En présence notamment des présidents du Sénat, de l’Assemblée Nationale, des chefs des partis politiques, s’est tenue à Paris le 19 février 2019 une manifestation populaire contre les violences antisémites. Ce fut également le cas dans plusieurs villes de France. La solidarité envers les Français juifs et l’indignation exprimée par les corps constitués est légitime, conforme à la constitution. Elles sont nécessaires. Elles ne suffisent plus.
L’antisémitisme est un problème national, institutionnel et public infligé aux Français juifs. Il concerne la communauté nationale et l’autorité de l’Etat. Il relève de la responsabilité publique. Il y va du respect de la Loi constitutionnelle et parlementaire.
Les délits et crimes antisémites qui frappent depuis de nombreuses années les Français juifs consacrent leur insécurité et le respect dû à l’autorité publique. Cette insécurité est inacceptable au regard du respect des lois, de la constitution, des traités. Elle met en cause la responsabilité du président de la république, du gouvernement, du parlement, de la justice. La peur qui assaille les citoyens français de confession juive doit être transférée sur les criminels et délinquants antisémites. Le maintien de l’insécurité actuelle est un déni de Droit et le règne de la force et du chaos.
La Loi doit être désormais appliquée dans son intégralité, avec la plus extrême rigueur et sans moratoire. Les hésitations, refus, dénis judiciaires et de simple police de qualifier de circonstance aggravante d’antisémitisme les délits et crimes qui le sont manifestement doivent cesser.
Les politiques doivent en terminer avec leur peur de mécontenter par l’application des règles de luttes contre l’antisémitisme un électorat présupposé antisémite et nécessaire à leurs (ré)élections. A l’heure-même où le chef de l’Etat condamnait l’agression antisémite contre le philosophe français Finkelkraut, l’un des conseillers que Macron a nommé et dont il a défendu la nomination au Conseil présidentiel des Villes -Yacine Balatar- attribuait publiquement la responsabilité de l’agression antisémite à Finkelkraut qui en était la victime !
Si les appareils judiciaire, parlementaire, exécutif ne procèdent pas à l’écoute des victimes ni à l’application des dispositions législatives et juridiques de lutte contre l’antisémitisme, il est certain que les Français juifs accélèreront le départ de leur pays la France.
Désordre républicain, chaos publics, manquement aux responsabilités de l’Etat, telles sont les causes, les conséquences et le triste constat des manifestations illicites de l’antisémitisme en France. L’arsenal constitutionnel, législatif et juridique constitue en France un faisceau incontournable de la lutte pour l’éradication de l’antisémitisme. Sous la V°république, rien ne résiste à la volonté de la puissance publique. Les freins qui limitent la résolution légale de l’antisémitisme ne sont pas d’ordre républicain.
Pierre Saba
Je n’aime pas ce gouvernement qui semble être dirigé par le président de la République, en viol permanent de notre Constitution. Je m’étonne que personne ne rappelle que cette pratique simultanée des pouvoirs du chef de l’Etat et du chef de gouvernement ne fut suivie OFFICIELLEMENT que par le maréchal Pétain, jusqu’au 19 novembre 1942. Il n’y a pas grand chose à attendre de l’exécutif » tant que le fonctionnement régulier de nos institutions ne sera pas assuré par le gouvernement, seul pouvoir légal.
Cependant, il est abusif de parler de la seule responsabilité publique et d’accabler celle-ci. La répression judiciaire ne vaincra pas le mal, particulièrement si elle se montrait maladroitement massive et politicienne, à l’imitation de la répression anti-manifestations, suivie d’une loi scélérate anti-manifestations. Encore une fois, M Macron suit le maréchal Pétain qui disposait du pouvoir exécutif, du pouvoir législatif -en transformant des textes administratifs en lois et décrets- et du pouvoir judiciaire -par la prestation de serment des magistrats à sa personne.
La lutte contre l’antisémitisme est l’affaire de tous. C’est cela la République. Assez d’appels à la Saint Barthélémy Macronienne contre les Islamistes!
Le législatif ,certe,la loi est la même pour tout le monde.c.a.d la même pour la majorité des français.
Or la majorité qui compte pour les élections ,pour tous les partis politiques ,c est c elle très représentative des musulmans en France .Ils votent ,eux aussi !
Si l’antisémitisme est l’affaire des Juifs en tant qu’ils en sont les victimes, c’est l’affaire des non Juifs en tant qu’ils en sont les producteurs (ou simplement propagateurs, mais propager cette peste, c’est bel et bien la produire).
Cette manif du 19/02 fut l’affaire des non Juifs non antisémites. Si elle fut, assurément, à tous les degrés (au carré, au cube ; ah, ce rassemblement séparé du NPA et du PIR contre la récupération !!) un bal des faux-culs, c’est par ceux qui l’initièrent, pas par ceux qui y participèrent.
Dire que la communauté citoyenne est venue s’y réveillée serait un leurre tant elle n’a encore jamais vraiment veillé. Il semble cependant que les non antisémites soient venus y puiser force et espoir. À nous, c’est à dire à chacun, de faire de ces vertus des actes. À cela une condition : ne compter que sur la solidarité et la vigilance citoyenne, et non sur les organisateurs et guest stars de ce bal.