À Varsovie, les États-Unis et Israël s’apprêtent à cibler l’Iran

Le vice-président américain Mike Pence et le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou tenteront jeudi à Varsovie d’accroître la pression sur l’Iran, lors d’une conférence internationale sur le Moyen-Orient, boudée mercredi soir, à son ouverture, par les responsables européens de premier plan.

Le vice-président américain Mike Pence et le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou échangent une poignée de main en présence du président polonais Andrzej Duda, lors de la conférence sur le Moyen-Orient à Varsovie, le 13 février 2019. Crédits : REUTERS/Kacper Pempel.

La réunion de deux jours animée par Washington a pour objectif flou de promouvoir “la paix et la sécurité au Moyen-Orient”, mais les Européens sont inquiets de la ligne américaine adoptée envers Téhéran. Les Français et les Allemands “sont tout particulièrement furieux”, note le journaliste Borzou Daragahi, correspondent du quotidien britannique The Independent. “Ils perçoivent cette conférence non seulement comme une manière d’intensifier la pression sur Téhéran, mais aussi comme un moyen de donner l’illusion que certains États membres” de l’UE “soutiennent la ligne dure de la Maison-Blanche” sur le dossier iranien, de par leur participation au sommet.

Un forum “conçu pour pousser l’Iran vers l’effondrement”

Après avoir réaffirmé l’an dernier leur détermination à préserver l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France étaient “réticents à participer à un forum qu’ils considéraient comme conçu pour pousser l’Iran vers l’effondrement”, souligne le New York Times. “Les Français et les Allemands ont préféré envoyer des diplomates de carrière plutôt que leurs ministres des Affaires étrangères”, note le quotidien.

Quelques heures avant même l’ouverture du sommet, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a affirmé qu’Israël avait procédé lundi à de nouvelles frappes militaires sur des sites en Syrie liés à l’Iran, destinées à les débarrasser de la présence des Iraniens et de leur allié, le Hezbollah, rapporte Ha’Aretz.

Confusion autour d’un tweet de Nétanyahou favorable à une “guerre” avec l’Iran

Arrivé un peu plus tard à Varsovie, le chef de l’État hébreu a surpris les Iraniens et la Maison-Blanche en annonçant dans une vidéo enregistrée en marge du sommet qu’il s’apprêtait à discuter avec des responsables arabes “dans le but d’avancer sur leur intérêt commun d’une guerre avec l’Iran”. Ces déclarations ont été retranscrites en anglais sur le compte Twitter du Premier ministre israélien. Les services de Benyamin Nétanyahou ont un peu plus tard modifié son message en remplaçant le terme de “guerre” par “combat”, affirmant qu’il s’agissait d’une erreur de traduction, note le Jerusalem Post.

L’ouverture du sommet de Varsovie survient alors que l’armée d’élite du régime iranien a été mercredi la cible d’un attentat suicide, rapporte le site d’information d’Al-Jazira. Vingt-sept membres des gardiens de la révolution ont été tués à leur retour d’une patrouille à la frontière, dans l’une des attaques les plus meurtrières contre l’armée.

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a indiqué dans un tweet que ce n’était pas “une coïncidence si l’Iran avait été frappé par la terreur le jour même” où a commencé la conférence de Varsovie, qu’il a qualifiée de “cirque”. Le groupe djihadiste Jaich Al-Adl (“Armée de la justice”), considéré comme une organisation “terroriste” par Téhéran, a par la suite revendiqué l’attentat, selon l’agence de presse iranienne Fars et le Centre américain spécialisé dans la surveillance de la mouvance djihadiste (Site).

Source : courrierinternational

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2 Comments

  1. Nous serons tous heureux quand l’Iran ne subira plus une dictature religieuse. Pour le moment, la diplomatie Israëlienne subit un allié américain qui fait beaucoup de bruit et qui est plus inquiétant qu’utile; elle ne peut que parler de supériorité militaire plus que de résultats politiques Les deux zones-tampons qu’Israël pensait établir en Syrie sont un échec, j’ignore ce que les Etats Unis ont fait pour ces questions. Israël sera mieux servi par un futur président US moins instable.
    (La citation de THE INDEPENDENT comme quotidien britannique était inquiétante quand on se souvient de la disparition de TI et de l’édition dominicale de THE OBSERVER, les publications internet ne sont pas la même chose)

    Le nationalisme religieux russe encouragé par le pouvoir politique
    a besoin de la stabilité politique de Jérusalem, assurée par Israël. Sous l’empire ottoman, les pélerinages étaient financés par le tsar et la France y voyait un danger pour son influence.
    Cet intérêt russe est le seul qui soit constant.
    Aujourd’hui, le combat républicain contre l’antisémitisme est plus nécessaire que les nombreux articles contre l’Iran, postés par le CRIF

  2. Désolé, apparemment THE OBSERVER, indépendant éditorialement du GUARDIAN, comme le SUNDAY TIMES du TIMES, serait à nouveau publié sous forme papier. La crise financière de la presse menace les libertés politiques.

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