Il est loin le temps où l’UPJF[2] et le BNVCA claquèrent la porte de la CJFAI[3], coupable selon eux d’avoir à l’époque, sous prétexte de vouloir inviter tous les candidats à l’élection présidentielle[4], offert une tribune au FN.
Aujourd’hui, Richard Abitbol, Président de la Confédération des Juifs de France et Amis d’Israël, donne la parole à Claude Barouch, Président de l’UPJF, à l’occasion d’une Conférence présentée comme exceptionnelle, puisque Georges Bensoussan en sera l’invité et qu’il sera amené à s’exprimer face à tous les contradicteurs qui le voudront, concernant l’état du pays mais encore, et enfin, et surtout, une bonne fois, officiellement, sur ce que L’Affaire dite Georges Bensoussan, et dont TJ a parlé sans répit, dit de l’état de notre Communauté et des Institutions supposées nous représenter.
L’Affaire dite Georges Bensoussan
Qu’est-ce que c’est que cette Affaire ? Pourquoi en est-on arrivé là ?
Dans cet entretien disponible sur le site de la CJFAI, Richard Abitbol demande ex abrupto à Claude Barouch en quoi consistera précisément cette conférence sur L’affaire dite Georges Bensoussan.
Enfin, les choses seraient dites. Enfin, la communauté bougerait. Enfin la Communauté ne réduirait plus L’affaire Georges Bensoussan à l’odieux procès qui fut fait à l’historien. De mémoire, je n’avais encore jamais à ce jour entendu les choses énoncées aussi limpidement : voilà que Richard Abitbol pose sans ambages la question: Qu’est-ce que c’est que cette affaire ? Pourquoi en est-on arrivé là ?
Claude Barouch, évoquant le courage inouï avec lequel Georges Bensoussan traversa la période du procès, évoquant L’affaire, parle de problèmes que Georges Bensoussan aurait eus, suite à certaines déclarations qu’il aurait faites, avec l’organisation communautaire qui l’employait, – Le Mémorial de la Shoah– , dit qu’il n’en sait pas grand-chose, explique avoir donc fait appel à Georges Bensoussan pour que l’historien fît un état des lieux, un état des lieux du pays, mais encore un état des lieux de la Communauté, et annonce que Georges Bensoussan fera le point et nous dira où il en est concernant les différents problèmes qu’il dut affronter ces dernières années, d’une part avec la communauté musulmane et les autorités de notre pays, mais aussi, malheureusement, avec une partie de la Communauté juive, notamment avec l’organisation communautaire qui l’employait.
Des institutions communautaires et des organisations religieuses communautaires traversées par des turbulences inédites
Évoquant l’intelligence, les compétences de ce conférencier hors-pair, Claude Barouch dit sa volonté que l’on parlât et débattît de problèmes qui le perturbaient en ce moment, des institutions communautaires et des organisations religieuses communautaires, traversées par des turbulences inédites.
Après que Richard Abitbol, à son tour, clairement, eût interrogé sur le fait que cette Affaire semblait refléter les problèmes que la Communauté rencontrait aujourd’hui, il insista sur le fait que le Parquet, en faisant appel, témoignait à son sens d’une volonté politique de nuire à Georges Bensoussan, lui nuire en l’empêchant de parler, en l’obligeant à faire attention au moindre mot qu’il prononcerait, rappela que dans une affaire pénale, seul le Parquet pouvait se pourvoir en cassation, qu’en l’occurrence ici le Parquet s’était fait la courroie de transmission de la partie civile, et qu’en la matière, on cherchait donc à faire taire un homme qui toute sa vie, s’était battu contre le racisme et l’antisémitisme, qui s’était retrouvé poursuivi par l’Etat pour avoir rappelé certaines vérités en relayant des auteurs algériens, et termina en dénonçant la passivité d’une partie de la communauté face à ce qui s’était passé.
Jacques Fredj invité à porter la contradiction à Georges Bensoussan
Claude Barouch dit regretter de n’avoir pas eu le temps d’inviter Jacques Fredj, Directeur du Mémorial, à venir expliquer face à la Communauté, mais aussi face aux amis non-Juifs de la communauté, le pourquoi des choses.
Rappelant combien Georges Bensoussan était apprécié par l’ensemble de la Communauté nationale et insistant sur le fait que de nombreux Français non Juifs s’interrogeaient et interrogeaient sur ce qui s’était passé et exprimaient leur volonté que la vérité fût enfin dite au sujet d’un Georges Bensoussan presque condamné, Claude Barouch déplora l’impression qu’une partie de la communauté se fût mise du côté du Parquet, et dit combien il trouvait cela choquant.
Le Président de l’UPJF réaffirma son espoir que vinssent à cette conférence tous ceux qui voudraient, après avoir écouté entendu Georges Bensoussan, lui apporter la contradiction, et ouvrir alors un magnifique débat.
Il faudra bien un jour évoquer tous ensemble, tous ensemble, du patron de la Confédération jusqu’au patron de l’UPJF, en passant par Sammy Ghozlan du BNVCA ou René Lévy de l’AJPN[5], évoquer l’avenir de cette Communauté, une Communauté qui ne peut pas continuer à vivre en autarcie, qui ne peut pas continuer à vivre comme elle vit aujourd’hui, avec des dirigeants qui sont choisis, triés sur le volet, par ce que Claude Barouch lui-même appelle l’establishment : Ça, ça ne peut plus continuer, finit-il.
Alors que Richard Abitbol appelle les membres de la Communauté à venir nombreux pour soutenir Georges Bensoussan dans ce combat infâme qu’on lui fait, rappelant les conditions humiliantes dans lesquels l’historien dut quitter son bureau, Claude Barouch redit, après les avoir qualifiées de scandaleuses, les conditions du départ de Georges Bensoussan, et annonça que la première participation de l’UPJF consisterait à verser intégralement à l’historien les sommes réunies lors de la Conférence, en guise d’aide, pour que le film en cours sur sa vie pût se faire.
Alors que l’un concluait sur la frustration de la Communauté face à cette Affaire, l’autre, invité à résumer l’état d’esprit qui était le sien, termina ainsi : Nous sommes désolés. Un peu désespérés. De voir la Communauté se désunir devant la situation d’un homme qui se bat pour elle depuis plus de quarante ans.
Nous, nous relayons l’invitation : Que la Direction du Mémorial vienne à la tribune au lieu que de s’égarer dans de mystérieux courriers envoyés de ci, de là. En somme, Que la vérité soit faite, Que les conclusions soient tirées et Que nous reprenions la route dignement et avec éthique.
Sarah Cattan
[1] Déni de réalité : Le prix à payer. Par Georges Bensoussan. Lundi 4 février. 18h30. Mairie du 17ème. 18 rue des Batignolles. Métro Batignolles. Organisée par l’UPJF.
[2] L’Union des Patrons et des professionnels Juifs de France.
[3] Confédération des Juifs de France et Amis d’Israël.
[4] La CJFAI invita Louis Alliot, avec Gilbert Collard le 8 février 2017.
[5] Anonymes, Justes et persécutés durant la période nazie. Association loi 1901.
Ancien professeur d’histoire, je me permets de dire, d’une part Georges Bensoussan est une référence, d’autre part je suis indigné par tous ceux qui nient ses travaux historiques par complaisance de courtisans, honte à eux!
J’adore l’historien Georges BENSOUSSAN.