Le vice-président américain Mike Pence et le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou tenteront jeudi à Varsovie d’accroître la pression sur l’Iran, lors d’une conférence internationale sur le Moyen-Orient, boudée mercredi soir, à son ouverture, par les responsables européens de premier plan.

La réunion de deux jours animée par Washington a pour objectif flou de promouvoir “la paix et la sécurité au Moyen-Orient”, mais les Européens sont inquiets de la ligne américaine adoptée envers Téhéran. Les Français et les Allemands “sont tout particulièrement furieux”, note le journaliste Borzou Daragahi, correspondent du quotidien britannique The Independent. “Ils perçoivent cette conférence non seulement comme une manière d’intensifier la pression sur Téhéran, mais aussi comme un moyen de donner l’illusion que certains États membres” de l’UE “soutiennent la ligne dure de la Maison-Blanche” sur le dossier iranien, de par leur participation au sommet.
Un forum “conçu pour pousser l’Iran vers l’effondrement”
Après avoir réaffirmé l’an dernier leur détermination à préserver l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France étaient “réticents à participer à un forum qu’ils considéraient comme conçu pour pousser l’Iran vers l’effondrement”, souligne le New York Times. “Les Français et les Allemands ont préféré envoyer des diplomates de carrière plutôt que leurs ministres des Affaires étrangères”, note le quotidien.
Quelques heures avant même l’ouverture du sommet, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a affirmé qu’Israël avait procédé lundi à de nouvelles frappes militaires sur des sites en Syrie liés à l’Iran, destinées à les débarrasser de la présence des Iraniens et de leur allié, le Hezbollah, rapporte Ha’Aretz.
Confusion autour d’un tweet de Nétanyahou favorable à une “guerre” avec l’Iran
Arrivé un peu plus tard à Varsovie, le chef de l’État hébreu a surpris les Iraniens et la Maison-Blanche en annonçant dans une vidéo enregistrée en marge du sommet qu’il s’apprêtait à discuter avec des responsables arabes “dans le but d’avancer sur leur intérêt commun d’une guerre avec l’Iran”. Ces déclarations ont été retranscrites en anglais sur le compte Twitter du Premier ministre israélien. Les services de Benyamin Nétanyahou ont un peu plus tard modifié son message en remplaçant le terme de “guerre” par “combat”, affirmant qu’il s’agissait d’une erreur de traduction, note le Jerusalem Post.
L’ouverture du sommet de Varsovie survient alors que l’armée d’élite du régime iranien a été mercredi la cible d’un attentat suicide, rapporte le site d’information d’Al-Jazira. Vingt-sept membres des gardiens de la révolution ont été tués à leur retour d’une patrouille à la frontière, dans l’une des attaques les plus meurtrières contre l’armée.
Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a indiqué dans un tweet que ce n’était pas “une coïncidence si l’Iran avait été frappé par la terreur le jour même” où a commencé la conférence de Varsovie, qu’il a qualifiée de “cirque”. Le groupe djihadiste Jaich Al-Adl (“Armée de la justice”), considéré comme une organisation “terroriste” par Téhéran, a par la suite revendiqué l’attentat, selon l’agence de presse iranienne Fars et le Centre américain spécialisé dans la surveillance de la mouvance djihadiste (Site).
Source : courrierinternational