Après cinq ans d’atermoiements et de pressions diverses, le gouvernement israélien s’apprête à autoriser le lancement du projet commun avec la Jordanie de construction d’un canal reliant la mer Rouge au Jourdain. Ce conduit qui permettra de sauver la mer Morte mais aussi de fournir des millions de mètres cubes d’eau par an à la Jordanie. Il s’agira du plus grand projet jamais signé entre Israël et un pays arabe. (LPH)
Un trésor qui s’assèche
Spectaculaire lac salé bordé de falaises ocres rouges, la mer Morte est menacée de disparition. Elle a perdu un tiers de sa surface depuis 1960 et continue de baisser de plus d’un mètre par an. En cause, les exploitations intensives de potasse, qui accélèrent son évaporation, mais surtout la diminution du débit du fleuve Jourdain, de plus en plus exploité par les deux pays qu’il borde, la Jordanie et Israël. « Depuis 1950, le flux du Jourdain a chuté de 1,2 milliard de mètres cubes à moins de 200 millions« , explique Frédéric Maurel, ingénieur expert de l’Agence française de développement (AFD). Un désastre pour la mer Morte et ses riverains : Jordaniens, Israéliens et Palestiniens.
Car avec ses boues noires aux vertus médicinales, sa salinité exceptionnelle, ses réserves de potasse, son attrait touristique, « la mer Morte a une valeur historique, biblique, naturelle, touristique, médicale et industrielle, ce qui en fait un inestimable trésor » , fait valoir Avner Adin, spécialiste israélien de l’eau. Les idées pour enrayer son déclin n’ont pas manqué. Vers 1900, le père fondateur du sionisme Theodor Herzl avait déjà imaginé de creuser un canal pour l’alimenter à partir de la Méditerranée. C’est finalement le projet d’un aqueduc partant de la mer Rouge et entièrement construit sur le territoire jordanien qui a été retenu, avec la signature en décembre 2013 d’un accord tripartite entre Israéliens, Jordaniens et Palestiniens. Une collaboration régionale porteuse d’espoir dans cette région historiquement troublée. Cet accord prévoit dans un premier temps de pomper 300 millions de m3 d’eau de mer, de les dessaler dans une usine dédiée au nord du port jordanien d’Aqaba pour obtenir une eau potable qui fait cruellement défaut dans la région, et de transférer les saumures issues du dessalement via un pipeline dans la mer Morte, à 200 km au nord.
Pas assez pour stabiliser le niveau de la mer Morte, mais un début de solution pour freiner son assèchement, souligne Frédéric Maurel, en charge de ce projet pour l’AFD. « Il faudrait aussi un usage plus économe de l’eau, tant dans l’agriculture que dans l’industrie de la potasse », souligne-t-il. En 2015, des accords ont aussi prévu des ventes d’eau réciproques : la Jordanie livrerait au sud de l’eau potable à Israël, qui en échange augmenterait ses ventes d’eau en provenance du lac de Tibériade pour alimenter le Nord de la Jordanie. Et les Palestiniens recevraient eux aussi des livraisons d’eau supplémentaires d’Israël. Fin 2016, cinq consortium d’entreprises ont été présélectionnés.
« Dernière impulsion »
Reste la question du financement de ce partenariat public-privé, évalué à 1 milliard de dollars, dont 400 millions de fonds publics. Quelque 120 millions de dons ont déjà été promis, notamment par les États-Unis et le Japon. L’AFD a elle monté un groupe européen de bailleurs (France, Italie, Espagne, Union europénne et Banque européenne d’investissement) disposés à prêter 140 millions de dollars à des taux avantageux à la Jordanie. « On n’a jamais été aussi près du but, il manque la dernière impulsion des autorités jordaniennes et israéliennes » , souligne M. Maurel.
Pour une source diplomatique à Amman, « ce projet reste essentiel pour les pays de la région. Difficile de faire venir des touristes autour d’une mare salée » . Mais « il reste soumis aux aléas diplomatiques » . Les discussions ont ainsi été totalement gelées après la mort en juillet de deux Jordaniens tués par un agent de sécurité israélien dans l’enceinte de l’ambassade d’Israël à Amman. Elles seraient en train de redémarrer, après qu’Israël a présenté ses excuses mi-janvier. « A mon avis, le principal obstacle pourrait être financier » , juge Avner Adin. Israël, qui doit également apporter 140 millions de dollars au projet, n’a pas encore confirmé cet engagement. A Amman, on s’affiche déterminé à avancer, avec ou sans Israël. « C’est une question de sécurité nationale » , explique le secrétaire général de l’Autorité jordanienne de l’eau, Iyad Dahiyat. « Nos eaux souterraines sont surexploitées, le dessalement de l’eau est l’avenir de la Jordanie. Pour nous, le projet mer Rouge-mer Morte est essentiel » .
Source : israelvalley.com
Aberrant : « Les discussions ont ainsi été totalement gelées après la mort en juillet de deux Jordaniens tués par un agent de sécurité israélien dans l’enceinte de l’ambassade d’Israël à Amman ».
L’article oublie simplement de mentionner que l’agent de sécurité a été agressé par un des deux Jordaniens et a agi en état de légitime défense.
Vous avez raison mais essayez de faire entendre raison aux jordaniens qui refusent de voir leur responsabilité !
La question n’est pas là ! Ce qui aberrant est la publication d’un tel mensonge sur Tribune Juive.
Pas un mensonge mais une vérité partielle la cause ayant disparu au profit de la conséquence !
Ça va calmez-vous, pas la peine de nous faire un dessin on se doute bien qu’il ne les a pas flingué pour le plaisir…
Vous êtes bien cavalier ! Il n’est pas nécessaire de s’applatir devant un pays qui ment et accuse effrontément et dont l’une des ministres vient de pétiner le drapeau national d’Israël qui assure sa sécurité et lui procure une denrée vitale : l’eau.
merci pour cette précision …
Une question : est-ce qu’il s’agit d’un gros tuyau ou d’un canal ?
Il y a quelques années rayonnait sur les réseaux un magnifique clip vidéo montrant un canal généreux avec des hôtels des touristes des palmiers de l’agriculture des sourires Bref un paradis sur 200km avec la bénédiction de Shimon Pérez… Il me semble que tout va se simplifier :
il y a une usine et un gros tuyau … tout se résume à un gros robinet d’eau douce !
C’est bien, c’est vital, c’est un très bon début mais ça manque de courage et d’imagination… Et même avec cette peau de chagrin on doute encore !
Mais qu’est-ce qu’il manque dans la tête des Israéliens et des Arabes pour réfléchir de manière lumineuse et audacieuse? L’argent n’est pas le problème! Alors où est la vallée verdoyante qu’on nous avait promis?
Un gros pipe-line pour alimenter des usines de dessalement , c’est un bon début pour empêcher la mort de la Mer Morte , ensuite avec l’eau tout sera envisageable si les Arabes acceptent de cohabiter avec des juifs !