Le dernier scandale des nominations dans la sphère judiciaire en échange de faveurs sexuelles s’ajoute à une longue liste de soupçons de trafic d’influence dans plusieurs tractations financières, de scandales politiques, d’affaires de corruption, et de manque de transparence.
C’est vrai, Israël n’est pas seul dans la tourmente, depuis plusieurs années le fléau traverse de nombreux pays, dont la France.
Toutefois, l’Etat juif est différent et unique car sa fragile démocratie affronte des querelles confessionnelles notamment sur son identité nationale, et surtout des épreuves quotidiennes de la guerre.
Ici et ailleurs, certaines règles de conduite admises et pratiquées sont malheureusement bafouées au grand jour sans aucun scrupule ni aucune honte.
Les valeurs morales et l’éthique ne sont plus appliquées avec rigueur et montrent un tournant négatif et dangereux également dans la société israélienne.
Au moment où les Israéliens s’apprêtent à aller aux urnes pour élire une nouvelle Knesset, des questions fondamentales sont posées tristement et sans ambages : Quo vadis Israël ? Quand mettrons-nous un terme aux scandales quotidiens ? Le système judiciaire est-il incorruptible ? Le processus actuel de nomination des juges est-il correct et efficace ? Certes, la presse accomplie sa vocation, mais est-elle vraiment neutre et impartiale ? Les journalistes sont-ils incorruptibles, de vrais professionnels ? Honnêtes dans la recherche de toute la vérité ? Ne dramatisent-ils pas les événements, les injustices et les défaillances ? Quelles sont les limites de la liberté d’expression dans les débats publics ? Les lignes rouges à ne pas franchir, les fuites à la presse, la violence verbale et la vulgarité sur les réseaux sociaux ? Pourquoi l’innocence d’un suspect est-elle gommée dès le départ ? Pourquoi est-il déjà jugé par la presse et sur la place publique avant d’être traduit en justice par un vrai tribunal ? Pourquoi toujours cette complicité dans les mœurs, cette connivence entre juges et avocats, hommes politiques et journalistes ?
Et tant d’autres questions sur la conduite des affaires de l’Etat, des enquêtes, de l’éducation à l’école, du rôle du corps enseignant, et sur le comportement dangereux et irresponsable sur les routes.
Dans ce contexte, nous constatons que certaines parois de l’État s’enlisent et le système politique, économique et social s’effrite. L’armature morale de l’État risque de se désagréger progressivement.
L’État juif est devenu, hélas, un monstre froid et indifférent, comme d’autres pays à travers le monde. L’égoïsme individuel l’emporte sur les intérêts de l’État et de ses citoyens.
La société israélienne est bien différente de celle que nous avons connue au moment de la création de l’État juif. Une révision totale et une prise de conscience sont donc à prendre d’urgence.
Il est temps de changer de cap vers une voie plus juste et plus équilibrée, basée sur les valeurs du judaïsme, sur le respect mutuel, la force de l’esprit et non du matériel, sur notre cadre démocratique exemplaire. Rendons donc Israël le pays de nos rêves.
Le changement est possible car les fondations sont encore solides et ses piliers toujours inébranlables. La justice demeure implacable malgré les défaillances.
Nous devrons arracher les herbes folles et déraciner le fléau. Vomir et jeter derrière les barreaux tous ceux qui bafouent les règles, les lois, l’éthique et la déontologie au sein du pouvoir, dans le secteur public et ailleurs. Personne ne sera épargné, aucun politicien, fonctionnaire, juge ou journaliste.
Dans l’intérêt public, pour consolider notre démocratie et relever les nouveaux défis, nous devrions surtout adopter un code de conduite pour tous, et dans tous les domaines, sans aucune exception.
Freddy Eytan, Le CAPE de Jérusalem, jcpa-lecape.org
Poster un Commentaire