Que pouvait dire le président Emmanuel Macron lors de ses vœux du 31 décembre ? Qu’il était un bon président, mais qu’il s’était trompé de pays ? Que la France était l’anti-Israël, qu’elle avait tort de rester anti-sioniste , qu’elle ferait mieux de s’inspirer du courage et de la dignité des israéliens, de la défense de leur pays et de leur civilisation ? Force est de constater que le contraste est frappant quand on revient en France après quelques jours passés en Israël.
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Certes tout le monde n’est pas beau, n’est pas gentil en Israël comme ailleurs. Il y a des conflits, des attentats, des familles détruites, tant parmi les palestiniens que parmi les israéliens juifs et arabes. Mais la vie continue à Jérusalem comme à Tel Aviv. Avec l’acceptation des mesures de sécurité et la présence discrète de forces de l’ordre. Avec une autre force : un sentiment diffus d’unité nationale pour maintenir la seule démocratie du Moyen Orient, la présence dans la vieille ville de Jérusalem des religions juive, musulmane , catholique, coopte, orthodoxe, protestante et arménienne. Nous devrions tous, y compris les laïques, nous en féliciter et nous mobiliser pour que cela dure.
Certes il y a de fortes divergences politiques parmi les israéliens. Il y a ceux comme Amos OZ qui vient de mourir opposés à la politique menée dans ces dernières années qui s’est traduite notamment par une extension des colonies juives sur des terres qui appartenaient à des arabes. Et puis il y a les juifs religieux orthodoxes qui veulent aller encore plus loin, parmi lesquels certains soutiennent Benjamin N. et d’autres pas. On n’a pas oublié l ‘assassinat d’Isaac Rabin.
On en croise certains en visitant la vieille Jérusalem qui lisent la Torah près du tombeau supposé de David ou devant le mur des lamentations.
On est très loin des gilets jaunes, d’Alexandre Bénalla, de la photo de notre président aux Antilles ou de celle du couple Macron le 14 juillet lors d’une soirée africaine à l’Elysée. Il reste en Israël, y compris lorsque rôde la mort, une impression de sacré. Pas de délitement des valeurs, même dans Tel Aviv mondialisée, américanisée, mais qui conserve les traces architecturales des juifs allemands persécutés par la nazisme qui s’y étaient installés.
François Baudillon
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