concerto pour cymbales et tambours au volume maximum. Je me bloque la tête entre deux oreillers pour circonscrire ce tintamarre mais sans grand succès. Il faut attendre que le médicament prenne effet. Ca faisait un moment que ce scenario m’avait déserté, alors pourquoi cette nuit ?
On va appeler ça la migraine de l’ A N T I S E M I T I S M E
Depuis des jours, d’où que je me tourne on ne parle que de ça. En France, bien sûr, grand pays de tradition où les désacralisations de tombes juives, de cimetières juifs, de monuments commémoratifs juifs, où les spectacles humoristiques antisémites trouvent un public porteur, sont devenus des évènements du quotidien a minima, où sur les ondes on dit que la parole antisémite « s’est libérée « et où au pire on a des Ilan Halimi, l’école Ozar Hatorah à Toulon, L’Hyper Casher, Sara Halimi et des Mireille Knoll. Oui, oui, oui, on a les déclarations de rigueur remplies « d’émotion » mais suivies d’une petite tape sur la main qui ne change pas le cours des choses plus que ça. De la monnaie de singe. Une population juive qui diminue comme une peau de chagrin par rapport à un réservoir de voix électorales inépuisables, y a pas photo…
En Belgique, à Alost, un festival avec des chars de personnages ouvertement caricaturaux dans leur pire iconographie des juifs, qui ne laissent aucun doute quant à la portée du message, nous réaffirme son « humour » belge si particulier et apprécié du monde entier… Petit pays, lui-même dévoré d’une part par une invasion qu’il est incapable d’endiguer et devant laquelle il s’aplatit par peur et couardise et où d’autre part deux cultures, wallonne et francophone, depuis toujours se mènent une concurrence moins que fraternelle… ce qui ne l’empêche cependant pas de se poser en donneur des leçons.
Et malheureusement maintenant aux Etats-Unis, nous avons avec le printemps, une floraison de personnages antisémites qui prennent le devant de la scène chez les démocrates, parti qui historiquement était majoritairement défenseur des libertés et pour lequel les juifs votaient en masse, par principe, les yeux fermés, sans même y réfléchir. A voir Nanci Pelosi poser en couverture du magazine Rolling Stone (dont le titre devrait être « Women misshaping the future ») avec Alexandria Oracio- Cortez (AOC pour les intimes), Ilhan Omar et Jahana Hayes, il n’y a pas besoin d’être un grand devin pour voir le nouveau visage du parti démocrate et vers qui vont ses bienveillances, encore une fois pour des raisons électoralistes. Sur cette photo, on pourrait avoir comme légende à propos de Madame Pelosi « Cherchez l’erreur »… Les trois jeunes femmes qui l’entourent sont dans la sphère de Linda Sarsour, pro sharia avérée de même qu’antisémite revendiquée, et par extension Louis FarraKhan, antisémite notoire, affiché et de longue date. Ici aussi, la parole s’est libérée et grâce à des campagnes de propagande extrêmement bien financées anti- Israël /sionisme, pro-BDS et un corps enseignant dans les universités qui distille depuis des décennies une propagande et une idéologie gaucho- progressiste, socialiste, mondialiste et antisémite/sioniste/pro-palestinienne, nous nous préparons des lendemains qui chantent « Mort aux Juifs ».
Penser que les Etats-Unis étaient un rempart contre l’antisémitisme est une erreur. Le rempart, pour le moment c’est le Président Trump, qui a bien du mérite au vu des nombreux juifs qui malgré et envers et contre tout, continuent de voter démocrate, ce qui chaque jour s’avère être clairement contre leurs intérêts
Donc, par ce vent mauvais qui souffle de toutes parts, on recommence à penser à la fameuse pilule de cyanure à avoir toujours sous la main et tant que les démocrates ne nous les enlèvent pas, à nous armer, car on ne se laissera pas faire aussi facilement qu’avant…
Et puis il y a Israël, pour lequel la fameuse Ilhan Omar nous reproche d’avoir une dualité de loyauté. Eh bien oui. Elle a raison. Nous soutenons l’Etat d’Israël. De même que tous les algériens de France, continuent d’envoyer des millions en Algérie et pour laquelle ils manifestent en France, comme les portugais qui avec leur labeur en France continuaient d’envoyer de l’argent au Portugal pour s’y faire construire des maisons pour leur retraite, de même que les polonais, les espagnols et les guatémaltèque, les mexicains et les salvadoriens, chacun dans leurs pays d’origine. Mais on ne fait ce reproche qu’aux juifs.
Cette migraine est une migraine de frustration, d’écœurement, d’outrage et d’agacement. Quand on se remet à parler d’antisémitisme partout et à longueur de journée, ça n’annonce rien de bon pour les juifs, à qui décidément, on ne peut jamais ficher la paix une fois pour toute, mais généralement ça annonce aussi des temps mauvais pour tous les autres. Pour s’en rappeler, relisez vos manuels d’histoire ou tout au moins ceux qui n’ont pas été encore passé au crible du négationnisme et du révisionnisme…
Martine Eckerling
Nation of islam prône ouvertement la haine des Juifs, la haine des Blancs, des homosexuels, du métissage, et possède toutes les caractéristiques d’une mouvance d’extrême droite suprémaciste. En France, on a la même chose avec l’extrême droite « décoloniale ». Des sociétés qui laissent grandir de tels monstres en leur sein peuvent-elles sauvées ? Méritent-elles seulement de l’être ?