Le porte-jarretelles fait un retour en force dans le monde. Des femmes le portent par obligation, par peur de l’enfer, des coups et des coûts terrestres, genre ne pas trouver un mari. Là où il est le plus porté, il devient la norme féminine au point que celles qui ne le portent pas se sentent déplacées, voire en danger, se retirent de certains endroits en vue ou paient pour se retrouver dans des lieux «safe» où le porte-jarretelles ne fait pas la loi. Là où le porte-jarretelles est porté par une minorité, la pression sur certaines se fait forte dans les sous-groupes sociaux où le porte-jarretelles est hautement valorisé. De nos jours, même le sport est investi par le porte-jarretelles que certaines souhaitent porter pour se sentir plus libres dans la contrainte. Il s’agit maintenant de fabriquer les porte-jarretelles les mieux adaptés à chaque situation de la vie et âge des femmes, du berceau au tombeau.
Même là où prime la laïcité (comme dans les emplois liés au service public), certaines femmes exigent de pouvoir arborer un porte-jarretelles dont elles estiment qu’il est la partie la plus visible de leur moi le plus caché. Partout l’on se bat pour savoir si Dieu lui-même a ordonné aux femmes de le porter.
Bref, c’est un délire planétaire mais faut pas s’en occuper.
Texte dédié à Gaspard KOENIG, philosophe, genre.
Nadine Richon
Porte-jarretière ou porte-jarretelles ? Faudrait savoir.