Alain Finkielkraut, le Français absolu

Il y a quelques années, dix, vingt, trente, je lisais volontiers des livres d’Alain Finkielkraut. J’ai retrouvé trois d’entre eux dans ma bibliothèque, sur le rayon « auteurs français », plutôt réservé aux romanciers. On dirait que les livres se classent tout seuls, selon leur propriétaire, comme s’ils devinaient sa logique personnelle et la meilleure façon de lui tomber sous la main quand il les cherche. D’autres rayons sont réservés aux essais, livres d’histoire, recueils de poésie, témoignages, biographies, autobiographies – genre que j’affectionne particulièrement. D’autres encore le sont aux auteurs étrangers. Tant de genres, tant de rayons, tant de livres. Pourquoi Alain Finkielkraut s’est-il retrouvé près d’Henry de Montherlant, Jean-Marie Le Clézio, Lucien Bodard, Romain Gary, Bernard Chambaz, Pierre Schoendoerffer, Milan Kundera ? Sa place « naturelle » n’était-elle parmi les essayistes ?

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Feuilletant ses livres, ici et là je reconnaissais mon écriture dans les marges. Je n’ai jamais pu lire sans un crayon à la main. Je revivais ces bons moments passés à réfléchir, guidée par une voix digne, celle d’un homme plus cultivé que moi, qui m’emmenait parcourir des chemins sur lesquels, seule, je ne me serais pas aventurée. J’ai toujours envié les enseignants-chercheurs, qui à la fois transmettent et enrichissent le savoir. On me dit pourtant que c’est un statut bizarre, les bons enseignants n’ayant pas toujours de goût pour la recherche et les grands chercheurs pouvant trouver qu’enseigner les distrait indûment de leurs recherches. Malgré tout, passer sa vie à partager ce qu’on sait et interroger ce que l’on ne sait pas me semble admirable.

Source et article complet : Geneviève Jurgensen, la-croix.com

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