On pourrait y lire les prémices d’un sursaut. Ce sondage exclusif de l’Ifop pour Marianne entrebâille au minimum une lucarne d’espoir. Réalisée à chaud, quarante-huit heures après l’agression antisémite subie par Alain Finkielkraut, cette étude montre que deux Français interrogés sur trois (66 %) jugent que « les juifs sont injustement attaqués quand les choses vont mal ». Il faut comparer cette majorité très large, mais pas écrasante, avec les réponses obtenues à la même question en 2014 (46 %) et en 2016 (57 %) lors de précédentes enquêtes.
Voilà pour ceux qui doutaient de l’émoi réel suscité dans l’opinion par l’accumulation ces derniers jours de signaux d’alerte : l’augmentation de 74 % des actes antisémites en 2018 par rapport à l’année précédente, cette devanture d’un restaurant parisien tagué d’un infâme « Juden », ces portraits de Simone Veil recouverts de croix gammées, les insultes essuyées par un académicien en plein Paris, ainsi que le « sale juive » balancé à la tête d’Ingrid Levavasseur, éphémère tête d’une liste « gilets jaunes » pour les européennes. Et encore notre enquête s’est-elle achevée mardi 19 février, en début d’après-midi. Juste avant que l’on n’apprenne la profanation du cimetière juif de Quatzenheim, en Alsace. « L’effet contexte a joué à plein », observe Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop.
L’inquiétude est donc réelle. Mais il faudra certainement bien plus qu’un rassemblement place de la République, à Paris, pour endiguer ce fléau. A travers cette enquête, nous voulions prendre la mesure du niveau et de l’intensité des préjugés à l’égard des juifs de France. Nous avons donc repris un questionnaire déjà utilisé à deux reprises, en septembre 2014, six mois avant les attentats de Charlie et de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, et en février 2016, dix ans après l’assassinat d’Ilan Halimi, et pensé de façon à fournir une sorte de « baromètre des idées antisémites ». Le constat est sans appel : les opinions préconçues et les stéréotypes, tels qu’ils se déversent sur les réseaux sociaux et dans l’espace public au travers de tags, de slogans, d’invectives ou de caricatures malsaines, restent bien présents dans l’opinion.
Source et article complet : marianne.net
Il faut que ça soit dit.
Ce « rassemblement place de la République, à Paris » a réuni (nous dit-on) 20 000 personnes.
Rien que la population juive en région parisienne est d’au moins 10 fois ce chiffre.
Et la population « générale » y est d’au moins 200 fois…
Et encore, c’est le chiffre annoncé par les organisateurs… Curieusement, contrairement aux habitudes, on n’a aucune confirmation provenant de la préfecture ; ça en dit long…
Ce « rassemblement » est donc un flop et il témoigne de lassitude et désintérêt, même parmi les Juifs :
• Soit à la problématique antisémite en France.
• Soit à cette forme d’expression d’opinion publique galvaudée et banalisée par l’usage qui en est fait, gilets jaunes en tête.
Oui, vous avez raison. Cette manifestation « exaltante » est un échec. N’importe quel samedi des gilets jaunes attire plus de gens.